Journal C'est à Dire 86 - Février 2004

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C A N T O N A L E S 2 0 0 4

Élections cantonales : 3 cantons renouvelables dans le Haut-Doubs

Du rififi à droite dans le Val… Canton de Morteau La droite est divisée sur le canton de Morteau où le candidat U.M.P. Albert Rognon sera oppo- sé à Jean Bourgeois qui se présente sur la lis- te “majorité départementale”.

Albert Rognon : “Rapidité de décision, rapidité d’exécution” Réaction En même temps que les élections régionales qui ont lieu tous les 6 ans selon un scrutin de listes départemen- tales, les élections cantonales auront lieu cette année les 21 et 28 mars. Ce scrutin est à deux tours. Dans le Haut- Doubs horloger, trois cantons sont concernés : Pierrefontaine-les-Varans d’abord, où Jean-Marie Pobelle brigue un troisième mandat. Le Russey ensuite où l’U.M.P. Daniel Leroux tentera une deuxième élection, notamment contre le maire du Russey, le socialiste Gilles Robert. Et Morteau, un canton à part avec un duel à droite opposant le maire de Montlebon Albert Rognon, à celui de Villers-le-Lac Jean Bourgeois. Ce dernier, à notre grand regret, a refu- sé de s’exprimer dans ces colonnes (voir notre éditorial page 2). Cette primaire sera arbitrée par le conseiller municipal mortuacien Jean-Marie Wakenhut, socialiste. Tour d’horizon des principales forces en présence. Signa- lons qu’à l’heure où nous bouclions notre édition, le dépôt officiel des candidatures n’était pas encore ouvert.

C’ est une droite divi- sée qui se présente aux élections canto- nales de Morteau. D’un côté, il y a Albert Rognon, maire de Montlebon qui est le can- didat investi par l’U.M.P. Et de l’autre, Jean Bourgeois, maire de Villers-le-Lac, sans étiquette, mais de la même couleur politique, se présen- te sur la liste majorité dépar- tementale initiée par Clau- de Girard. Le président du Conseil général, député U.M.P., envoie ses propres soldats aux élections, faisant fi des choix officiels du par- ti. Cette position de l’élu a conduit les instances locales de l’U.M.P. à exclure le 19 février deux de ses membres qui ont décidé de suivre Claude Girard. Ce rififi à droite apporte de la confusion au débat démo- cratique. En particulier sur le canton de Morteau où Jean-Marie Binétruy, dépu- té U.M.P. et Annie Genevard (U.M.P.) qui a des ambitions régionales, apportent sans ambiguïté leur soutien à Jean Bourgeois. On aurait pu sup- poser qu’au nom de cette même logique politique, Jean-

Marie Binétruy, président de la communauté de communes du Val de Morteau, garde finalement sa neutralité dans ces élections en ne soutenant aucun des deux maires de l’intercommunalité. Mais voilà, en politique, la logique a parfois bon dos. Le verdict des urnes scellera l’épilogue de cette division de la droite tenue cependant par un code de bonne conduite. À l’issue des primaires, il est convenu que le candidat de droite (U.M.P., ou majorité dépar- tementale) qui aura reçu le moins de voix, se retire au bénéfice de l’autre. Alors, de Jean Bourgeois ou d’Albert Rognon, que le meilleur gagne. Ce duel sera arbitré, certainement par le F.N., et par la gauche en la person- ne du socialiste mortuacien Jean-Marie Wakenhut. ■ CARTE D’IDENTITÉ DU CANTON : Superficie : 131 km 2 Population : 18 166 Nombre de communes : 7

Soutenu par Évelyne Boillot, maire de Gran- d’Combe-Châteleu et Philippe Schaller, agri- culteur, Albert Rognon, 63 ans, candidat U.M.P., entend porter l’alternative.

C àd : Quels sont vos projets pour le can- ton ? A.R. : Je vais tout d’abord poursuivre les dossiers qui ont été engagés pour les mener à leur bonne fin com-

mettre aussi à l’économie d’évoluer. C’est aussi un pro- jet novateur pour développer le tourisme en s’appuyant sur Villers-le-Lac qui doit être l’aile touristique du canton. Enfin, le conseiller général est un homme de terrain qui doit être à l’écoute, vigilant et bienveillant à l’égard des enfants et des personnes âgées. Un de mes objectifs est de me rendre chaque mois dans une commune du can- ton. Càd : Et l’économie ? A.R. : Le Conseil général contribue à l’économie en tant que donneur d’ordre. Si l’on fait une 2x2 voies, on favo- rise la communication. Quand

Albert Rognon : “Les habitudes sont faites pour être changées.”

on refait un collège, on fait intervenir des corps de métier. Nous participons à l’écono- mie par les projets que l’on mène. Càd : Qu’est-ce que vous apporte votre expérience d’entrepreneur aujour- d’hui en retraite ? A.R. : Mon expérience pro- fessionnelle m’apporte une rapidité de décision et une rapidité d’exécution dans ce qui doit être entrepris. C’est aussi la parole donnée aux darités, sociale, territoriale et financière, avec les communes et l’intercommunalité. Aujour- d’hui, 35 % du budget du Conseil général est consacré à une mission sociale. Je crois que l’on peut dépenser mieux et avec une meilleure effica- cité en améliorant les condi- tions de vie des personnes han- dicapées. En permettant aux plus modestes d’accéder à des logements de qualité, en défen- dant l’allocation personnalisée d’autonomie (A.P.A.), ou enco- re en luttant contre l’exclu- sion : R.M.I., R.M.A. dont la gestion est confiée aux Dépar- tements.

autres. Quand un chef d’en- treprise engage sa signatu- re, il doit l’assumer jusqu’au bout. Càd : Vous aurez contre vous Jean Bourgeois, mai- re de Villers-le-Lac. Tra- ditionnellement, le candi- dat de Villers-le-Lac gagne ces élections ? A.R. : Vous savez, en démo- cratie, tout le monde doit avoir sa chance. Et les habitudes sont faites pour être chan- gées. ■ sont soulevés à l’échelle nationale. Mais localement, quelle réalité ont-ils ? J.-M.W. : Ils ont une réalité locale. Le Rmiste mortuacien, la jeune mère de famille, avec un enfant à Morteau, la per- sonne handicapée sont concer- nées par cela, tout comme une famille qui a besoin d’un loge- ment social. Dans notre région frontalière, où l’immobilier atteint des prix de plus en plus élevés, les gens de reve- nus modestes, qui travaillent en France ont de plus en plus de difficultés d’accéder à un logement de qualité. Càd : Vous n’êtes pas mai- re. Est-ce un handicap pour prétendre à un mandat de conseiller général ? J.-M.W. : Certains conseillers généraux, parmi les plus tra-

me la démo- lition du Sanatorium ou la réno- vation du collège de

“Tout le monde doit avoir sa chance.”

Morteau. Pour ma part, je me sens concerné par l’environ- nement et la qualité de vie de mes concitoyens. Ce sont des bus qui vont des endroits les plus reculés du canton aux écoles. Des routes de qualité pour que les gens se dépla- cent en toute sécurité, et per-

Jean-Marie Wakenhut : “Je crois que l’on peut dépenser mieux” Réaction Candidat du P.S., Jean-Marie Wakenhut, conseiller municipal de Morteau et vice-président de l’Espace Jeunes du Haut-Doubs a des atouts pour réussir.

vailleurs, n’ont jamais été maires. Justement, ils ont pu consacrer tout leur temps à leur mandat. Si je me suis engagé dans cette élection, c’est que je suis sensible à la vocation du Département. Je suis un homme qui est à l’écoute des habitants et de leurs problèmes, un homme proche des jeunes et qui sait travailler en équipe. Un hom- me qui en l’absence d’un autre mandat se consacre pleine- ment à sa mission. ■

C’ est à dire : Votre résultat était honorable aux cantonales de 1998, est-ce que cette fois-ci, la gauche a ses chances dans le can- ton ? Jean-Marie Wakenhut : Je suis en effet encouragé par le fait qu’aux dernières canto- nales, le conseiller général sortant avait été mis en bal- lottage. Au second tour, j’avais recueilli plus de 43 % des suf- frages, ce qui correspondait à une forte progression de la gauche sur le canton. En 2001, il y a eu aussi le résultat des municipales où la liste que je présidais a réuni 46 % des suf-

frages. Je crois que nous avan- çons à petit pas. Ce qui est difficile à évaluer est de savoir comment sera accueillie ma candidature dans les com- munes du canton. Càd : Outre l’économie, l’éducation, ou l’agriculture, le volet social tient naturellement une place impor- tante dans votre projet. Le dépar- tement a selon vous une mission sociale à affirmer ? J.-M.W. : Le département est au cœur de toutes les soli-

“Certains conseillers les

Propos recueillis par T.C.

plus travailleurs n’ont jamais été maires.”

Jean-Marie Wakenhut : “En l’absence d’un autre mandat de maire, je me consacre pleinement à sa mission.”

Càd : Ces grands thèmes

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