Journal C'est à Dire 261 - Janvier 2020

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

La crise forestière plus préjudiciable aux petites communes Forêt Le gouvernement a publié le 22 décembre les textes mettant en œuvre les 16 millions d’euros d’aides d’urgence aux sylviculteurs et propriétaires forestiers. Un coup de pouce bienvenu mais l’impact de la crise pèse toujours dans le budget des petites communes dépendantes du bois.

et au dépérissement du hêtre. La crise de l’épicéa se confirme sur les premiers plateaux. Jusqu’alors peu impactée par l’épicéa, la haute chaîne a subi les premières attaques sur le sapin. La solidarité entre vendeurs et acheteurs reste de mise. “C’est important de préserver les scieries locales qui restent le premier débouché des bois publics dans le Doubs.” Christian Coutal s’inquiète des conséquences de la crise sur les finances des communes forestières. “Les baisses de recettes seront un cadeau empoisonné pour les nouvelles muni- dépendantes de l’exploitation des bois communaux. “La part de la forêt dans le budget diminue dans les grosses com- munes.Avant la crise, les recettes fores- tières servaient à l’investissement et aujourd’hui ces recettes tendent de plus en plus à abonder au fonctionnement. Si la crise persiste, que va-t-il advenir de l’équilibre des budgets de fonction- nement ?” Sur le versement d’aide à la trésorerie, il se fait peu d’illusion. “On pourra peut-être espérer de la mansué- tude sur les comptes administratifs des communes qui sont dans le rouge en sachant qu’il s’agit des communes ayant contracté un prêt en numéraire auprès du Fonds Forestier National.” Le patri- moine, ici, n’est pas un vain mot. On y tient. Qu’il soit archi us nos territoires” note Doubs Tourisme, l’agence de déve- loppement touristique du Départe- ment. n F.C. Le volume de bois scolyté augmenté de 147 % en Bourgogne- Franche-Comté depuis 2018. cipalités car les non-ventes de 2019 se ressentiront en 2020.” Il s’inquiète aussi sur le sort de 374 communes de moins de 500 habitants fortement

L a filière des bois scolytés en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est ne s’est malheureusement jamais aussi bien portée. Les don- nées recueillies par Fibois B.F.C. et G.E. et diffusées dans la dernière note de synthèse en décembre sont édi- fiantes. “Elles montrent une forte aug- mentation des volumes scolytés entre les années 2018 et 2019 : 147 % d’aug- mentation sur les deux régions… Les volumes scolytés s’élèveront aux alen- tours des 4 millions de m 3 à fin 2019. Jusqu’en août 2019, 79 % des volumes scolytés martelés sur les deux régions avaient été vendus. La commercialisa- tion de ces bois est désormais fortement freinée par l’abondance de bois de qua- lité, emballage et coffrage chez les ache- teurs. Des flux vers l’ouest commencent à s’organiser et se consolideront après la sortie du décret d’aide à la commer- cialisation des bois scolytés. Les pro- fessionnels notent aussi une concurrence croissante des produits transformés arrivant des pays voisins comme la Bel- gique ou l’Allemagne.” Le plan de soutien exceptionnel pour aider les acteurs de la filière forêt-bois

prend forme. Le ministre de l’Agricul- ture et de l’Alimentation avait annoncé le 8 octobre dernier la mobilisation de 16millions d’euros. Le décret et l’arrêté sont parus le 22 décembre au Journal officiel de la République Française. Ces aides doivent soutenir l’expédition de bois issus de peuplements sinistrés vers des entreprises distantes qui peu- vent les transformer et valoriser jusqu’à 20 euros parm 3 mobilisé. Elles serviront ensuite à la reconstitution des peuple- Une bonne nouvelle, même si on est encore loin, très loin, d’une sortie de crise comme le déplore ChristianCoutal, le président des communes forestières du Doubs. “Aujourd’hui, le souci, c’est que les communes continuent à faire preuve de solidarité pour les ventes. D’après les experts, on n’est pas encore à la fin d’un cycle.” La situation dans le Doubs est contrastée. Elle se décline en fonction de l’altitude et des peuple- ments qui en découlent. Dans le bas, on assiste à la disparition de l’épicéa ments touchés après exploi- tation afin d’accompagner les propriétaires forestiers des régions Grand Est et Bour- gogne-Franche-Comté.

La situation dans le Doubs est contrastée.

Au 31 octobre 2019, volumes scolytés issus des attaques de scolytes de 2018 et 2019 . ( Sources Fibois B.F.C. et G.E.) Bourgogne/ Grand Est Total Franche-Comté Forêts privées 514 000 m 3 467 000 m 3 981 000 m 3 forêts publiques 684 000 m 3 1 771 000 m 3 2 455 000 m 3 Forêts domaniales 73 000 m 3 744 000 m 3 817 000 m 3 Forêts des collectivités 611 000 m 3 1 027 000 m 3 1 638 000 m 3 Total 1 198 000 m 3 2 238 000 m 3 3 436 000 m 3

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