Journal C'est à Dire 258 - Octobre 2019

É C O N O M I E

Elle était ébéniste, elle aspire à devenir maroquinière Avoudrey L’entreprise M.D.A. à Avoudrey, filiale de S.I.S., accueillait début octobre 12 demandeurs d’emploi. Une mission séduction pour un secteur contraint de recruter les futurs collaborateurs toujours plus loin.

outil de production dans la zone artisanale d’Avoudrey, inaugurée au printemps, à 12 demandeurs d’emploi venus de Besançon, de Pontarlier, de Baume-les-Dames et de Haute-Saône. S.I.S. recrute toujours plus loin. Dans le groupe de visite, 11 femmes et un homme ont décou- vert le siteM.D.A. où sont assem- blées artisanalement les pièces de maroquinerie. L’entreprise a un protocole huilé : faire décou- vrir le métier, trouver les per- sonnes motivées, les former au sein de l’école durant trois mois, une formation rémunérée. “On embauche en C.D.I., annonce Christophe Brun. Bien sûr, il ne faut pas avoir deux mains gauches…Une personne qui pos- sède de la dextérité pourra rapi- dement monter en compétence dans nos ateliers. Nous dévelop- pons également la polyvalence

L a plus grande difficulté de S.I.S. : le recrute- ment. Former, elle sait faire.Dans son domaine d’activité, la conception de sacs à main de luxe, la croissance est forte : “Nous avons besoin de for- mer 150 assembleurs en maro- quinerie en trois ans pour nos

trois sites” indique Christophe Brun, responsable de l’école de formation E.M.A. (École de maroquinerie d’Avoudrey). Mi- octobre, l’entreprise de maro- quinerie qui emploie environ 800 collaborateurs à Valdahon, Étalans, au centre d’Avoudrey, a ouvert les portes de son nouvel

afin d’éviter les troubles mus- culo-squelettiques chez nos sala- riés.” S.I.S. a une difficulté : le fort turn-over dans ses équipes. Lors de la visite, les demandeurs d’emploi ont découvert l’atelier de découpe de peaux jusqu’à l’as- semblage. La direction n’oublie pas d’évoquer les services mis à disposition comme la crèche et le restaurant d’entreprise (à prix cassé pour le salarié), la salle de sport, les horaires adap- tés, le paiement de la mutuelle. Des avantages qui doivent com- penser des salaires proches du S.M.I.C. “Avec ce que l’on met en place, bientôt une aide pour la mobilité de nos salariés avec le covoiturage, on peut dire qu’un de nos salariés gagne autant que quelqu’un qui part en Suisse” assure Christian Parrenin, pré- sident de S.I.S. Élisa, 26 ans, demeure dans le

Christophe Brun, res- ponsable de la formation chez S.I.S., présente aux demandeurs d’emploi les différents métiers de maroquinier.

Après trois mois de formation, les “élèves” sont embauchés en C.D.I.

mois, si tout va bien, elle confec- tionnera des sacs pour la maro- quinerie de luxe. Pour les 11 autres présents, la réflexion est encore de mise. n E.Ch.

Grand Besançon.À la recherche d’un emploi, cette ébéniste de formation a souhaité se recon- vertir. Elle a passé et obtenu les premiers tests pour intégrer l’école de formation. Dans trois

Brademont et ses 90 employés ont déménagé Les Fins L’entreprise horlogère, à l’étroit rue du Bief à Morteau, a trouvé dans les anciens locaux de T.W.C. aux Fins de plus grands espaces.

Avoudrey 51 observations formulées pour le dossier Éoliennes

D ans notre précé- dent numéro, un article était consacré à l’enquête publique autour de la création du parc éolien de Communailes. Deux éoliennes doivent être installées à Longechaux, une à Avoudrey, une à Grandfontaine-sur- Creuse. Le commissaire enquêteur a terminé son travail le 18 octobre der- nier. Au total, 51 observations ont été formulées par des citoyens. Des argu- ments reviennent : “des- truction du patrimoine paysager du Haut- Doubs, de la faune et flore typique de notre région, vent nettement insuffisant, trop de mètres cubes de béton, aucun emploi créé…” Les signataires sont pour certains des locaux, pour

d’autres non. Simon M. fait une remarque : “Quid des milans royaux ?” Rappelons que le préfet duDoubs a déjà demandé au promoteur de réduire le projet de 8 à 4 éoliennes pour pro- téger cette espèce. Un autre habitant qui pos- sède des chevaux s’in- terroge : “Nous sommes éleveurs de chevaux. Toutes les études concor- dent pour dire que les juments et les génisses sont sujettes aux avorte- ments lorsqu’elles sont à proximité d’éoliennes. Nous allons avoir une éolienne à l'intérieur de la prairie. Devons-nous cesser notre activité d’éle- veurs ?” demande-t-il. Toutes ces questions ou remarques sont prises en compte. Le préfet va trancher d’ici la fin de l’année. n

L’ entreprise horlogère Bra- demont a déménagé son outil de production de Morteau aux Fins. “Nous commencions à être à l’étroit dans les locaux, rue du Bief, tant d’un point de vue de la production que pour nos 90 salariés. La question du parking se posait également” indiqueArnaudTerrettaz, directeur du site. Cet été, toutes les machines sont arrivées aux Fins, dans les

anciens locaux laissés libres par T.W.C., non loin du centre nau- tique. Un espace

“Ils évitent les bouchons de Morteau.”

de 6 000m 2 que le groupe J.-L. Bur- det, qui détient Brademont, a légè- rement modifié pour répondre au besoin de sa production. Comment les 90 salariés ont-ils perçu ce déménagement ? “Plutôt bien, répond l’entreprise. Finale- ment, nous avons très peu de per-

L’entreprise Brademont a quitté Morteau pour Les Fins.

société pourrait se diversifier. À condition que des clients le lui demandent. Les bâtiments rue du Bief, sur 3 étages, sont pour le moment vacants. n

Quant aux perspectives écono- miques, le marché de l’horlogerie s’attend à un début de semestre 2020 plus compliqué. Avec ces mètres carrés supplémentaires, la

sonnes de Morteau, notre effectif étant davantage composé de salariés du Russey, de Gilley… Ils ont trouvé un bon compromis puisqu’ils évitent les bouchons de Morteau.”

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