Journal C'est à Dire 258 - Octobre 2019

P L A T E A U D E M A Î C H E

Le foyer A.D.A.P.E.I. Sur le Gey célèbre ses 40 ans Maîche Résolument tournée vers l’avenir, l’A.D.A.P.E.I. entend changer les comportements : de l’insertion à l’intégration et à l’inclusion.

L’ A.D.A.P.E.I. (Association d’Amis et Parents d’Enfants inadaptés) de Maîche, prin- cipalement financée par le Département accueille 40 personnes. 24 d’entre elles porteuses d’un handicap mental travaillent à temps plein ou partiel à l’E.S.A.T. (Établissement et Service d’Aide par leTravail) deMaîche

et occupent le foyer d’hébergement. Le foyer de vie fournit un logement à 16 personnes qui ne sont pas ou plus en capacité de travailler. Ce foyer propose également un accompagnement de jour à 4 personnes qui vivent seules ou au domicile de leurs parents.Marie-Fran- çoise Pagnier, la directrice, explique qu’équipe pluridisciplinaire “de 28 per-

L’anniversaire du foyer Sur le Gey a été célébré le 13 septembre dernier.

Olivier Bernard, spécialiste en séman- tique relationnelle a été chargé d’éclairer ces concepts d’insertion, d’intégration et d’inclusion. “Avant 1945 régnait l’ex- clusion, par ignorance ou par peur. Une ordonnance fait avancer les comporte- ments : ne plus exclure certesmais encore séparer.” Il poursuit : “En 1975, une

sonnes entoure nos pensionnaires et leur offre un cadre de vie agréable et sécurisé.” Il s’agit bien sûr d’éducateurs spécialisés, mais aussi de personnel soignant, d’agents de service et admi- nistratifs. Pierrette Sandoz, ancienne présidente de l’association se souvient que “le foyer avait été inauguré

exige de l’individu qu’il s’incorpore au groupe et la société alors l’accepte. On a sans doute amélioré le regard par rapport à l’insertion sans parvenir à la parité nécessaire : le citoyen en situa- tion de handicap reste différent. Le concept d’inclusion est infiniment plus respectueux de l’autre car il ne s’agit plus de se plier aux normes établies mais le groupe doit respecter ce dont la personne accueillie a réellement besoin pour réussir.” 14 ans après la promulgation de la loi pour l’inclusion, les choses évoluent lentement. Olivier Bernard conclut : “C’est peu dire que les difficultés sont légion et les réticences palpables mais grâce à cette loi de 2005, l’école accueille chaque année 10%d’enfants handicapés supplémentaires.” n Ph.D.

en 1979 par Edgar Faure.” Elle poursuit : “Nos enfants en situation de handicap, on les a ignorés, puis acceptés parce que les parents se sont battus.”

nouvelle loi demande l’inté- gration et il faudra à nouveau attendre 30 ans pour parvenir à la loi de 2005 sur l’inclu- sion.” Olivier Bernard précise ces concepts : “L’insertion

“De l’insertion à l’intégration et à l’inclusion.”

En 2019, l’A.D.A.P.E.I. veut bousculer lesmentalités.Marie-Françoise Pagnier souhaiterait que “ce serait bien d’aller plus loin dans l’inclusion, c’est encore beaucoup nous qui allons vers les autres et nous aimerions que la société vienne plus facilement vers nous.”

demande de s’approprier les valeurs, les règles et les normes du système. Il faut donc se modeler pour ne plus être différent.” L’échec était évident, la société attendait des handicapés des choses qu’ils ne pouvaient pas donner. “L’intégration

Olivier Bernard, spécialiste en sémantique relationnelle.

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