Journal C'est à Dire 258 - Octobre 2019

D O S S I E R

Gilles Robert met un terme à sa vie politique Plateau de Maîche-Le Russey Le Russey Après trente ans de vie publique, le maire du Russey ne briguera pas un quatrième mandat. Il ne veut pas faire le mandat de trop et s’apprête à tourner la page, serein.

O n pourrait le sup- poser quelque peu abattu après un troisième mandat de maire plus compliqué que les précédents car marqué par la fronde d’une élue sui- vie de la démission, pour diverses raisons, de quatre conseillers à sa suite. Il n’en est rien. Gilles Robert se dit “très serein. Je ne suis pas un maire amer” dit-il. D’ail- leurs, sa décision de raccro- cher ne date pas d’hier. “Ma décision est prise depuis long- temps. J’avais annoncé dès le début de ce mandat en 2014 que ce serait le dernier.” Gilles Robert raccroche, “pour des raisons philosophiques” ajoute-t-il. “Après deux man- dats d’adjoint et trois de maire, le temps a passé, la plupart des Russéens (dont la moyenne d’âge est de 39 ans) n’ont quasiment connu

carte au P.-S. depuis 2015 quand le gouvernement nous a imposé la loi N.O.T.R.E. qui a bouleversé beaucoup d’élus locaux. Je pense que l’ère des étiquettes politiques est révolue dans les com- munes” analyse M. Robert. La suite ? Le maire n’en a pas la moindre idée. “J’ai sondé mon équipe. Pour l’ins- tant, je ne sens aucune vel- léité” dit-il. Il n’est sûr que d’une chose : sa décision d’ar- rêter, malgré les relances de certains, est “irrévocable.” dit-il. Bientôt retiré de la vie politique, le jeune retraité de l’Éducation nationale ne compte pas pour autant se retirer de la vie publique. “Je m’engagerai dans le milieu associatif, ce que je n’ai pas pu faire pendant toutes ces années.” Pour lui, une nou- velle vie va commencer. n J.-F.H.

timent d’être un peu dépos- sédées de leurs missions” constate-t-il. De ces mandats successifs, il retiendra plusieurs motifs de fierté : la réhabilitation complète de l’hôtel de ville, la rénovation de la place Par- renin et la création de l’aire publique à côté de l’église, la rénovation de la salle des fêtes ou encore la transition énergé- tique. Un regret ? “On n’est sans doute pas allé aussi loin qu’on aurait dû sur la question des mobilités douces” reconnaît l’élu. Avec le départ de Gilles Robert, c’est aussi la fin d’une époque pour Le Russey qui a connu, depuis 1959 avec Robert Schwint, toute une série de maires issus de l’en- seignement et à sensibilité socialiste. “Je n’ai plus de

que moi comme maire, il est logique de laisser la place à d’autres.” La deuxième raison est purement pratique. “C’est lié à ma vie privée. Je vis dés- ormais au Bizot. Je ne peux décemment pas me représen- ter au Russey” argue le maire sortant dont les mandats auront été marqués par deux évolutions principales selon

lui. “En trente ans, les attentes de la population ont changé. Les gens estiment avoir plus de droits, sont sou-

La fin d’une époque pour Le Russey.

Gilles Robert part serein : “Je ne suis pas un maire amer” dit-il.

Pascal Barthod ne briguera pas un nouveau mandat Les Fontenelles Impliqué dans la vie communale depuis quatre mandats dont deux en tant que maire, il mettra terme à ses fonctions en mars 2020.

vent plus exigeants, parfois moins patients. Même si je conçois être le premier servi- teur de la commune plutôt que le premier magistrat, cette évolution des mentalités est réelle. L’autre grand boule- versement a été la mise en place de l’intercommunalité. Les communes ont eu le sen-

L emaire sortant confie son sen- timent : “J’ai besoin de respirer malgré tout l’intérêt que repré- sente cette fonction.” pascal Barthod souhaite se consacrer plus à sa vie familiale et professionnelle très

et Fontenellois sont agréables à admi- nistrer et nous avons vécu en bonne entente pendant ces douze ans avec très peu de conflits.” Il avoue avoir des pres- sions amicales pour continuer, certains le voyant bien à la tête de la commu-

Roland Martin repart pour un dernier mandat Charquemont Après réflexion, le maire sortant espère rempiler pour un dernier mandat. Une dizaine de membres de son conseil le suivent déjà. Cette fois, il devra trouver 22 co-listiers au lieu de 18.

prenante et renonce donc tota- lement à la vie politique com- munale. Il ajoute : “J’ai tou- jours été clair avec les conseillers, je m’étais engagé à réaliser deux mandats commemaire.Unmaire, c’est

nauté de communes. Mais sa décision est irrévocable et il en a déjà informé ses administrés. Il n’y a pas de candidat déclaré à sa successionmais des conseillers de l’équipe

“Les Fontenelloises et Fontenellois sont agréables à administrer.”

actuelle vont repartir. Il lance un appel à ses administrés pour qu’ils s’engagent dans la vie de leur village.Il ne regrette pas sa décisionmais avoue : “Ça va être un véritable crève-cœur tant j’ai pu ren- contrer des gens formidables.” n Ph.D.

le fil conducteur de l’évolution de sa commune et j’estime qu’en douze ans on réalise beaucoup de choses” pour- suit-il. Il est temps de laisser la place à d’autres visions.Pourtant il fait partie desmaires heureux : “Les Fontenelloises

S’ il est élu en mars 2020, ce sera vraiment sonman- dat à lui. Rappe- lons que Roland Martin a accédé au fauteuil de maire de Charquemont en mars 2015 à la faveur du retrait de Christine Bouquin partie diriger le Département du Doubs. Cette fois-ci, ce sera bien lui la tête de liste

Depuis le début du dernier mandat, Charquemont a poursuivi sa croissance démo- graphique, passant de moins de 2 300 à plus de 2 700 habi- tants. Conséquente de cette hausse démographique : le nombre de conseillers muni- cipaux passera donc l’an pro- chain de 19 à 23. Une tâche plus compliquée donc pour le maire sortant qui devra

Roland Martin est élu depuis 1995 à Charquemont, il en est le maire depuis mars 2015.

après l’agrandissement durant les mandats précé- dents de l’école maternelle et la création du périscolaire et “une réflexion à lancer sur l’avenir de l’école élémen- taire.” Son déménagement futur pourrait redonner de la place à la mairie qui en a besoin pour étendre ses bureaux. Pour l’instant, aucune liste concurrente ne semble en préparation à Charquemont. À moins de cinq mois de l’échéance, Roland Martin paraît serein. n J.-F.H.

loppe le maire. Quelques trentenaires, “des jeunes que j’ai eus à l’école” , se sont déjà positionnés. Plusieurs dossiers attendent le prochain conseil municipal dans cette commune, deuxième en taille après Maîche, qui continue de croî- tre : la requalification de la place du Lion d’or, “un dossier plus complexe que prévu au départ” , l’entretien des bâti- ments communaux, le rachat par la commune du cabinet médical “afin de garantir la venue de médecins” , la créa- tion d’une crèche municipale

dès le début du mandat. Sa décision n’a pourtant pas été si évidente à pren- dre, lui qui à 68 ans dit avoir “le handi- cap de l’âge. Mais

en plus trouver autant de femmes que d’hommes. “Une dizaine de membres de l’équipe actuelle m’ont dit vouloir

“Remettre de la jeunesse au sein de ce conseil.”

tant que la santé est là, on peut continuer à s’investir” ajoute l’ancien directeur de l’école communale entré au conseil municipal en 1995 avant de devenir le troisième, puis le premier adjoint de Christine Bouquin dès 2008.

repartir, dont au moins deux des cinq adjoints. Pour le reste, j’ai déjà eu de bons contacts, certains qui m’ont sollicité, d’autres que je suis allé voir. Un de mes objectifs est de remettre de la jeunesse au sein de ce conseil” déve-

Il fait partie des maires heureux.

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