Journal C'est à Dire 258 - Octobre 2019
V A L D E M O R T E A U
Bouge ton Val, sentinelle de l’environnement Morteau La réduction des déchets et plus largement la sensibilisation à toutes les questions environnementales : tel est l’objectif poursuivi par l’as- sociation Bouge ton Val présidée par Claire Reymond.
D es enfants, des seniors, des jeunes… Ils étaient encore plusieurs dizaines le 19 octo- bre dernier à s’être mobilisés, sac-poubelle dans une main et pince à déchets dans l’autre, pour sillonner le secteur de la gare et du stade àMorteau. Après avoir écumé le Bois Robert et certaines rues du centre-ville les mois précédents, ils ont ciblé un autre quar- tier de la ville. Ces sentinelles de l’en- vironnement ont répondu à l’appel de
ajoute-t-elle. L’association ne veut pas situer dans le champ de la culpabilisation. “Nous sommes tous responsables de cette ques- tion, pas dans le sens coupables, mais en tant qu’acteurs. Si on attend que ce soit les institutions qui donnent le tempo, on attendra longtemps. On peut tous à notre échelle faire des petites choses.” Après une première opération en juin, une seconde en juillet et une troisième en septembre, ce quatrième samedi de
nettoyage a fait connaître un peu plus les actions de l’association Bouge ton Val. À chaque fois, ces opérations comportent leur lot de sur- prises. “En ville, nous trou-
l’association Bouge ton Val récemment créée àMorteau. “L’objectif premier de l’asso- ciation est donc d’organiser ces opérations de ramassage des déchets, mais nous sou-
“Dans la rue de la Guron :
des emballages, des canettes…”
haitons élargir rapidement nos activités. Cet hiver, nous devrions organiser des réunions autour de l’échange de bonnes pratiques en matière de réduction des déchets et d’économies d’énergie” indique Claire Reymond, la présidente de cette association qui regroupe une quinzaine de membres. “Nous sommes ouverts à tous nouveaux membres et l’idée est d’élargir à toutes les générations. Ces questions doivent tous nous concerner”
vons beaucoup de mégots. Un des endroits où on trouve le plus de déchets au centre-ville, c’est dans la rue de la Guron : des emballages, des canettes… Cet endroit n’est vraiment pas respecté.” Les opérations de Bouge ton Val sont soutenues par la mairie de Morteau qui met à disposition des containers et par le syndicat Préval Haut-Doubs qui prête aux bénévoles des pinces à déchets. Les retours de la population
Les opérations de ramassage des déchets organisées par l’association Bouge ton Val rassemblent les générations.
au 06 89 95 33 68 ou rejoindre la page Facebook “Bouge tonVal”. Pour adhérer, il suffit d’une somme modique (10 euros), mais surtout de la bonne volonté et le souhait de faire avancer la cause, à lamesure de ses capacités. n J.-F.H.
locale sont encourageants. “La plupart des gens nous félicitent pour nos actions. Mais il y a aussi des gens qui nous disent que ce n’est pas à nous de faire ça,mais aux services municipaux. Nous estimons au contraire que les gens ne doivent pas toujours tout attendre de
la collectivité et que c’est à chacun de se prendre en main et de se responsa- biliser. Si chacun se repose sur les autres, ça ne peut pas fonctionner” ajoute Claire Reymond au nom de l’association. Pour rejoindre l’association, rien de plus simple : il suffit de contacter Claire
En bref…
La croix de Lorraine avait déclenché la polémique Hommage Pour saluer l’élection de Jacques Chirac en mai 1995, des partisans de l’ancien président de la République avaient érigé une croix de Lorraine au sommet du Mont Vouillot. Un sacrilège pour la gauche locale ! Souvenirs.
l Nature Le 9 novembre, l’association les Gazouillis du Plateau organise un chantier nature de défrichage au-dessus des Échelles de la Mort. Renseignements au 06 75 68 26 38. l 11 novembre Dans le cadre des commémo- rations du 11 novembre, la Ville de Morteau propose différentes manifestations. Une conférence de Jean-Michel Blanchot, pro- fesseur d’histoire-géographie au lycée Edgar-Faure de Morteau, propose de vous replonger à la fin de la première guerre mon- diale, notamment en 1919 avec le front d’Orient, le traité de Ver- sailles, la démobilisation, le com- portement de l’armée française enAllemagne. Mercredi 6 novem- bre à 20 h à la salle des fêtes de Morteau. Une exposition de Bernard Lambert sur le Front d’Orient avec de nombreuses photographies de cette période, du lundi 4 au samedi 30 novem- bre à la Médiathèque Roland Bouhéret. La projection du film d’animation “Stubby” de Richard Lanni dimanche 10 novembre à 16 h au cinéma l’Atalante. Pro- jection du film “Pour les soldats tombés” de Peter Jackson (plu- sieurs dates du 8 au 12 novem- bre) à l’Atalante.
À l’annonce du décès de Jacques Chirac le 26 septembre dernier, un de ses partisans a immédiatement repensé à cet épisode que sans doute beaucoup d’habitants du Haut-Doubs avaient oublié. Cet ancien mili- tant R.P.R. a ressorti de ses car- tons d’archives les photos éton- nantes de cette grande croix de
Lorraine fabriquée par les mili- tants eux-mêmes, et installée durant quelques jours au som- met du Mont Vouillot. Éclairée la nuit, elle était visible de tout leVal.À l’époque, cette initiative avait créé un véritable émoi dans le microcosme politique du Val. Ce militant se souvient : “Cette croix avait été érigée d’abord pour célébrer l’élection de Jacques
Chirac en mai 1995 mais pas que. On fêtait cette année-là le 50 ème anniversaire de la Libéra- tion et le 25 ème anniversaire de la mort de De Gaulle. La croix a été érigée le 17 mai, le jour de l’investiture de Jacques Chirac” se souvient-il. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les sympathisants de gauche, prenant ce geste pour
La Croix de Lorraine en bois lamellé-collé installée au sommet du Mont Vouillot était même éclairée par des projecteurs le soir !
une véritable provocation, ont tenté plusieurs fois de faire tom- ber la croix à coups de tronçon- neuse. “Mais elle était fixée autour d’un tube métallique.” Ils
cipité son démontage. “On a fina- lement décidé de jouer l’apaise- ment en démontant la croix après quelques jours.” Mais les mili- tants ont bien atteint leur objec-
ont ensuite tenté del’in- cendier, puis de couper une des branches de la croix, “que nous avons réparée dès le lende- main” sourit l’ancien
tif :marquer le coup. Et même le nouveau pré- sident a eu connais- sance de l’initiative. “Nous avions fait un petit book avec les photos
“Ce serait à refaire, on le referait sans doute !”
L’édifice a été l’objet de
chiraquien qui reconnaît avec le recul que cette initiative rele- vait bien, outre de l’hommage, “un peu aussi de la provoca- tion. Nous sortions de 14 ans de socialisme, c’était notre manière de fêter ça” dit-il aujourd’hui avec détachement. Les militants R.P.R. prévoyaient de démonter la croix le 18 juin suivant, jour de l’appel de De Gaulle. La polémique enflant, les articles de presse jusqu’au national, et la levée de boucliers de citoyens mécontents ont pré-
et les articles de presse que nous avons remis à Jacques Toubon lors d’une visite dans le Doubs. Jacques Toubon nous a assuré qu’il l’avait remis enmains pro- pres au président Chirac.” Près de 25 ans après cet épisode qui a ému tout le Haut-Doubs, tout lemonde en rigole. Les mili- tants, eux, ne regrettent pas cet hommage. “Ce serait à refaire, on le referait sans doute !” clame un des participants de l’époque. n J.-F.H.
plusieurs outrages comme le
montre son socle un peu brûlé. Quelques coups de tronçon- neuse n’ont pas réussi non plus à l’abattre…
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