Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

L E P O R T R A I T

La mémoire des affaires communales raccroche Patrice Briselance vient de quitter la mairie de Gilley dont il a été le secrétaire pendant trente-trois ans et demi, pour une retraite bien méritée. À moins que le maire le sollicite pour intégrer le conseil l’an prochain… Gilley

C’est la quille pour Patrice Briselance qui aura suivi pendant plus de 33 ans les affaires communales.

D ifficile de coincer Patrice Bri- selance sur une question de date. Il est devenu au fil des années une sorte demémoire vivante du village enmême temps qu’un des plus fins connaisseurs des dossiers communaux et également le bras droit du maire Gilbert Marguet dans la ges- tion des affaires municipales. “J’ai été recruté le 1 er mars 1986” dit-il. Recruté par un certain Gilbert Marguet qui avait accédé l’année précédente à la

quelques petits emplois, notamment à la brasserie Chopard à Morteau, puis auprès d’un oncle industriel en Nor- mandie, avant d’intégrer en tant que responsable des expéditions et com- missionnaire l’entreprise horlogère Ruprecht à Gilley. “Juste avant cela, je suis allé faire mon service militaire à Offenburg enAllemagne, là où Johnny Hallyday avait fait le sien” se souvient- il. En 1985, un concours est organisé à la

tions, des comptes rendus de conseil municipal aux écoles. “Patrice n’était jamais à l’heure car il arrivait avant l’heure. Et il repartait souvent après l’heure. Il n’a jamais eu un mot plus haut que l’autre” note le maire Gilbert Marguet. Patrice Briselance, c’est la personne de confiance qu’on venait voir pour toutes sortes de demandes, parfois de plaintes. “Il faut reconnaître que les mentalités ont changé en trente ans. On va dire que les anciens étaient plus conciliants et plus souples… Aujourd’hui, comme partout, les gens veulent tout et tout de suite” dit-il. Pour faire un bon secrétaire de mairie, il faut donc sans doute être “diplomate, conciliant et discret” ajoute-t-il. Il savait aussi accueillir les administrés avec

une attention particulière, une touche de décoration dans son bureau à l’oc- casion des fêtes, ou encore des petites attentions chocolatées pour les plus jeunes. Si l’heure de la retraite a sonné pour l’enfant du pays, ce n’est pas encore le cas de son épouse. “Elle a encore 5 ans à faire. Et après, on a un projet : celui de s’installer dans le Pays Basque.” Entre-temps, peut-être que le maire sollicitera son ex-collaborateur pour intégrer le conseil municipal ? Une pro- position que l’intéressé écarte pour l’instant…Mais sans doute que même au Pays Basque, Patrice Briselance saura garder de toute façon un œil attentif sur l’évolution de sa commune de cœur. n J.-F.H.

administrative n’a d’ailleurs fait qu’em- pirer alors que la dématérialisation des dossiers était censée simplifier les choses. Ça fait un peu bizarre d’empoigner un dossier en se disant que c’est le der- nier…” disait-il quelques jours avant la quille. Un de ces derniers dossiers concerne un projet de lotissement de 35 lots au lieu-dit Pâture Dessous qui devrait se concrétiser l’an prochain. Quand il est arrivé à la mairie, Gilley comptait à peine plus de 1 000 habi- tants, contre 1 650 aujourd’hui. Avec cette taille de population, certaines communes disposent de trois secré- taires. Pas ici. Le secrétaire de mairie gérait tout, des feuilles de paie à la ges- tion des employés, de la comptabilité communale à l’état civil, des dossiers d’urbanisme aux demandes de subven-

mairie de Gilley pour rempla- cer Suzanne Chabod, la secré- taire de mairie de l’époque. Patrice Briselance sortira du lot parmi les quinze candidats alignés au concours et il sera engagé en tant qu’agent de bureau stagiaire. Après plu-

tête de la mairie. 34 ans plus tard, tandis que le premier vient de partir à la retraite, le second ne cache pas son intention de briguer un sep- tième (et dernier ?) mandat. Cette fois, il devra faire sans Patrice Briselance qui, avant

Direction le Pays Basque pour l’enfant de Gilley.

sieurs concours de la fonction publique territoriale, il terminera sa carrière comme rédacteur principal première classe. “Ces années ont passé très vite. J’ai commencé avec le crayon de papier et la gomme, et je termine avec les dos- siers à expédier par Internet. La lourdeur

de partir en retraite fin juillet, a pris le temps de former et de transmettre les dossiers à celle qui lui a succédé au secrétariat de mairie, Nathalie Caille. Patrice Briselance est donc arrivé au secrétariat de mairie en mars 1986, à l’âge de 29 ans, après avoir écumé