Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Les vols touristiques et d’affaires reprennent aux Éplatures La Chaux-de-Fonds L’arrivée d’un nouvel avion permet à une société de proposer des vols “réguliers” pour la Corse, l’île d’Elbe et la Croatie. Les Suisses misent également sur le tourisme d’affaires.

1 587 francs suisses la semaine (soit 1 426 euros) en Corse avec aller-retour en avion depuis l’aé- roport des Éplatures, hôtel com- pris et transferts, c’est le prix affiché par la société Croisi- Tour en collaboration avec Swiss Flight Services. Cette dernière a fait l’acquisition en juin der- nier d’un tout nouveau bimoteur qui relance les vols touristiques et d’affaires depuis La Chaux-de-Fonds, vols inter-

rompus à l’automne dernier par Air- Glaciers qui a cessé d’exploiter les des- tinations pour la Corse, l’Île d’Elbe et la Croatie pour des raisons écono-

miques. Certes, cette offre n’est pas à la portée de toutes les bourses. Mais tout de même : “Nous avons des Fran-

Avec la société Swiss Flight Services.

çais, notamment quelques commerçants de la région de Morteau, qui ont par le passé utilisé cette liaison… C’est un véritable gain de temps” expliqueMichel

Samy Dadoucha présente le nouveau bi-moteur flambant neuf arrivé des États-Unis.

entendent le développer : “Des chefs d’entreprise sont interpellés par leurs collaborateurs pour optimiser les temps de transport. Si un groupe de 5 per- sonnes veut se rendre à Linz (Autriche), il leur faudra 7 à 8 heures de trajet quand nous pouvons le proposer en 40 minutes. On peut faire gagner une jour- née à l’entreprise et aux collaborateurs. Au coût de l’heure d’un employé, le vol

Ryser, pour CroisiTour qui gère l’orga- nisation des séjours. Les premiers vols seront disponibles à partir du 23 août. De son côté, la société Swiss Flight Ser- vices met à disposition l’avion dernier cri ainsi que les pilotes. C’est quasiment du vol à la demande avec 8 places à l’intérieur de l’appareil. Au-delà des vols touristiques, les Suisses misent sur le tourisme d’affaires et

affrété a toute sa raison d’être car le temps, c’est de l’argent” évoque Samy Dadoucha, directeur général de la compagnie. Le tourisme d’affaires pourrait aussi se développer vers la France voisine. “Nous pouvons couvrir toute l’Europe” explique la société qui pour se démarquer mise sur la gratuité du parking des Éplatures et la rapidité d’embarquement. n

Avec huit places, c’est quasiment du vol privé.

L’artificialisation des sols progresse toujours Étude Le béton avance sur les champs à une croissance différente. 860 hectares ont été consommés en 6 ans sur l’Arc jurassien avec mention spéciale pour le Haut-Doubs.

L a Conférence Transju- rassienne (C.T.J.) a publié au début de l’été une étude relative à l’ar- tificialisation des sols dans l’Arc

toires qui composent l’Arc juras- sien.À titre d’exemple, le secteur Pays Horloger-La Chaux-de- Fonds affiche une artificialisation moyenne de seulement 3,5 % de sa superficie, contre 13 % pour le territoireNordFranche-Comté et le canton suisse du Jura. Entre 2012 et 2018, la surface artificialisée de l’Arc jurassien a augmenté de 860 hectares, ce qui marque une progressionde 0,8%. La quasi-totalité a été prélevée sur des terres agricoles converties en zones d’habitation et en zones industrielles. La forêt et les milieux semi-naturels sont aussi concernés avec 170 hectares transformés en territoires urba- nisés. Les zones où l’artificiali- sation a le plus progressé en 6 ans cumulent dynamisme démo- graphique, construction de mai- sons individuelles et faible densité de peuplement. Côté suisse, c’est en périphérie de Lausanne que l’artificialisation progresse le plus. La bande frontalière est plus dynamique côté français : les régions deMorteau et de Pon- tarlier sont les plus concernées du fait de leur attractivité en termes d’accès aux emplois fron- taliers. Pour limiter l’artificialisation, plusieurs pistes sont possibles. Remettre sur lemarché des loge-

tions neuves qu’elle génère. En Suisse, le recours fréquent aux immeubles à plusieurs logements limite toutefois les effets de la pression démographique. En

jurassien franco- suisse, sols qui sont recouverts par des routes, parkings, maisons… Avec un taux d’arti- ficialisation du sol

France, la construction de maisons indivi- duelles contribue à accélérer l’artificiali- sationmême si la crois- sance de la population y estmoindre” explique

Avec les immeubles,

la Suisse limite la progression

de 6,4 %, l’Arc jurassien se situe entre les moyennes nationales françaises et suisses.860hectares ont été consommés en l’espace de 6 ans, soit 690 hectares de terres agricoles qui ont disparu et 170hectares boisés.C’est l’équi- valent de 8 fermes qui ont dis- paru. “L’artificialisationprogresse, conséquence de la croissance démographique et des construc-

l’étude. Les Suisses, qui vivent dans un pays plus petit, ont appris à den- sifier le nombre de logements au mètre carré quand leHaut-Doubs développe encore de nombreux lotissements.Des disparités sont à noter entre les deux pays (7,7% pour la partie suisse,contre 5,8% pour la partie française), mais aussi entre les différents terri-

Le secteur des Portes du Haut-Doubs est un des plus concernés par le problème.

Les Suisses ont pris des mesures En Suisse, la loi sur l’aménagement du territoire (L.A.T.) a pour objectif de protéger les terres agricoles et de limiter l’étalement urbain et le mitage du territoire. Cette loi impose aux cantons l’éla- boration d’un plan directeur cantonal (P.D.C.) comme instrument central de gestion et de mise en œuvre des priorités politiques can- tonales en matière d’aménagement du territoire. Il vise à mettre en cohérence l’ensemble des activités fédérales, cantonales et com- munales qui sont de nature à structurer ou à influencer le territoire. Il contient 5 objectifs dont “ménager les ressources naturelles”. n

ments “inoccupés” peut être une alternative. Lamobilisation des logements vacants est souvent évoquée en ce sens, même si ces logements vacants,par leur profil et leur confort, ne répondent pas toujours aux besoins de la popu-

lation.Dans l’Arc jurassien fran- çais, près de 50 000 logements étaient vacants en 2005, soit 9% du parc. Les résidences secon- daires peuvent également être transformées en résidence prin- cipale pour faire faceà la pression

démographique tout en limitant la construction neuve. C’est le cas notamment des intercommu- nalités proches des domaines skiables à l’instar de la commu- nauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. n

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