Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

V A L D E M O R T E A U

Les communes du Haut-Doubs inquiètes Épargnées jusque-là, les forêts situées au-dessus de 800 mètres d’altitude dépérissent à cause des épisodes de chaleur, et le cours du résineux plonge. Forêt

“Le modèle économique de certaines communes remis en question” P résident des communes forestières en résineux (A.D.C.O.F.O.R.), Christian des situations économiques, avec un recensement qui nous per- mettra de flécher les aides.”

Coutal (La Longeville) ne cesse de répondre au téléphone à des maires inquiets. Le 12 septembre à Valdahon (18 h 30), il réunira les édiles du département pour faire un point sanitaire et évaluer les mesures à prendre pour pré- parer et commercialiser les bois en 2020. “Beaucoup de com- munes s’interrogent. Certaines vont perdre jusqu’à 40 % de leur budget, ce qui va mettre leur tré- sorerie en danger. C’est lemodèle économique des communes qui est remis en question. Nous sommes dans une phase d’in- connue car contrairement à la tempête de 1999, on ne connaît pas le volume de bois touché par la sécheresse. C’est une crise européenne du bois” explique le spécialiste. Des prêts-relais pourraient être proposés aux collectivités. Ils seraient fondamentaux pour atten- dre une meilleure période de vente. Le préfet doit transmettre à l’association des communes forestières un audit sur les com- munes les plus impactées. “À partir de là, nous aurons un bilan

L’épicéa scolyté se négocie à peine 20 euros du m 3 , l’épicéa sur pied peut se vendre 70 euros du m 3 , un prix trois inférieur à 1980. “Pour l’instant, on maintient les prix grâce à l’effort des com- munes. On souhaite que cet effort soit aussi partagé par les privés” espère-t-il. Que planter en rem- placement ? Pour l’heure, per- sonne ne le sait. n

I l suffit de lever les yeux pour constater les dégâts. Le verdoyant Haut-Doubs voit, depuis un an, appa- raître des taches marron au milieu de ses résineux. Ces arbres grillés sont légion jusqu’à 700 voire 800 mètres d’altitude. Au-dessus de Morteau, ils sont épargnés. Jusqu’à quand ? Cette mortalité exceptionnelle et rapide est due la sécheresse de 2018 qui a favorisé la proli- fération des scolytes et par là L’O.N.F. alerte sur la sécurité L’Office national des Forêts donne des conseils quant “au dépérissement des arbres”. En lien avec les communes, l’office réalise des suivis dans la pers- pective de sécuriser les secteurs les plus fréquentés. Des chutes d’arbre ou de branches peuvent survenir. Les essences touchées sont le l’épicéa, le sapin, le pin, le hêtre, le frêne. n

même, fortement éprouvée les peuplements des massifs fores- tiers. Les volumes sinistrés ont été estimés à 400 000 m 3 pour la région Franche-Comté, à com- parer aux 211 000 m 3 habituel- lement récoltés en forêt publique. Cette situation, consta- tée sur l’ensemble des massifs forestiers européens provoque l’effondrement des cours du bois d’œuvre résineux. Pontarlier, première commune forestière en résineux réagit. “Par rapport au volume initial que nous devions couper en bois vert, nous allons couper 3 530m 3 de moins, soit 5 265 m 3 contre forêt. Le principe est de ne pas apporter du volume supplémen- taire dans un marché déjà saturé. D’ordinaire, le budget “forêt” rapporte en recettes entre 210 000 et 230 000 euros à la Ville. Avec cette mesure prise pour 2019, les recettes seront amputées d’environ 30 %, soit 8 795 m 3 que nous devions mettre à la vente” indique Gaston Droz-Vincent, adjoint à Pontarlier, chargé de la

Même au-dessus du Gardot, des sapins ont séché.

des volumes de bois sinistrés, tout en régulant les cours. “C’est de la solidarité nationale” com- mente Patrick Genre, le maire. Ajouter des volumes de bois sup- plémentaires sur un marché “peu mirobolant” le déstabilise- rait d’autant. “On limite les pertes financières” poursuit l’ad- joint. De con côté, Gérard Voin- net (groupe opposition au conseil municipal) demande que l’exé- cutif prenne en compte cette amputation. Un conseil que devront prendre à la lettre les “petites” communes du Haut-Doubs qui vont perdre jusqu’à 40 % de leurs recettes. Leur équilibre financier est remis en cause. n E.Ch.

69 000 euros. “Et encore, prévient Gaston Droz-Vincent, on ne connaît pas les futurs cours du bois. Il vaut mieux reporter ces coupes de bois vert plutôt que de perdre bien plus” souligne-

t-il. Pour Pontarlier, il n’y a rien de catastro- phique en termes bud- gétaires. Mais pour d’autres communes plus

Un cours du résineux qui baisse.

petites, c’est un désastre (lire ci-contre). “Le cours du sapin lors de la dernière vente a dimi- nué de 3 euros du m 3 ” indique Xavier, membre de l’O.N.F. et également conseiller municipal de Pontarlier. Cettemesure prise en concertation avec l’Office national des forêts permet de faciliter la commercialisation

Christian Coutal, président des communes forestières, ici avec un sapin encore en bonne forme.

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