Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

É C O N O M I E

Des éoliennes nuisibles à la protection du milan royal Saugeais

rayon de 15 km autour du site d’implantation. Figurant sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de Franche- Comté ce beau rapace fait l’objet de plusieurs programmes de sauvegarde. La société Éolis Boree propose différentes mesures pour réduire les effets du projet sur le milan royal, les plus notables étant la mise en place d’un système de détection automatisé en temps réel de la faune volante avec effarouche- ment et asservissement condi- tionnel et un arrêt des éoliennes les jours de fauche. Elle s’engage aussi à financer les programmes nationaux et régionaux pour préserver cette espèce. Pour autant le préfet estime que “les mesures d’évitement et de réduc- tion sont insuffisantes en ce qu’elles n’évitent pas l’enjeu majeur représenté par la présence dumilan royal en nidification” … et que “la plus-value de mesures d’accompagnement ne compen- sent pas les risques de collisions avec les éoliennes.” L’arrêté pointe également l’impact du parc sur six espèces de chauve-souris présentent dans la forêt voisine. Copie à revoir. n

Le préfet du Doubs a rejeté le 31 juillet dernier la demande d’autorisation environnementale déposée le 18 décembre 2018 par la société Éolis Boree concernant l’implantation de sept éoliennes sur les communes d’Arçon et Mai- sons-du-Bois-Lièvremont.

“O n est choqué par la violence du refus on va se réunir pour savoir quelle réponse on va apporter” , expliqueAlain Girar-

éoliennes : 4 sur Arçon et 3 sur Maisons-du-Bois-Lièvremont. La hauteur maximale des éoliennes avait été limitée à 155 m en bout de pales. Ce parc était conçu pour produire

14 MW, soit l’équi- valent de la consom- mation électrique de 14 000 foyers, hors chauffage. Le coût du projet s’élève à 17,5 mil-

det, le maire d’Ar- çon qui ne s’atten- dait pas à une telle décision. Il reste néanmoins une pos- sibilité de recours à la Cour administra-

Ce projet comprenait 7 éoliennes.

19 nids de milan royal autour du site d’implantation.

Frambouhans La “Tanière de l’Ours”, un nouveau concept de dépôt-vente

tive d’appel de Nancy. Du côté des opposants, à savoir le collectif “Haut-Doubs Vent contraire”, on se veut “rassuré par cette décision qui va dans le sens de la protection de la faune et notamment du milan royal et de diverses espèces de chauve- souris particulièrement exposées à l’implantation de ces éoliennes” , explique Marc Chapuis, porte- parole du collectif. Ce projet comprenait 7

lions d’euros.Au-delà de la pro- duction d’énergie renouvelable, il constitue aussi une manne financière susceptible de rap- porter 5 800 euros par éolienne et par an pour chaque commune, 10 800 euros par éolienne et par an pour la communauté de com- munes et 6 000 euros pour le Département duDoubs.On com- prend mieux les enjeux. Sauf qu’on ne recense pas moins de 19 nids de milan royal dans un

métier de taxi. Il ouvrira dans la soirée en semaine, le samedi toute la journée et le dimanche matin. Ces horaires permettront aux personnes qui travaillent de venir déposer leurs objets et acheter à leur convenance. “J’ai une belle surface de boutique et un grand parking accessible et pratique pour charger et déchar- ger.” Pour sa communication, il compte sur le bouche-à-oreille et il sera naturellement présent sur les réseaux sociaux (page Facebook et une boutique vir- tuelle sur Le Bon Coin). Les habitants du plateau de Maîche ont donc de multiples possibilités pour se débarrasser des objets qu’ils ne souhaitent pas conserver. Espérons ne pas revoir comme dans le bois de Charquemont il y a quelques semaines un canapé et des fau- teuils abandonnés. n Ph.D.

Mikaël Prieur souhaite offrir une nouvelle alternative aux personnes qui veulent se débarrasser d’objets sans passer par la case déchetterie.

À l’heure où certains pays du bout du monde com- mencent à refuser de trai- ter nos déchets de plus en plus nombreux, dangereux et volu- mineux, il va falloir trouver des solutions.Le réemploi commence

conviviale. Il souhaite plutôt s’orienter vers lematériel de bri- colage, les accessoires auto, les jouets, les vêtements pour enfants…Mais il récupère aussi des objets qui ne fonctionnent plus car sa passion “c’est la déco-

Villers-le-Lac Les bateaux du Saut du Doubs passent en mode écolo La compagnie Droz-Bar-

à s’imposer. Les filières travaillant sur ce concept permettent de récupérer les objets inutilisés avant qu’ils ne soient jetés. Le cycle de vie s’en trouve ral-

ration et la création d’objets détournés.” Il utilise par exemple des carcasses d’an- ciens téléviseurs pour en faire des jardi- nières.

“Tous les objets doivent avoir une seconde vie.”

C e n’est pas par souci d’économies que mi- août, la Compagnie des Bateaux du Saut du Doubs a décidé de passer au G.T.L. Marine (Gas To Liquids). “Car ce carburant développé récemment par Shell coûte plus cher que le diesel classique. C’est uniquement par souci environ- nemental que nous avons pris cette décision” indique Tiffany Droz-Bartholet, la responsable du développement de cette entreprise familiale qui fait tra- vailler entre 8 et 35 personnes au plus fort de la saison. “Le G.T.L. Marine, un carburant alternatif au gaz naturel liqué- fié, a l’avantage d’être moins polluant, biodégradable et il permet d’améliorer la qualité de l’air en diminuant fortement les émissions de particules fines, jusqu’à 60 % en moins” ajoute la responsable. Ce carburant a également la particularité de réduire les émissions d’oxyde d’azote et de monoxyde de car- tholet a passé l’intégralité de sa flotte de bateau au carburant G.T.L. Marine, plus cher, mais deux fois moins polluant que le diesel.

longé, les déchets diminués et l’on économise les composants rares et polluants nécessaires à la fabrication de nouveaux pro- duits. Certains sites marchands se sont spécialisés dans cette économie dite “circulaire”. Les acteurs de l’économie sociale et solidaire y sont très présents. Mais on y trouve aussi de grandes sociétés industrielles et commerciales privées.On peut désormais se procurer sur Inter- net un smartphone reconditionné relativement récent avec des remises de 50% ou plus par rap- port au prix neuf. PourMikaël Prieur, un habitant de Frambouhans, “tous les objets doivent avoir une seconde vie.” Chaque habitant du plateau dépose plus de 300 kg par an de déchets en tout genre à la déchet- terie. “Les parties intéressantes sont récupérées mais tout ce qui est non-recyclable finit dans des décharges en Asie ou ailleurs” , regretteMikaël.Après avoir ana- lysé le marché, il constate que les quelques dépôts-ventes pré- sents dans la région sont spé- cialisés dans le vêtement, les articles pour bébés et lemobilier. Il ne veut pas concurrencer les associations déjà présentes sur ce marché mais plutôt offrir une nouvelle adresse différente et

“Je suis depuis tout petit dans le commerce, mon grand-père tenait une horlogerie-bijouterie et je passais beaucoup de temps avec lui” poursuit-il. Dans un premier temps, il s’agira d’une activité complémentaire à son

Les Bateaux de la Compagnie Droz-Bartholet assurent jusqu’à 7 allers et retours par jour (photo D.R.).

bone. Il est biodégradable, non toxique pour le milieu aqua- tique, inodore, moins bruyant et dépourvu de composants indésirables comme le soufre, les métaux et les aromatiques. “Ce fait plusieurs années que nous sommes en veille constante sur les moyens d’améliorer notre impact environnemental. Ce sujet est essentiel pour nous” insiste Tiffany Droz-Bartholet. La Compagnie Droz-Bartholet termine un été “plutôt satisfai- sant” avec une rivière qui n’a heureusement pas connu les bas niveaux de l’été précédent. Ceci dit, “on a quandmême souf-

fert cette année de cet épisode de l’été dernier car certaines personnes pensaient que le Doubs était encore à sec cet été, ce qui n’a pas été le cas” com- mente la Compagnie qui, aux plus gros jours, parvient à emmener plus d’un millier de visiteurs à la découverte des bassins. “Nos bateaux font jusqu’à 7 allers et retours par jour. C’est pour cela aussi que nous la technologie électrique ne nous permettrait pas d’as- surer une autonomie suffisante et que le G.T.L. Marine nous est apparu comme étant la meil- leure solution.” n

Mikaël Prieur dans sa “Tanière de l’Ours” à Frambouhans.

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