Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

P L A T E A U D E M A Î C H E

La C.U.M.A., un outil performant et dynamique Les Écorces La Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole (C.U.M.A.) des Écorces, fondée en 1963 sous l’impulsion d’agriculteurs visionnaires, s’est dotée d’un bâtiment tout neuf.

S es concepteurs ont voulu intégrer ce nouveau bâtiment dans le pay- sage. Abritée derrière une haie (sur la route entre Charquemont et Les Écorces) et habillée de bois, la construc- tion se fond réellement dans la nature. Affiliée à la Fédération Nationale des C.U.M.A. et à sa Fédération régionale Bourgogne- Franche-Comté, ses sociétaires ont eu accès au dispositif D.I.N.A. C.U.M.A. (dispositif national d’accompagnement qui remplace depuis 2015 les prêts bonifiés) pour le financement de leur projet. Vincent Laubert, président de

la structure, précise : “L’inves- tissement total de 100 000 euros pour ce bâtiment de 512 mètres carrés a été couvert par un prêt de 80 000 euros auprès du Crédit

copique, deux épandeurs, deux cuves, une bétaillère et des herses” détaille-t-il. Le conseil d’administration compte 7mem- bres. Il se réunit tous les deux

mois et étudie les besoins en matériel. Un groupe est alors constitué qui

Agricole de Franche- Comté et une subven- tion du groupement national de 20 000 euros. Nous avons 25 adhérents répartis dans un

“Seul, je ne pourrais pas acheter ce matériel.”

Guillaume Delavelle, François San- doz, Cyril Charly Nicod et Vincent Laubert (de gauche à droite).

démarche les ven- deurs afin de sélec- tionner les machines les plus performantes au meil- leur coût. Au-delà des chiffres, la C.U.M.A. a une vraie vision entrepreneu- riale. Charly Nicod, le secrétaire de l’association confirme : “Seul, je ne pourrais pas me permettre d’acheter un matériel aussi per- formant.” Guillaume Delavelle, administrateur ajoute : “La coo- pérative nous permet d’utiliser de manière intensive le parc de machines que nous pouvons renouveler tous les trois ans.” François Sandoz, le trésorier constate : “Même si la zone A.O.C. comté nous procure des revenus très corrects par rapport à beaucoup de nos collègues, le coup de pouce de la C.U.M.A. est essentiel.” Leurs exploitations situées aux Écorces, à Charque-

rayon de 15 kilomètres. En 2018, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 52 000 euros sous forme de prestations de location de matériel. Nous disposons d’un parc de matériels de 230 000 euros : un chariot téles-

mont, à Cernay-l’Église, à Fram- bouhans et à Saint-Julien-les- Russey s’étendent de 50 à 150 hectares. Bien sûr, la formule de coopérative nécessite une organisation structurée pour la réservation des matériels. Cyril Nicod, le vice-président assure : “Il y a une très bonne entente entre les sociétaires qui ont com- pris depuis longtemps l’intérêt d’un tel outil.” Mais la mission de la C.U.M.A. ne s’arrête pas à l’aspect pro- fessionnel.Vincent Laubert veut

“privilégier la convivialité” dans cette coopérative. Un pique- nique annuel réunit les mem- bres de l’association. “Nous par- ticipons aussi activement que possible à la vie du village.” Ils assurent l’accueil lors des “dimanches à la ferme” en offrant le verre de l’amitié aux visiteurs et des friandises aux enfants. Le réseau est très actif. La fédé- ration régionale met à disposi- tion une animatrice pour les démarches administratives.Vin-

cent Laubert conclut en consta- tant que “certaines C.U.M.A. deviennent même des employeurs.” Cela permet d’offrir des prestations complètes aux sociétaires qui incluent maté- riels et salariés. Ce n’est pas encore le cas aux Écorces, mais apparemment l’idée pourrait faire son chemin dans l’avenir. À l’heure d’un libéralisme éco- nomique exacerbé, un esprit coo- pératif modernisé perdure dans le milieu agricole. n Ph.D.

Le bâtiment de la C.U.M.A. des Écorces.

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