Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

P L A T E A U D E M A Î C H E

Montécheroux, le village des célébrités Montécheroux Berceau de la famille du naturaliste Georges Cuvier, Montécheroux a vu naître en 1832 Lucien Quelet qui fut un mycologue de renommée mondiale. Mais d’autres personnages ont marqué la vie du village.

lant puis s’installa en France dans les années 1930. “L’Ata- lante” en 1934 et “La Grande Illusion” en 1937 la consacrent comme une star au même titre que Marlène Dietrich ou Greta Garbo. La deuxième guerre mondiale va stopper sa carrière.

repose à côté de son mari. Dans ce cimetière se trouve éga- lement la tombe d’Armand Choufflet (1903-1965). Sa vie ou du moins ce qu’on en connaît aurait pu faire l’objet d’un film. Né à Valentigney en 1903 de parents paysans à Montéche-

L’ histoire du bourg est intimement liée au surprenant destin de Gerda Kornstaedt, plus connue sous son nom d’ar- tiste, Dita Parlo. Née à Stettin

(alors en Prusse) en 1908, elle obtint son premier rôle à 16 ans. Vedette incontestable du cinéma muet enAllemagne, elle fit une brève expérience à Hol- lywood au début du cinéma par-

Considérée comme Allemande en France, elle ne peut plus tour- ner. Elle est arrêtée en 1940 par les Alle- mands et internée dans un camp à Gurs.

roux, il effectue son ser- vice militaire en 1920 puis part au Canada jusqu’en 1934 comme pilote-cartographe aérien. À son retour, il crée une entreprise de

Frank Gueutal épouse Dita Parlo le 16 mai 1949.

À la Libération, elle se retrouve en tant qu’Allemande internée à nouveau par les Français dans le camp de Romainville. C’est alors qu’elle fait la connaissance du pasteur Franck Gueutal, enfant de Montécheroux qui officie dans ce camp. Il essaie de la faire libérer et ses nom- breuses démarches n’aboutirent à un non-lieu qu’en 1949. Le 16 mai 1949, Franck Gueutal épouse Gerda Kornstaedt et le couple s’installe dans une petite maison du village. Une plaque commémorative figure sur la maison. Elle tourna encore quelques fims dans les années 1950. Victime d’une longue maladie en 1971, elle s’éteint dans la nuit du 11 au 12 décem- bre. Sa volonté était d’être inhu- mée dans le petit cimetière pro- testant de Montécheroux où elle

photographie aérienne à Mont- béliard. Lors d’un survol le long du Rhin, il observe de nombreux chantiers de renforcement de l’ancienne ligne Siegfried en Rhénanie. Il en informe les ser- vices du renseignement français qui le recrute après une mise à l’épreuve de plusieurs semaines. Il prendra des cen- taines de clichés à bord de son avion de tourisme, un Caudron- Simoun. Il sera agent du service de renseignement français jusqu’en 1940. La période qui suit est énigmatique quant à ses occupations. Jusqu’à ce jour d’août 1944 où arrêté par la police, il est remis à l’Abwehr. Il n’est pas fusillé mais sem- ble-t-il utilisé par l’Abwehr. L’historien Pierre Croissant lui a consacré un livre “L’espion de la ligne Siegfried” (Éditions

Maisons de la famille Cuvier, de Dita Parlo et de Lucien Quelet.

ses liens avec un groupe clan- destin de renseignement et les conditions de son arrestation par l’Abwehr en 1944. n Ph.D.

Lavauzelle). Sur la base de nou- velles archives récemment découvertes, il tente de recons- tituer le parcours d’Armand Choufflet pendant la guerre,

Tombe de Dita Parlo et Franck Gueutal au cimetière protestant.

Maison Prélot, le nouveau lieu éducatif et culturel en ville Saint-Hippolyte Accueil péri-scolaire, multi-accueil petite enfance, bibliothèque-médiathèque et salles d’activité multiples vont ouvrir dans les prochaines semaines.

S erge Cagnon, maire de Saint-Hippolyte parle de ce projet en phase d’achèvement avec un réel enthousiasme. Ce lieu va structurer le centre de la ville avec ses nombreuses activités et en renforcer l’attractivité. “Nous avons acheté ce bâtiment qui a appartenu à la famille de tanneurs, les Prélot.” L’Établis- sement Public Foncier du Doubs a assuré le portage de l’opération.

Les travaux ont commencé en 2017, n’ont été gardés que les murs et la charpente. Le budget de rénovation conséquent s’élève

cadre d’un contrat culture.” La rénovation a été pensée en B.B.C. dans une logique de construction durable et de faibles

à 1 300 000 euros. “Nous avons pu obte- nir 80 % de subven- tions par l’État, la Région, le Départe- ment, la C.A.F.

consommations en énergie. Une chaudière aux pellets assurera le chauffage de l’ensemble de ce bâtiment de 1 000 mètres carrés. “Nous

“C’est un projet multi- générationnel.”

(Caisse d’Allocations Familiales) et laD.R.A.C. (Direction régionale des affaires culturelles) dans le

avons privilégié des entreprises proches, la seule entreprise exté- rieure au département qui pose les sols vient de Dijon.” Les surfaces pratiquement ter- minées dégagent une impression d’espace et de lumière avec les 70 fenêtres qui équipent la mai- son. La qualité des matériaux et les codes couleur utilisés à chaque étage apportent calme et bien-être. Le péri-scolaire occupera le rez-de-chaussée (côté rue de Saint-Ursanne) : grande salle, cuisine et sanitaires per- mettront d’accueillir une soixan- taine d’enfants de Saint-Hippo- lyte et des villages environnants. Le premier étage est dédié au projet de multi-accueil petite enfance calibré pour une ving- taine d’enfants. Les inscriptions sont en cours au secrétariat de la mairie. Les s du Doubs ont

Serge Cagnon entouré de ses adjoints Pierre Tirole (à droite) et Noël Saunier (à gauche).

La mairie devait organiser des portes ouvertes pour la popula- tion de Saint-Hippolyte fin août. Il restait à trouver un nom à cette belle réalisation. “Nous avons mis la population à contri- bution dans notre dernier bul- letin municipal.” Il faudra donc attendre encore un peu pour lever le voile. L’inauguration aura lieu à l’automne. n Ph.D.

été retenus comme prestataire pour ces activités. Le deuxième étage sera consacré à la culture : une bibliothèque et une médiathèque y seront installées. “L’espace est vaste et nous pourrons également y orga- niser des conférences, des pro- jections et d’autres activités. Une salle-atelier séparée a également été aménagée pour des activités de groupe.” La Mutualité Fran-

çaise inaugurera cet espace avec un atelier sur la nutrition, des- tiné aux plus de 60 ans. Serge Cagnon ajoute : “Même si beau- coup de services sont destinés à la jeunesse, nous avons l’intention de faire de cet espace un beau projet multi-générationnel.” Enfin, une partie du rez-de- chaussée côté rue du Couvent sera occupée par la Banque Ali- mentaire.

La Maison Prélot est située dans le cœur historique de Saint-Hippolyte.

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