Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

P L A T E A U D E M A Î C H E

LES PARADOXES DE L’EMPLOI SUR LE PLATEAU DE MAÎCHE L’attractivité de la Suisse conduit à une pénurie de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs mais une population fragile mal formée n’a plus d’accès au marché du travail

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Politique

L’opinion de Denis Sommer, député de la 3 ème circonscription L’éducation et l’apprentissage vers les métiers en tension ainsi que la formation au sein de l’entreprise doivent être prioritaires.

d’une manière générale un pro- blème de compétences” poursuit- il. “Dans le domaine industriel, les difficultés de recrutement sont importantes : les machines existent et il n’y a personne der- rière, d’où un recours massif à la sous-traitance qui n’est pas toujours dans notre région.” En agglomération Belfort-Montbé- liard, il est difficile de rendre les métiers attractifs alors “que le lycée professionnel de Morteau est bondé, il offre des formations suivies de salaires valorisants chez nos voisins.” Il faut avouer que “notre histoire industrielle n’est pas un long fleuve tranquille.Après lesTrente Glorieuses, période de plein- emploi, la précarité s’est déve- loppée. Aujourd’hui, la moitié de la production de P.S.A. est assurée par des intérimaires, l’intérim ne peut pas devenir une méthode de gestion du sys- tème. Cela conduit à une popu- lation qui gère sa propre préca- rité et ses droits et ce n’est pas souhaitable pour le long terme” complète le député. “Il faut mettre le paquet sur la formation à l’intérieur des entre- prises à l’exemple du groupe de luxe Hermès afin d’augmenter la compétence des salariés. Notre tissu industriel est en pleine mutation et nos industries vont être confrontées à un choix : ce serait catastrophique de mettre de côté des centaines de milliers qu’aides à domicile, agents d’en- tretien, d’espace vert et déména- gement.” Les clients d’A.D.S. sont des particuliers, des entre- prises mais aussi des collectivi- tés. Afin de lutter contre les pro- blèmes de mobilité,A.D.S. a mis en place l’action A.D.S.-M.O.B. “Nous avons un parc de 6 scoo- ters et 2 voiturettes sans permis que nous louons à nos salariés pour faciliter leur insertion dans le domaine de l’emploi.” Il s’agit bien sûr d’exemples de structures bien implantées sur le territoire.Mais d’autres asso- ciations, professionnels et par- ticuliers veillent quotidienne- ment à aider ces populations fragiles qui n’ont pas forcément choisi de vivre en dehors dumar- ché du travail. n Ph.D.

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D enis Sommer constate que “certaines régions pâtissent d’un chô- mage endémique et ancien qui a généré une popu- lation marginalisée.” Le Haut-

se retrouve un peu dans “la situation de la région de Tou- louse, avec une réalité dynamique qui sert d’aspirateur à l’emploi” note l’élu. “Nous avons en Franche-Comté et en France

Doubs Horloger est grâce à sa proximité avec la Suisse “un bassin d’emploi attractif qui draine les demandeurs d’emploi.” En conséquence “le temps passé au chômage est très court.” On

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venir un salarié, c’est en général toute une famille qui est concer- née, d’où l’importance de l’envi- ronnement au niveau logement et scolarité. Une approche ter- ritoriale serait à envisager pour une mutualisation et un partage

de gens à cause des nouvelles technologies en évo lution per- manente.” Les mesures en faveur de l’ap- prentissage commencent à por- ter leurs fruits : “Un apprenti formé entre quasi automatique- ment dans le marché du travail.Mais il faut faire découvrir les métiers dans les éta- blissements scolaires, mettre en place des parrainages avec les universités et les labo- ratoires, faire interve- nir les entreprises. La diversité des actions est primor- diale.” “Dans les zones en tension sur le marché de l’emploi une démarche d’aide me semble indispensable. Quand on fait

des compétences, via des conventions inter- entreprises de prêt de personnel” juge M. Sommer. Il faut éga- lement valoriser les emplois non délocali- sables dans les sec- teurs de la santé et de l’aide à domicile. “Ce

“L’intérim ne peut pas devenir une méthode de gestion du système.”

Guillaume de Seynes (Hermès), Denis Sommer et Bruno Le Maire en visite à l’atelier Hermès à Allenjoie (photo B.R.C.I.E. préfecture du Doubs).

sont des métiers centraux dans l’évolution de notre société. Le maintien à domicile de nos aînés est une priorité d’un point de vue économique et social.” n Ph.D.

Les acteurs sociaux témoignent Conjoncture Conseil Départemental, associations et entreprises d’insertion essaient au quotidien de trouver des solutions d’accompagnement.

A nne-Laure Donzé est assistante sociale du Département au C.M.S. (Centre Médico-Social) de Maîche. Elle constate : “D’après mes recherches, 237 personnes sont au chômage (taux de 7,7 % de la population active).” “77 per- sonnes bénéficiaires du R.S.A. sont suivies par le C.M.S. pour permettre leur insertion sociale et professionnelle” ajoute-t-elle. Les typologies sont diverses : des jeunes sans qualification, des mères isolées sans permis ou sans moyen pour faire garder leurs enfants, des chômeurs de très longue durée qui ne savent plus comment s’y prendre et per- dent confiance en eux… “Ces personnes ont en commun un repli sur soi et une perte de

rado. Tous n’ont pas trouvé immédiatement l’emploi recher- ché en Suisse et l’aide ponctuelle des Restos du Cœur a été bien- venue. Jean-Pierre Locatelli ajoute : “Nous pouvons mettre

confiance” , complèteAnne-Laure Donzé. L’éloignement des struc- tures de formation ou des entre- prises d’insertion, les problèmes de mobilité (absence de véhicule ou de permis) et le coût de la vie

dans ce secteur frontalier sont autant d’obstacles à une réinsertion rapide. Jean-Pierre Loca- telli est chef de cen- tre aux Restos du Cœur : “À Maîche,

en place pour nos bénéficiaires un micro-crédit utile pour réparer une voi- ture ou participer à son achat.” Aurélie Étienne est conseillère-emploi chez A.D.S. Outil de

237 personnes sont au chômage sur le plateau de Maîche soit 7,7 % de la population active.

lutte contre l’exclusion, A.D.S. embauche des personnes sans emploi en assurant leur accom- pagnement social et profession- nel afin de favoriser leur inser- tion dans un emploi durable : “Nous salarions 32 personnes sur le Plateau de Maîche en tant

nous procurons essentiellement une aide alimentaire, mais nos bénévoles utilisent leur réseau pour faciliter l’accès aux entre- prises du secteur.” Fréquemment, des personnes d’autres régions ont rejoint la région pensant qu’il s’agissait d’un nouvel Eldo-

Jean-Pierre Locatelli, responsable du centre des Restos du Cœur de Maîche.

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