Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

P L A T E A U D E M A Î C H E

Thiébouhans

L’ordre national du mérite pour Joseph Parrenin

bouhans en compagnie de son épouse Brigitte que Joseph Par- renin partage ses journées. Bien sûr, il regarde encore d’un œil attentif l’actualité locale, même s’il est désormais totalement retiré des affaires politiques. De cet engagement de 50 années où il aura connu près d’une dizaine d’engagements diffé- rents, jusqu’à ce mandat de député de laNation qu’il a occupé entre 1997 et 2002, l’ancien élu garde beaucoup de souvenirs émus. “J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler en tant que député à l’Assemblée nationale mais je pense que le mandat qui m’a le plus marqué est celui de

L’ancien maire de Maîche, parlementaire et élu régional sera décoré cet automne de l’ordre national du mérite. La distinction vient couronner 50 ans d’engagement public. Souvenirs.

ler municipal à Thiébouhans alors qu’il n’était âgé que de 24 ans, à la dernière fonction offi- cielle qu’il a occupée en 2015 en tant que président de l’Agence régionale de développement et du comité de promotion des pro- duits régionaux. Depuis cette date, c’est entre les livres, les voyages, ses enfants et petits- enfants et sa maison de Thié-

1 965-2015 : en une cérémo- nie, qui devrait avoir lieu à Maîche pendant les vacances de la Toussaint,

c’est toute une vie qui va défiler en quelques minutes. 50 ans d’engagement pour la collectivité, de ce premier mandat de conseil-

Joseph Parrenin recevra l’ordre national du mérite après 50 ans d’engagement public.

avec qui il avait déjà eu l’occasion de ferrailler beaucoup plus tôt quand, jeune militant socialiste, il s’était présenté contre lui aux Législatives de 1968. “À l’époque, avec mes amis socialistes, nous avions proposé un débat contra- dictoire à Edgar Faure qui m’avait répondu par une belle pirouette dont il avait le secret : “Jeune homme, cette idée de débat est une excellente idée, rappelez-moi après l’élection !” Évidemment, cette fois-ci il avait gagné largement” en sourit encore Joseph Parrenin. Les bancs de l’Assemblée natio- jusqu’à la victoire contre la R.P.R. Monique Rousseau. “Quand j’étais député et en même temps maire de Maîche, les semaines étaient lourdes, elles commen- çaient le lundi matin à 7-8 heures et se terminaient le dimanche à 20 heures. Mais cette période a également été passionnante, c’est là que j’ai découvert comment se faisait la politique de la Nation.” Gestionnaire d’un gîte superbe- ment aménagé au lieu-dit Mai- son Neuve où vit le couple Par- renin à Thiébouhans, c’est entouré de ses jardins et d’un beau verger que l’ancien élu aujourd’hui âgé de 78 ans coule des jours paisibles, alternant les instants de lecture et les ran- données sur les sentiers du Haut-Doubs. “Une fois la page politique tournée, il fallait donner un autre sens à sa vie. Il ne faut jamais vivre avec des regrets” dit-il.C’est Claude Jeannerot, l’ancien président du Conseil général du Doubs qui devrait épingler le petit ruban bleu au col de la veste de Joseph Parre- nin. L’ancien maire de Maîche espère ce jour-là être entouré de son épouse, de ses quatre enfants et de leurs petits-enfants. His- toire de dérouler avec ceux qui lui sont le plus cher le fil d’une longue vie consacrée à la chose publique. Sans nostalgie, mais sans doute avec un brin d’émo- tion. n J.-F.H. nale, il les connaîtra plus tard, en 1997 quand la vague rose nationale a porté le maire de Maîche

maire de Maîche entre 1995 et 2014.Avec le recul, en pensant à ce qu’ona pu réaliser avec mes équipes, ça donne quand même une certaine satisfaction” dit-il sans nostalgie. En retraçant son parcours, de nombreuses images se percutent pour celui qui aura été un des tout premiers militants du Parti socialiste émergeant, dès la fin des années soixante. “J’ai eu l’occasion de rencontrer à cette époque des figures comme Alain Savary et André Boulloche qui m’ont beaucoup inspiré” note celui qui a mûri sa conscience trera son épouse Brigitte à laquelle il est uni depuis 50 ans également. Il fait également la connaissance de Robert Schwint alors maire du Russey et futur maire de Besançon.Aujourd’hui, Joseph Parrenin reste fidèle à ses convictions socialistes,même si, il le reconnaît, “le parti est en grande difficulté mais ce pays a toujours besoin d’une force de gauche démocrate. Le P-S. devra se relever, il doit continuer à exis- ter.” Fraîchement élu conseiller géné- ral du canton deMaîche en 1994, il a alors un tremplin idéal pour prendre à la droite dumaire sor- tant JeanVincenot la mairie de Maîche qui restera, 19 ans durant, un bastion de la gauche dans le Haut-Doubs. Jusqu’à 2014 où l’équipe Parrenin subira une défaite assez lourde face à une liste de droite emmenée par l’actuel maire Régis Ligier. “Cette défaite assez large est àmon avis due à l’usure, au fait qu’on n’ait sans doute pas assez renouvelé notre liste et qu’on n’ait pas suf- fisamment fait campagne” ana- lyse-t-il avec le recul. Après la longue période maî- choise où il a occupé pendant 6 ans la présidence de la commu- nauté de communes, Joseph Par- renin a terminé son dernierman- dat au Conseil régional où il avait élu la première fois en 1986 à l’époque où un certain Edgar Faure présidait la collectivité régionale. Cemême Edgar Faure politique au sein du M.R.J.C., le mouve- ment rural de la jeu- nesse chrétienne. Là d’ailleurs où il rencon-

CENTRE VILLE MORTEAU

Gestionnaire d’un gîte à Thiébouhans.

SAMEDI 7 SEPTEMBRE 2019

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