Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

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GUYANS VENNES Prochainement Votre nouvel espace de restauration ! Des loyers chers mais les revenus des locataires élevés Étude

À Morteau, des propriétaires se sont endormis sur leurs lauriers Tendance Des logements non rénovés font l’objet de résiliation de mandats par certaines agences immobilières.

de travaux sont, soit proposés à la vente, soit font l’objet de résiliation des mandats de gestion par les agences immobilières, afin notamment d’inciter les propriétaires bailleurs à améliorer leurs logements. L’arrivée de nouveaux biens dotés de performance énergétique plaît davan- tage aux bailleurs qui au final ne déboursent pas beaucoup plus dans un nouveau logement que dans un ancien qui est une passoire énergé- tique. n

L es propriétaires à Morteau et dans les environs ont jusqu’à présent loué facilement leur bien. Alors pourquoi remettre de la peinture fraîche ou transformer la kitchenette en cuisine équipée quand le logement ne reste vacant jamais plus d’unmois ? Comme l’indique l’Observatoire de l’im- mobilier,contrairement aux deux autres secteurs du département que sont le Pays deMontbéliard ou leGrandBesan- çon, les investissements dans la réno- vation des logements du parc ancien dans la zone frontière restent très limi- tés du fait de la tension quasi perma- Valdahon, zone de repli C e n’est pas la commune du Doubs la plus dynamique en termes de population par hasard. À Valda- hon, les ventes comme les locations d’appartements ou de maisons fonc- tionnent à merveille. Beaucoup de loca- taires se sont notamment rabattus ici parce que le prix des loyers était moindre et en raison de l’activité économique. En revanche, la tension est forte et le turn-over dans les logements est élevé. n

nente du marché de l’immobilier. Les professionnels de l’immobilier, de plus en plus confrontés aux difficultés de relocation, sont devenus plus vigi- lants quant à l’entretien des biens pour lesquels ils sont mandatés. Ainsi, et ce phénomène est nouveau pour le sec- teur, les logements vacants dont les propriétaires ne souhaitent pas réaliser

L a variabilité spatiale des niveaux de loyers est une des composantes qui participe à la hiérarchie socio-économique complexe des territoires. Mais cette hiérarchie, et les disparités spatiales qu’elle suggère, relève d’une logique tout aussi incontestable qu’inique puisqu’il existe une réelle déconnexion entre prix des logements privés, charges induites par leur occupation, et niveau de revenu des locataires. Ainsi, les marchés où sont observés les loyers privés les plus élevés sont paradoxalement ceux où les locataires consacrent la part lamoins importante de leur revenu annuel à leur acquit- tement.

Si le Haut-Doubs est le secteur où l’on débourse le plus pour se loger, c’est aussi ici que le taux d’effort des ménages est le moins important. Mor- teau, Le Russey, Maîche, sont concer- nés. En revanche, pour Pierrefontaine- les-Varans,Valdahon, Saint-Hippolyte et une partie de la vallée du Dessoubre, le taux d’effort augmente, ce qui résume à dire que les habitants dans ces zones touchent des salaires moins élevés que dans la zone frontière. Malgré des loyers élevés, parmi les plus élevés de la région, les locataires du parc privé “ne” consacrent en moyenne et au maximum qu’entre un quart et un tiers de leur revenu au paiement d’un loyer hors charges. n Zonage E.P.C.I. (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) Niveau de revenu annuel médian des locataires du parc privé et proportion dudit revenu consacré au loyer en 2018.

Les investissements dans la rénovation des logements du parc ancien à Mor- teau restent très limités du fait de la tension quasi permanente du marché.

Cédric Valion, co-fondateur de L’Agence, un des principaux acteurs de l’immobilier dans le Val de Morteau, fait le point sur la conjoncture de l’immobilier en cette rentrée. “On est sur un marché toujours assez tendu” L’avis du professionnel

C’ est à dire : Comment se porte le marché des trans- actions immobilières en cette rentrée ? Cédric Valion : Dans l’ancien, on est sur un marché toujours assez tendu où les maisons se vendent toujours bien,même celles où il y a des travaux à faire. Je nuance le propos concernant les appartements où là, il y a plus d’of- fres, si bien que les appartements qui ne sont pas aux normes actuelles ont plus de mal à se vendre correctement. Mais d’une manière générale, le mar- ché est toujours très porteur. Pour nous, 2019 sera sans doute lameilleure année en termes de transactions depuis que nous existons.

appartement ancien sur le secteur ? C.V. : On se situe à peu près à 2 300 euros du mètre carré dans le secteur deMorteau, avec des variations selon l’âge de l’immeuble. Les prix peuvent être inférieurs dans certains programmes des années soixante-dix comme par exemple les Eaux vives à Morteau, où on est plus autour des 1 800 euros lemètre carré. Il y a encore des biens qui ne se vendent pas mais dans ce cas, c’est que le prix souhaité par le vendeur n’est pas en adéquation par rapport aux prestations du bien. Càd : Et le prix de vente des mai- sons ? C.V. : Dans l’ancien, une maison des années quatre-vingt se vendra environ 280 000 euros. Dans du plus récent,

on se situera plus aux alentours des 350 000 euros. En moyenne, pour une maison bien entretenue et isolée, il faut compter 310 000 à 320 000 euros. Càd : Morteau reste un des secteurs les plus chers ? C.V. : Les prix sont encore plus élevés du côté de Métabief et du lac Saint- Point. On a des biens actuellement à la vente qui dépassent les 450 000 euros. Certains même sont au-dessus de 700 000 euros. Le secteur deValdahon est également dynamique grâce à l’emploi qui se porte bien. Les prix y ont également augmenté mais ils restent bien inférieurs au Val de Morteau. Pour une maison similaire, il faut compter 60 000 à 70 000 euros de moins sur Valdahon que sur le sec- teur de Morteau. Càd : Le secteur de la location se porte bien aussi ? C.V. : Très bien. Ce secteur est notam- ment poussé par l’école d’horlogerie deMorteau qui a augmenté ses effectifs si bien que de nombreux étudiants cherchent des studios ou des T2, des biens qui sont très bien loués. Pour répondre à la hausse des besoins, on réfléchit même à envisager de leur louer des grands appartements en colocation, c’est un phénomène nou- veau dans le secteur. n Propos recueillis par J.-F.H.

Càd : Quel est le prix moyen d’un

Cédric Valion, co- fondateur de L’Agence, à Morteau.

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