Journal C'est à Dire 256 - Septembre 2019

V A L D E M O R T E A U

À la rencontre du patrimoine horloger Morteau

Morteau abrite encore de nombreux éléments architecturaux témoignant d’une activité horlogère florissante au cours des XIX ème et XX ème siècles. Un patrimoine à découvrir lors des visites organisées le 22 septembre dans le cadre des journées européennes du patrimoine.

ritoire. “On pensait initialement se concentrer sur l’industrie avant de prendre également en compte tous les petits ateliers qui gra- vitent autour de l’horlogerie. L’étude a duré cinq ans et je suis en train de la finaliser en tra- vaillant sur la zone de Monté- cheroux axée sur la fabrication d’outils” dit le spécialiste. Cet inventaire a donné lieu récemment à une publication. Quelques chiffres sont assez révélateurs de cette spécialisa- tion horlogère. Sur les 760 dos- siers de bâtiments ou objets à vocation industrielle recensés par le service inventaire et patri- moine, 83 % ont un lien avec l’horlogerie, dont 166 usines et ateliers. “Ce lien avec l’horlogerie doit être compris au sens large,

C es déambulations à tra- vers la cité horlogère seront commentées par Laurent Poupard du service inventaire et patrimoine

de la Région Bourgogne- Franche-Comté. Lequel avait été mandaté en 2014 par le Pays Horloger pour inventorier le patrimoine industriel sur ce ter-

La visite commentée passera devant la fabrique de boîtes Frainier où l’on trouve aujourd’hui l’école Jeanne d’Arc (photo collection Henri Leiser).

celui de la production en usines regroupant parfois plusieurs centaines d’ouvriers. “On passera aussi devant les bâtiments ou ce qu’il en reste des fournituristes comme la maison Schwartz- mann ou le fabricant de boîtes Frainier. Sans oublier la Grande Fabrique qui fut la première manufacture horlogère locale.” Travail de mémoire. L’origine de l’activité horlogère dans le Haut-Doubs remonte à la fin du XVIII ème siècle. Il s’agis-

usines et ateliers. “Cette visite commentée fait suite à l’étude. Elle permettra de découvrir ou redécouvrir une emprise horlo- gère qui n’est plus aussi évidente et visible qu’auparavant.” Programmée au départ de l’office de tourisme, cette sortie d’une

sait alors de produire des com- posants pour l’horlogerie suisse. “Le Haut-Doubs horloger a peu à peu gagné son indépendance à partir de la seconde moitié du XIX ème siècle en développant ses propres marques. Puis on est revenu pratiquement à la case départ en se mettant à nouveau au service d’une horlogerie suisse qui avait su se regrouper dès les années trente, ce qui lui a permis de mieux résister aux crises” , résume Laurent Poupard. n

heure environ emprun- tera la rue de la Chaussée, pour descendre ensuite au musée de l’horlogerie sans y entrer avant de

il inclut aussi bien une entreprise comme la car- tonnerie Pfahrer que des usines ou ateliers de décol- letage, traitement de sur-

L’atelier sur la fenêtre.

revenir au centre-ville par la rue Pasteur. Ce parcours com- porte une forte densité d’ateliers et d’usines. L’occasion aussi d’ap- précier l’évolution de l’activité notamment le passage du travail à domicile, dit “sur la fenêtre” à

face, fabrication d’outils… Les dossiers objets comprennent des montres, des mouvements, des machines, affiches publicitaire” En zoomant sur Morteau, 103 dossiers ont été réalisés. 90 % ont trait à l’horlogerie dont 87

Visite commentée autour du patrimoine horloger Dimanche 22 septembre Départ de visite à 14 heures et 16 heures devant l’office de tourisme Réservations au 03 81 67 18 53

La Grande Fabrique dont une partie des locaux est aujourd’hui transformée en surfaces commerciales, fut la première grande manufacture horlogère du Haut-Doubs (photo collection Jean-Claude Vuez).

“Il est temps de transformer l’école pour faire une place aux enfants handicapés” Montlebon Aurélien Pradié, député du Lot, a terminé son tour de France du handicap au début de l’été par la visite de l’unité d’enseignement réservée aux enfants atteints de troubles autistiques à Montlebon. Un exemple à suivre selon le parlementaire. Interview.

En bref…

l Laïcité L’Association Laïque de Pon- tarlier invite Laurent Bouvet, auteur de “La nouvelle question laïque” mercredi 2 octobre à 20 heures, salle Morand à Pon- tarlier. Pour répondre aux défis contemporains, le politologue Laurent Bouvet, dans son dernier livre, entend promouvoir le carac- tère original de la laïcité, fondé sur des valeurs humanistes, uni- versalistes et républicaines. Lau- rent Bouvet est politologue, pro- fesseur de science politique à l'université de Versailles Saint- Quentin-en-Yvelines. Entre libre. l Pompiers Dans le cadre de sa politique de recrutement de sapeurs-pom- piers volontaires, le Service départemental d’incendie et de secours du Doubs souhaite ren- forcer les effectifs du Service de Santé et de Secours Médical (S.S.S.M.) et recrute donc des médecins et des infirmiers. Vous êtes médecin ou infirmier ? Vous avez envie de diversifier votre activité professionnelle ? Vous pouvez rejoindre l’équipe du S.S.S.M. Contact : Médecin- cheffe Laure-Estelle Piller au 03 81 85 36 21 ou au 06 74 75 77 48.

C’ est à dire : Pourquoi vous êtes-vous emparé de cette question de l’inclusion des enfants handicapés à l’école ? Aurélien Pradié : D’abord pour des raisons personnelles et familiales qui me touchent. Ensuite, il y a quelques mois, j’ai défendu une proposition de loi sur cette question de l’inclusion des enfants handicapés en milieu scolaire et la majorité L.R.E.M. a refusé d’exa- miner ce texte pour des raisons sans

colossal entre les discours politiques et la réalité que vivent les parents au quo- tidien. Je n’hésite pas à dire que l’affi- chage politique du gouvernement sur cette question n’est que du bluff. Le milieu scolaire est le lieu par excellence où on doit pouvoir faire une révolution de société sur cette question du handicap. C’est justement à l’école qu’on apprend aux enfants les questions de tolérance, d’intégration.

Le député L.R. du Lot Aurélien Pradié (costume bleu) a fait escale à Montlebon pour boucler son tour de France du handicap à l’école (photo D.R.).

sur le terrain. En octobre, on fixera un rendez-vous à l’Assemblée nationale au cours duquel on proposera de réunir les personnes que nous avons rencontrées lors de ce tour de France. J’ai déjà com- mencé à imaginer des solutions concrètes qu’on est en train de chiffrer avec rigueur et on fera des propositions fortes. Càd : Pouvez-vous déjà citer un de vos objectifs ? A.P. : Aujourd’hui, plus des trois quarts des enfants handicapés ne déjeunent pas à la cantine. Ce n’est pas normal. Un des objectifs concrets que je propo- serai sera donc que 100 % des enfants handicapés puissent bientôt déjeuner à la cantine. n Propos recueillis par J.-F.H.

pable d’accompagner la différence au quotidien. C’est la raison pour laquelle cette unité d’enseignement réservée aux enfants atteints de troubles autis- tiques ouverte il y a quelques années à Montlebon sous l’impulsion de l’A.D.A.P.E.I. est unmagnifique exemple de ce qu’on devrait savoir faire partout. Il faut désormais savoir faire de cette série de petites bonnes nouvelles que j’ai découvert durant ce tour de France un exemple national. Il est temps de transformer l’école pour faire une place à ces enfants handicapés. Càd : Y aura-t-il une suite concrète à ce tour de France ? A.P. : Je vais maintenant retranscrire l’intégralité des rencontres que j’ai faites

Càd : La question de l’au- tisme n’est pas suffisam- ment prise en compte non plus ? A.P. : La France est un des rares pays qui est incapable de poser un diagnostic sur des

doute politiciennes. Tout cela m’a motivé plus que jamais et m’a donné l’idée d’entamer ce tour de France du handicap à l’école qui m’a conduit à réaliser une trentaine de déplacements sur le terrain en un an, que j’ai donc terminé à Morteau.

“Un écart colossal entre les discours politiques et la réalité.”

enfants présentant des troubles autis- tiques car les professionnels ne sont pas encore suffisamment formés à cette question. Il est scandaleux de voir parfois des parents attendre deux ans pour avoir un rendez-vous de diagnostic. Et au moment de scolariser nos enfants, notre système éducatif est encore inca-

Càd : Cette question de l’inclusion des élèves porteurs d’un handicap semble pourtant être une priorité affichée par le gouvernement ? A.P. : Je me suis aperçu au cours de ce tour de France qu’il y avait un écart

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