Journal C'est à Dire 255 - Juin 2019

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Ces jobs d’été plus difficiles à trouver en Suisse Emploi Les agences d’intérim suisses proposent de moins en moins d’emplois aux étudiants. Explication du côté de La Chaux-de-Fonds. Dans le bassin d’emploi mortuacien, le commerce est fortement demandeur.

T rouver un job d’été en Suisse n’est plus si sim- ple sauf si un membre de votre famille a pu vous “pistonner”. Certaines grandes firmes passent en effet en “direct” avec leurs employés. Ces derniers recommandent ainsi leur fils, fille, neveu ou nièce. C’est le cas d’une grande entreprise spécialisée dans la santé à La Chaux-de-Fonds : “C’est plutôt bien payé car les

jobs d’été fonctionnent un peu comme des bourses. Il était pro- posé 400 francs suisses par semaine à ma fille l’an dernier” explique unMortua- cien.

des profils spécifiques avec des qualifications ou de l’expérience” commente un responsable d’agence d’intérimbasée avenue Léopold-Robert à La Chaux-de-Fonds. quelques semaines. Une autre agence, voisine, va plus loin : “Nous ne proposons plus de jobs d’été du tout depuis deux ans. Mais on prend tout de même les dossiers d’inscription.” Fermées une partie de l’été, les firmes horlogères ne sont pas de grandes pourvoyeuses d’em- ploi à l’inverse de l’hôtellerie- restauration ou de la cueillette du tabac, qui demeure une valeur sûre. Les étudiants qui n’ont pas anti- cipé pourront toujours se rabat- tre sur le bassin d’emploi de Morteau. “Nous recevons 100 à 150 candidatures d’étudiants, explique l’agence Randstad à Morteau. Nos principales demandes concernent le com- merce avec enmoyenne 70 postes à pourvoir dans le bassin deMor- Dans sa succursale, peu d’offres concer- nent des missions de

Le bâtiment recrute en Suisse comme ici à La Chaux-de- Fonds mais ce secteur recherche des profils expérimentés et moins de jobs d’été.

Les grandes firmes préfèrent la cooptation.

Pour les autres qui n’ont pas l’aide de papa oumaman, c’est

le parcours du combattant. “Depuis trois ans, les offres en jobs d’été baissent fortement parce que les entreprises demandent

Le nombre de frontaliers grandit dans le tertiaire Au premier trimestre 2019, 12 250 frontaliers sont actifs sur le marché du travail du canton de Neuchâtel. Par rapport à la même période de l’année précédente, l’effectif de frontaliers augmente de 7,7 % (soit + 868 frontaliers). En comparaison avec le dernier trimestre de 2018, les effectifs restent stables. La part des frontaliers dans l’emploi cantonal est de 11,5 % au premier trimestre 2019. En l’espace d’un an, les effectifs augmentent plus fortement dans le secteur tertiaire avec + 8,9 %, notamment dans les activités de services administratifs et de soutien (+ 19,4 %). Le secondaire affiche également une hausse de + 6,5 %. n

Même si la démarche peut paraî- tre tardive, une inscription dans une agence d’intérim ou un C.V. envoyé pour une demande de mission n’est peut-être pas trop tardive fin juin. “On se rend compte que même si nous pre-

teau, 30 pour l’industrie, d’autres pour le tourisme avec les Bateaux du Saut du Doubs, le bâtiment. On explique aux jeunes qu’ils doivent multiplier les démarches d’inscription afin d’augmenter leurs chances de trouver.”

nons beaucoup d’inscriptions, il nous arrive durant l’été de man- quer de candidats car certains étudiants sont eux aussi partis en vacances” expose un profes- sionnel. Tout n’est pas perdu pour les retardataires. n

Douane Quand des frontaliers partent au travail sous cocaïne

Le contrôle mené un lundi matin, le mois dernier, à deux postes-frontières de la vallée de Joux a été productif. Sur 192 personnes, 12 conduisaient sous stupéfiants !

précise un douanier. “Outre la question de la conduite sous stu- péfiant, cela pose la question des accidents du travail dus à la drogue consommée. Nous savons aussi que des frontaliers appro- visionnent certains de leurs col- lègues” précise un responsable. Du côté de La Cure, les contrôles ont été effectués non seulement

É taient-ce les résidus de la fête du samedi soir ? Une façon de se donner de l’énergie avant une longue journée de travail ? Toujours est-il que les autorités doua- nières et policières franco-suisses ont visé juste - lundi 13mai der- nier - lors d’un contrôle trans- frontalier au Brassus et à La Cure, le premier du genre. “C’était une première pour les autorités des deux côtés de la frontière, indique la porte-parole de l’administration fédérale des douanes de Suisse romande. Notre objectif est prévenir les accidents de la route dus à la conduite sous stupéfiants car depuis un certain temps, les auto- rités françaises ont constaté par- fois, lors d’accidents de la route,

que les conducteurs frontaliers se trouvaient sous l’influence de stupéfiants.” Leur intuition était la bonne. De 6 heures à 9 heures du matin, des maîtres-chiens

à la douane mais également à un rond- point de la région. Sur les 75 véhicules et les 100 personnes contrôlés, 3 per-

détecteurs de stupé- fiants, des spécia- listes du démontage automobile et des analystes de docu- ments ont prêté

“Certains approvisionnent des collègues.”

main-forte à leurs collègues engagés sur les lieux. 149 véhi- cules et 192 personnes au total ont été soumis à des contrôles. Au passage de la frontière du Brassus, 74 véhicules et 92 per- sonnes ont été contrôlés. Neuf personnes se sont avérées posi- tives à un produit stupéfiant : “Une à la cocaïne, cinq aux amphétamines, trois à l’héroïne”

sonnes conduisaient sous influence de produits canna- biques, 1 détenait du haschich et du L.S.D. La Police du canton de Vaud a pu découvrir trois véhicules connus pour cinq cas d’infractions enregistrées pré- cédemment par un radar. C’est ce qu’on appelle dans le jargon une matinée fructueuse. n E.Ch.

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C’était la première - et peut-être pas la dernière opération du genre menée par la douane e t police franco-suisse (photo D.R.).

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