Journal C'est à Dire 255 - Juin 2019

V A L D E M O R T E A U

Il faut sauver la Maison familiale des Fins Les Fins Gangrenée par une guerre interne entre ancienne et nouvelle équipe dirigeante, la M.F.R. des Fins veut assurer son avenir. Priorité du conseil d’administration : remettre de l’ordre dans les comptes et assurer une belle rentrée aux élèves.

U ne guéguerre de per- sonnes va-t-elle met- tre en péril l’existence d’un établissement d’enseignement qui a fait ses preuves depuis plusieurs décen- nies aux Fins ? C’est le risque qu’encourt la Maison familiale et rurale (M.F.R.) des Fins actuel- lement engluée dans des pro- blèmes de gouvernance nés de problèmes relationnels entre un moniteur menacé de licencie- ment et la directrice qui a fini par se mettre en arrêt de travail, suivie de la secrétaire-comptable. Une procédure de licenciement a ensuite été engagée contre la directrice. La comptable quant à elle a été déclarée inapte à reprendre un poste au sein de l’établissement. “La directrice avait voulu se séparer de cemoni- teur que tous les élèves, les parents et ses collègues appré- ciaient. Suite à ces soucis, la M.F.R. a souffert d’un important taux d’absentéisme et ce conflit de personne a créé une véritable scission au sein du conseil d’ad- ministration” explique Muriel

ne se sent pas du tout épaulé par la fédération des M.F.R. visi- blement plus proche de l’an- cienne équipe dirigeante. Inter- rogée sur sa position, la fédération régionale des M.F.R. botte en touche, par la voix de son responsable Philippe Fayolle : “La M.F.R. des Fins est une association autonome sur son territoire. Ce n’est pas le rôle de la fédération de donner des

Voinesson, parent d’élève et nou- velle présidente du conseil d’ad- ministration de l’établissement. Depuis ce douloureux épisode, la M.F.R. n’a plus ni directrice ni comptable et le nouveau conseil d’administration travaille à ce que l’établissement retrouve sa cohésion le plus vite possible. “Tout le monde s’attache à ce que la M.F.R. ne coule pas. Depuis que la directrice est partie, le per-

Muriel Voinesson,

la présidente de la M.F.R. des Fins et Joël Drezet, moniteur et responsable de la formation initiale.

sonnel n’a pas compté ses heures pour redresser la situa- tion” ajoute la prési- dente qui s’est entou- rée d’un trésorier bénévole qui a pro-

informations sur la situation d’un établis- sement” se contente- t-il de commenter. “La fédération nous soutient comme la corde soutient le

“Nous n’avons qu’une priorité, l’épanouissement des élèves.”

visoirement repris en main la comptabilité de la maison. Un nouveau directeur est en cours de recrutement, la mission est actuellement assumée par une monitrice nommée directrice intérimaire,Anne-Sophie Buzy. “Si elle n’avait pas fait tout ce travail, on ne serait sans doute plus là ” avoue la présidente. Problème supplémentaire : le nouveau conseil d’administration

pendu…” image Jean-Pierre Besançon, le trésorier qui tente de remettre de l’ordre dans des comptes apparemment bancals. La M.F.R. des Fins traîne en effet depuis plusieurs années une dette qui atteint aujourd’hui les 300 000 euros. “Notre urgence est de payer les salaires et nos fournisseurs.” Pour l’instant, le conseil d’administration a sus- pendu les échéances de rem-

boursement de cette dette envers la fédération, “le temps qu’on remette les comptes d’équerre” ajoute M. Besançon. Lui comme la nouvelle présidente déplorent le “travail de sape de la fédéra- tion contre notre travail de remise à flot.” Les administrateurs et l’équipe dirigeante sont bien décidés à redresser la barre pour que la rentrée prochaine se passe dans

les meilleures conditions pour la bonne centaine d’élèves et les adultes en formation dans l’éta- blissement. “Nous n’avons qu’une priorité, c’est la bonne marche de l’établissement et l’épanouis- sement des élèves. Grâce à la mobilisation des équipes, on avait courant juin déjà 30 %d’inscrip- tion en plus par rapport à l’an dernier, et nous avons besoin de deux postes et demi de moniteurs

en plus. Tous les signes sont au vert, il faut juste que la fédération ne nous mette pas des bâtons dans les roues” ajoutent M me Voi- nesson et M. Besançon. Ils comp- tent sur la période estivale pour que la raison l’emporte sur la passion et pour qu’en septembre, la M.F.R. des Fins puisse ainsi repartir sur des bases saines et solides. n J.-F.H.

La colère et l’incompréhension des victimes du Docteur Péchier Justice L’anesthésiste de Besançon est libre mais sous contrôle judiciaire. Pour les victimes et leurs familles, la décision de la Cour d’appel de Besançon a toujours du mal à passer.

judiciaire (N.D.L.R. : il l’est depuis le mois de mars 2017 et sa première mise en examen). Pour la deuxième fois, le Docteur Péchier a échappé à l’incar- cération. Par ce pourvoi en cassation, le Parquet suit les victimes, constituées partie civile. Elles réclament le placement en détention provisoire du Docteur Fré- déric Péchier qui clame son innocence. “Nous avons toujours respecté les déci- sions de justice. Mais quand il y a eu la révélation des 17 nouveaux cas, nous avons trouvé aberrante, voire choquante, la position de la Cour d’appel de laisser le Docteur Péchier en liberté mais sous contrôle judiciaire. Nous étions presque certains qu’il serait placé en détention provisoire. On se demande comment cette décision a été prise ?” s’interroge Sandra Simard, l’une des victimes, qui

qu’apparaisse la vérité. Nous sommes intimement persuadés qu’il est coupable. Nous n’arrivons plus à donner du crédit à la présomption d’innocence que nous respections au début de cette affaire” reconnaît Sandra Simard. Elle essaie malgré tout de prendre du recul en attendant la décision de la Cour de cassation, et peut-être un procès d’ici trois ans. n T.C. un appel à la solidarité L’associationAvapolvi a lancé un appel aux dons sur une plateforme partici- pative en ligne leetchi.com. Elle espère ainsi obtenir des fonds qui l’aideront à financer les “frais financiers engendrés par l’ampleur de la procédure (avocats, demandes d’expertises complémen- taires, durée de la procédure…). Après les souffrances endurées lors des inci- dents inexpliqués (E.I.G.) dont nous avons été victimes, après le traumatisme suite à l’annonce des homicides par empoisonnements, nous devons subir une procédure longue et coûteuse pour atteindre la vérité. Nous avons besoin de votre aide” signe l’association des victimes de l’affaire Péchier. Dans ce dossier, le chemin vers la vérité espérée a aussi un prix. Renseignements sur leetchi.com n Repères Les victimes lancent

C’ est un nouveau rebondis- sement dans l’affaire du Docteur Frédéric Péchier, l’anesthésiste de Besançon soupçonné d’être l’auteur dans l’exercice

sation, s’opposant ainsi à la Cour d’appel de Besançon qui, quelques jours plus tôt, après quatre heures d’audience et de délibéré, faisait le choix de laisser libre le prévenu mais sous contrôle

de ses fonctions de 24 empoisonnements dont 7 mortels. L’un d’eux a coûté la vie à une jeune quinquagénaire deVil- lers-le-Lac. Lundi 17 juin, le Parquet général a décidé de se pourvoir en cas-

a été réanimée suite à un empoi- sonnement au potassium. Elle est membre de l’Avapolvi (Associa- tion des victimes des anesthésies à

“Il faut assembler

Étienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon (au centre) a estimé que l’anesthésiste est le “déno- minateur commun” des 17 nouveaux empoisonne- ments.

les pièces du puzzle pour voir la vérité.”

la clinique Saint-Vincent et Polyclinique de Franche-Comté) qui réunit 25 per- sonnes. La plupart d’entre elles par- tagent désormais un sentiment de colère et d’incompréhension face à cette situation. “Pour nous, c’est la double peine. On ne sait même pas quand peut se tenir un procès.Des personnes pensent encore qu’il est innocent, qu’il n’y a pas de preuves. Mais c’est comme les pièces d’un puzzle. Il faut les assembler pour

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker