Journal C'est à Dire 255 - Juin 2019
P L A T E A U D E M A Î C H E
Le Souvenir Français ancré dans le présent Association L’Association Nationale du Souvenir Français créé en 1887 par Xavier Niessen et reconnue d’utilité publique dès 1906 est entrée dans l’ère de la géolocalisation des tombes.
En bref…
l Guide L’association “Les Plus Beaux Détours” vient de publier la 20ème édition de son guide annuel. Réalisé avec l’expertise de Michelin, il comporte 176 pages couleurs détaillant les 100 Plus Beaux Détours. Avec une diffusion programmée à 210 000 exemplaires, il conforte sa posi- tion de premier guide touristique français. Parmi les 100 plus beaux détours de France, Pon- tarlier bénéficie de ce label depuis 2004. Le guide est disponible gratuitement dans les points d’ac- cueil touristique. l Chœur En tournée en France, le groupe Vox Belarus, chœur d’hommes de Minsk fera étape à Morteau mardi 16 juillet à 20 h 30, en l’église Notre-Dame de l’Assomp- tion. Chants religieux orthodoxes et chants populaires slaves au programme. Tarifs : 15 euros adultes, 10 euros étudiants de moins de 25 ans, gratuit moins de 15 ans. Billetterie sur place 1 heure avant le concert. Place- ment libre. Ce groupe d’une qua- lité exceptionnelle s’est déjà pro- duit deux fois à Morteau. 8 voix extraordinaires qui vous enchan- teront. Émotion garantie.
Jean-Marie Bessot devant le monument commémorant les “Morts pour la France” de la guerre de 1870.
L e but de l’association est de conserver la mémoire de celles et ceux qui sont morts pour la France ou qui l’ont hono- rée par de belles actions. Elle entretient leurs tombes où qu’elles soient, ainsi que les monuments. Dirigée par le pré- sident Général Serge Barcellini, c’est une armée pacifique de 200 000 adhérents, animés par 96 délégués généraux enmétro- pole et 8 en outremer. La pré-
sence à l’étranger est assurée par 68 délégués généraux. 130 000 tombes sont rénovées et fleuries chaque année et 200 monuments et stèles restaurés. Exclusivement financée par les cotisations des adhérents, une grande quête annuelle et des dons et legs, l’association assure une excellente gestion avec seu- lement 17 % de frais de fonc- tionnement. Jean-Marie Bessot, président du Comité Maîche- Saint-Hippolyte-Le Russey
ajoute : “L’association dispose également d’une commission d'histoire qui mène un véritable travail scientifique sur les com- bats passés.” Depuis 1921, adhé- rents, bénévoles, passionnés et
numérique : “La géolocalisation des tombes des “Morts pour la France” dans les cimetières com- munaux.” L’application “Mémoire d’homme” permet de retrouver les tombes dans les
historiens amateurs. Rien n’est possible sans l’engagement de chaque municipalité pour le financement des recherches. L’objectif de cette opération est triple : “Donner à chaque com- battant un destin historique et le sortir de l’anonymat, inscrire la découverte des tombes dans la modernité technique et fixer définitivement les tombes fami- liales des “Morts pour la France” dans les cimetières commu- naux.” Jean-Marie Bessot est égale- ment chargé de la participation et de l’organisation des mani- festations commémoratives de son secteur. “L’année 2020 sera importante puisqu’elle marque le 150 ème anniversaire de la guerre de 1870 à l’origine de la création du Souvenir Français” conclut-il. n Ph.D.
donateurs disposent de leur revue trimes- trielle. Le plus intéressant aujourd'hui pour Jean- Marie Bessot, institu- teur à la retraite est le rôle pédagogique de
cimetières. “On accède également à une courte biographie du défunt, des références histo- riques et des photos” poursuit-il. Pour l’ins- tant, une petite ving- taine de cimetières
Écrire les “destins individuels” de chaque combattant.
l’association : “Nous organisons tous les ans des actions qui s’adressent aux jeunes.” Confé- rences, projections et voyages scolaires sont au programme afin de transmettre le flambeau du Souvenir et les valeurs de la République. Aujourd’hui, il souhaitait présenter une nou- velle initiative nationale qui inscrit son association dans l’ère
sont concernés. Une cinquan- taine de projets sont en cours. La commune de Doubs devrait initier ce programme dans notre département. Beaucoup de ressources doivent être mobilisées pour faire abou- tir ce projet. Il faut écrire les “destins individuels” de chaque combattant en faisant appel aux familles, généalogistes et
Place du Souvenir Français au cimetière de Maîche.
La pression sur les agriculteurs de lait à comté Bonnétage En pleine révision du cahier des charges du comté, le collectif S.O.S. L.R.C. propose des mesures pour lutter contre la dégradation des prairies et des rivières, au moment où des haies et murgers disparaissent.
santé humaine ne sont pas présents, regrette le porte-parole. Sur le plan de la santé humaine, le maintien du gly- phosate pour les cultures est une erreur importante compte tenu notamment des études récentes sur les effets des très faibles doses. Dans ce contexte, c’est aussi une prise de risque pour l'image du produit.” Un comté “bio” est-il la solution ? Le collectif pense que oui. L’intensification de la production laitière,A.O.P. et stan- dard confondus, “a fait s’effondrer la biodiversité florale des prairies, y com- pris celles classées Natura 2000, exprime le Collectif. Le patrimoine des plantes calcicoles (N.D.L.R. : qui préfèrent les sols riches en calcium) de l’aire A.O.P. comté est en voie de disparition. Elles ne supportent pas l’azote rejeté par les effluents d’élevage répandus sur un sol karstique déjà peu épais, que de trop nombreux troupeaux piétinent. Les prés deviennent des déserts herbeux.” Le comté doit prendre son destin en main. n
D’ un côté, des agriculteurs qui en ont assez d’être épiés à leur moindre fait et geste. De l’autre, des associations
Notre rédaction a été alertée après plu- sieurs arrachages de haies à Bonnétage, Fournet-Blancheroche, Charquemont, Orchamps-Vennes, Plaimbois-du-Miroir, Terres-de-Chaux… Elles inquiètent, même si toutes se sont déroulées dans la période légale (avant le 1 er avril). “Ces arrachages détruisent des habitats” dit une association ornithologique de Charquemont qui après comptage note une diminution des espèces venues nidifier dans un périmètre proche de Fournet-Blancheroche. Le dossier est brûlant. “Il y a des pressions. Nous avions organisé une conférence à Fram- bouhans l’an dernier au sujet de l’ar- rachage des haies que des agriculteurs ont voulu interdire…On leur avait pro- posé de leur laisser la parole” explique un bénévole. Vendredi 14 juin, le collectif S.O.S. Loue et rivières comtoises (L.R.C.) a tenu une conférence de presse dans laquelle les organisations non gouvernementales proposent et recommandent des mesures “pour un comté en adéquation avec son territoire et ses hommes.” Cette annonce s’inscrit dans le cadre de la révision en cours du cahier des charges du comté par le C.I.G.C. Objectif des associations : lutter contre la dégrada- tion des rivières et prairies.Marc Goux pour le collectif part d’un constat : “La fin des quotas laitiers, anticipés dès 2009 a entraîné une augmentation des
ou des citoyens qui s’inquiètent de voir des rivières toujours plus polluées, des champs jaunis par le glyphosate, des prairies aujourd’hui sans fleurs.
volumes de lait à comté de 24 % sur 10 ans. Le tonnage de comté produit sur l’aireA.O.P. a progressé de 33 %de 2001 à 2016 pour atteindre 65 000 tonnes en 2016. Avec un prix du lait en augmen- tation six années de suite, une partie des jeunes agriculteurs se rêvent en “toujours plus” apparemment sans conscience de la situation des rivières et pèsent fortement sur les orientations de l’A.O.P. vers plus de productivisme.” Le collectif propose 12 orientations et 60 mesures scientifiques. S.O.S. L.R.C. se réjouit que certaines soient prises en compte comme le bien-être animal, le refus du robot de traite “mais les changements sur le climat, la biodiver- sité florale, la santé des rivières et la
Philippe Monnet (F.D.S.E.A.) : “On écoute, on s’améliore”
P résident de la F.D.S.E.A., Philippe Monnet est aussi agriculteur à Trévillers. Son syndicat participe à l’élaboration du nouveau cahier des charges soumis au vote le 28 juin puis envoyé au ministère et enfin à l’Union européenne. Il pourrait être validé d’ici deux ans. Représentant du monde agri- cole, il explique que certaines préco- nisations sont tenables, d’autres non. “Sur le sujet du glyphosate par exemple, on interdira son utilisation sur les prairies mais pas sur les cultures, on l’interdira à proximité d’une rivière. On arrive à discuter avec les associations environ- nementales, on écoute, on s’améliore” explique le représentant. Que le comté passe bio n’est pour lui, pas d’actualité : “Le comté est presque bio. On demande du bon sens comme labourer plutôt que désherber. Le paysan grogne mais
quand il voit que le produit s’améliorer et que cela se traduit par de la monnaie, il y va.” La filière a également validé la limitation de taille des exploitations. 30, trop importantes, devront diminuer leur taille ou alors elles seront exclues de l’A.O.P. “Nous sommes une des rares A.O.P. à aller dans ce sens de la limitation en taille des exploitations” poursuit le président. Sur la question des haies, Philippe Monnet en a ajouté 300 mètres dans son exploitation. “On encourage la pro- fession à ne pas arracher notamment en raison du réchauffement climatique, pour la biodiversité.” Rien n’empêche de les tailler. Les arracher est soumis à une demande d’autorisation de la Direction départementale des terri- toires. n
Outre le “productivisme du comté”, ce qui inquiète le Collectif, c’est la modi- fication du paysage. Ici, une haie arrachée dans le secteur de Bonnétage.
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