Journal C'est à Dire 251 - Février 2019

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

Un p’tit coin de paradis nordique Hauterive-la-Fresse Quand la neige est au rendez-vous, le site nordique de la Perdrix ne manque pas d’attirer les familles et les amoureux du ski ou de la raquette à la recherche d’une certaine authenticité humaine et paysagère où l’on sait prendre le temps d’apprécier la chance d’être ici.

Salarié du Haut Saugeais Blanc en hiver, Davy Mougin a refait tout le

L e site de la Perdrix témoigne encore d’une tradition en voie d’extinction dans le massif jurassien. Ici, en effet, c’est une association, celle du Haut Saugeais Blanc qui assure l’accueil, le damage, la location du matériel. Cette façon de faire n’est plus d’actualité depuis que les communautés de communes ont repris la gestion de la plupart des sites nordiques avec du personnel intercommunal. La création de l’association remonte à 1984 à l’époque de la multiplication

des domaines nordiques sur le massif jurassien. La neige tombait encore en abondance, comme les subventions. On alignait les kilomètres de pistes damées sans se soucier de l’utilité de la chose. On venait de toute la Franche- Comté passer des séjours au ski. Pour répondre à la demande, le Haut Sau- geais Blanc investit à la fin des années quatre-vingt dans la construction du gîte d’étape. Doté d’une capacité de 27 couchages, il dispose d’une salle de 50 places assises et abrite aussi la location de

balisage des pistes de la Perdrix

skis, raquettes et luges. “On reçoit régulièrement des écoles à la journée, et des groupes le week-end. Le club de l’Entente saugette de ski vient régu- lièrement s’entraîner sur place. Hors saison d’hiver, le gîte est loué pour des repas de famille…” , explique Davy Mougin qui préside aujourd’hui l’as- sociation. Pour la petite histoire, il

d’hiver, il est épaulé par un saison- nier. La force de la Perdrix réside dans son isolement et ses liaisons vers LesAlliés, la Malmaison et surtout la G.T.J., pas- serelle vers les domaines nordiques du Val de Morteau et de la Suisse voi- sine. L’embarras du choix. “Cet été, on a rénové le balisage et on a fait de gros

Outre ces liaisons, le site de la Perdrix comprend 5 pistes de ski, deux itiné- raires raquettes, un coin luges et un espace ludique équipé de modules. Cerise sur le gâteau, on y trouve aussi un observatoire astronomique, ce qui lui confère une touche scientifique unique sur le massif jurassien. “On pratique des tarifs de location très abordables. C’est même gratuit pour les enfants des Alliés et d’Hauterive- la-Fresse. L’association fonctionne pra- tiquement en autonomie financière. Pas assez néanmoins pour envisager de remplacer le dameur actuel qui commence à montrer des signes de fatigue. On compte sur le soutien de collectivités locales pour mener à bien ce projet” , suggère Davy Mougin sous sa casquette de président. n F.C.

perpétue ainsi une tradition familiale car son père Freddy Mougin fut le premier à pren- dre les rênes du Haut Sau- geais Blanc. Sauf qu’il est aussi salarié pour toute la saison hivernale, s’occupant

travaux pour faciliter le pas- sage du dameur sur la liaison G.T.J. On a déjà des retours très positifs. On attache beau- coup d’importance à la qua- lité du damage. Cela parti- cipe aussi de l’attractivité

“On pratique des tarifs de location très abordables.”

d’un site nordique.” De ce point de vue- là, la Perdrix n’a rien à envier aux autres et Davy Mougin n’hésitera pas à partir damer très tôt ou très tard si le besoin s’en fait sentir.

du damage, de la location du gîte et dumatériel, de la vente des redevances, sans oublier la sécurité. “Je termine ma formation de pisteur-secouriste” , complète l’homme à tout faire en pré- cisant que toutes les décisions stra- tégiques sont prises par le conseil d’ad- ministration. Pendant les vacances

Renseignements au 03 81 38 10 36 - 06 40 29 96 70 https://www.haut-saugeais-blanc.fr

La Perdrix reste avant tout un site très familial.

Mobilisation pour sauver le marronnier de la Liberté Arçon Planté depuis 170 ans dans la cour de l’école, cet arbre devrait disparaître pour laisser place à un nouveau bâtiment scolaire. Indignation des habitants.

En bref…

l Distinction Le 28 janvier dernier, le res- taurant L’Étang du Moulin à Bonnétage a été primé lors de la cérémonie de remise de prix du Tour des Cartes 2019 qui s’est tenue à l’hôtel Inter- continental à Paris. L’établis- sement de la famille Barna- chon a reçu le Prix de la Meilleure Carte des Vins 2019 dans la catégorie Restaurants Lors de sa séance du 4 février dernier, le Conseil Municipal de Maîche a décidé de main- tenir pour 2019 les tarifs des centres de loisirs appliqués depuis 2016. La Ville de Maîche propose chaque année aux enfants de 4 à 12 ans, six semaines de centre de loisirs sans hébergement (C.L.S.H.) qui se déroulent pendant les vacances sco- laires. Les prochaines périodes sont du 15 au 19 avril, du 8 au 12 juillet, du 15 au 19 juillet, du 26 au 30 août et du 21 au 25 octo- bre. Pré-insciptions possibles au 03 81 64 37 30. Traditionnels. l Maîche

M ise en ligne en début d’année, la pétition “Sauvons de la mort l’arbre de la Liberté de l’école d’Arçon qui a 170 ans” avait récolté plus de 350 signatures fin janvier. De quoi satisfaire Jean-François Chambelland, l’ancien institu- teur d’Arçon à l’origine de cette fronde. C’est lui l’auteur de la missive qui accompagne la péti- “Tout au long de ma vie, j’ai pro- tégé les enfants de la commune de la pluie et du soleil…Autour de mon fût, on jouait au loup, à cache-cache, aux billes, j’étais un repère en géométrie pour les alignements, en sport pour les courses, on calculait ma circon- férence, ma hauteur… Parfois je confisquais dans mes branches, des ballons dégagés avec maladresse… On venait sous mon ombrage se faire pho- tographier, fêter des mariages… tion. Un texte qui détaille toute la sym- bolique de cet arbre planté lors de la Révolution de 1848. Séquence nostalgie.

” Jean-François Chambelland a saisi toutes les opportunités qui lui ont été offertes pour faire passer le message. “Le dernier jour de classe, j’avais invité 250 personnes pour mon pot d’adieu. Près de 150 avaient répondu présent : des anciens maires, des parents d’élèves qui j’ai côtoyé au cours des 18 ans où j’ai été instituteur à Arçon.” Prêt à tout remis un cadeau pour saluer son départ en retraite. “En remerciant les gens, j’ai évoqué le marronnier, ce qui n’a pas du tout plu à Alain Girardet qui m’a repris le micro en invitant la population au verre de l’ami- tié.” Jean-François Chambelland qui vit àArçon a sollicité l’architecte des bâtiments de France et la D.R.E.A.L. pour savoir dans quelle mesure on pouvait pro- téger un tel arbre chargé d’his- pour défendre sa cause arboricole, il en remet une couche le 11 janvier aux vœux du maire juste après que ce dernier lui ait

Pétition ou pas,

l’avenir du marronnier de l’école d’Arçon semble compromis.

“Cette école, c’est le projet du mandat.”

toire. “Je leur ai demandé si on pouvait le classer parmi les arbres remarquables de France. La D.R.E.A.L. ne peut rien impo- ser sans l’aval de la commune. Un courrier a néanmoins été envoyé au maire pour lui rap- peler l’intérêt de ne pas abattre le marronnier séculaire. Une telle décision me semblerait regrettable en privant les habi- tants du village de ce témoin qui faisait partie de l’histoire et du quotidien de plusieurs géné- rations d’élèves. Un grand nom- bre des arbres de la Liberté font

de la commune est claire et una- nime. On fera le bâtiment où cela était prévu. Je ne vais pas arrêter un projet à 2,2 millions d’euros pour un marronnier. Je vais trouver un expert pour faire analyser l’état de santé de cet arbre qui est tout pourri de l’in- térieur. Cela fait plus d’un an qu’on travaille sur ce projet. Les travaux débuteront au premier trimestre avec l’objectif d’ouvrir la nouvelle école à la rentrée de septembre 2020. Cette école, c’est le projet du mandat.” n F.C.

l’objet d’un classement au titre de la loi du 2 mai 1930” , suggère le directeur du pôle Site et Pay- sage de la D.R.E.A.L. chargé de la protection des sites et monu- ments naturels. Jean-François Chambelland qui n’est pas opposé à la création de la nouvelle école estime qu’il y aurait certainement une solu- tion : décaler l’emprise de la construction de quelques mètres et préserver ainsi le vénérable arbre. Pas question lui rétorque tout de go Alain Girardet visi- blement contrarié. “La position

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