Journal C'est à Dire 251 - Février 2019

V A L D E M O R T E A U

Tous unis pour répondre à la pénurie de polisseurs Morteau La Ville de Morteau avec Pôle Emploi, le G.R.E.T.A. du Haut-Doubs et les entreprises locales ont mis leurs moyens en commun pour lancer une formation d’opérateur en polissage. 10 candidats ont débuté ce cursus qui se terminera en mai.

La première promotion comprend 10 stagiaires dont quatre filles. La formation pratique est encadrée par David Borne assis à droite.

L e besoin de former des polisseurs n’est pas nou- veau en soi comme l’in- dique Jean-Marie Biné- truy le président de la com’com du Val de Morteau. “C’est une formation dont on parle depuis très longtemps.” Même son de cloche à Pôle Emploi. “On essaie de mettre des choses en place autour du polissage depuis une

vingtaine d’années.” Et là, mira- cle, en sixmois l’affaire est réglée. “Les entreprises nous ont alertés sur les difficultés de trouver de la main-d’œuvre dans ce secteur d’activité. Ce n’est donc pas une lubie des élus. À partir de là, on a sollicité différents organismes de formation pour se tourner finalement vers le G.R.E.T.A. du Haut-Doubs. Dans le même

temps, M. Polatli a accepté de nous louer le bâtiment pour accueillir cette formation. Avec le soutien des entreprises, on a fait l’acquisition des machines pour équiper l’atelier. On inau- gure aujourd’hui une formation qui je l’espère va monter en puis- sance” , s’en félicite Cédric Bole, le maire de Morteau. La première promotion réunit 10 personnes venues d’horizons très différents. D’origine liba- naise, Mohammad Houhou est au départ enseignant en langue arabe. “J’ai déjà travaillé dans l’industrie ou comme agent de sécurité avec l’objectif de venir m’installer àMorteau il y a deux ans. J’étais à la recherche d’un emploi et j’ai saisi la chance de suivre cette formation. C’est un métier qui demande de la patience, de laminutie. C’est très intéressant.”

Le métier de polisseur réclame rigueur, patience, minutie, dextérité.

Le G.R.E.T.A. du Haut-Doubs qui forme déjà des opérateurs dans l’horlogerie, l’usinage mais pas dans le polissage a réagi rapidement à la demande de la Ville deMorteau. “On a répondu sans trop d’hésitation. Cette for- mation qui a débuté le 3 décem- bre démarre dans de bonnes conditions. Elle se terminera en mai avec l’obtention d’une cer- tification professionnelle” , indiqueAntoineNeves, président du G.R.E.T.A. du Haut-Doubs et proviseur du lycée Xavier- Marmier à Pontarlier. Pôle Emploi finance cette for- mation dont le coût s’élève à 100 000 euros sans compter les machines et la rémunération des stagiaires. “On intervient dans le cadre du Plan Investis- sement Compétence qui permet de qualifier des demandeurs d’emploi. La Région a confié une partie du budget à Pôle Emploi pour mettre en œuvre des actions comme cette formation d’opéra- teur en polissage” , complète Pôle Emploi Morteau.

“Cette formation répond à une demande des entreprises”, souligne Cédric

Bôle le maire de Morteau.

À l’issue de la formation de 830 heures, les stagiaires seront auto- nomes sur poste.

A vos côtés depuis plus de 50 ans

Les stagiaires vont suivre 830 heures de cours théoriques et pratiques dont 210 heures, soit 6 semaines en entreprise. Au fil des semaines, ils vont acquérir les compétences tech- niques de base pour réaliser le poli de différentes pièces en bijou- terie, horlogerie,maro- quinerie… “On tient surtout à les rendre autonomes, ce que recherchent les entre- prises” , note Laurence Bassi, conseillère en formation au G.R.E.T.A. du Haut-Doubs. Cinq entreprises ont accepté d’accueillir les stagiaires. La moitié ira chez Multipolissage àMorteau. “On a toujours besoin de main-d’œuvre. On fait souvent l’effort de former des polisseurs qui partent parfois en Suisse.

C’est la première fois qu’on a des stagiaires. On devrait sûrement en recruter un ou deux à l’issue” , explique une représentante de l’entreprise qui emploie 23 sala- riés. Après six semaines de formation, l’ambiance semble assez sereine

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au sein du groupe où l’on dénombre quatre filles. Ce qui n’étonne pas David Borne qui encadre toute la for- mation pratique. “Ce métier réclame beau-

“L’objectif est de les rendre autonomes.”

coup de dextérité et de minutie. Les polisseurs sont desmagiciens. On voit tout de suite celles ou ceux qui sont faits pour ce métier. Ils sont tous motivés même si cela reste une formation en sachant qu’ils vivront une tout autre expérience en usine.” n F.C.

MORTEAU

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