Journal C'est à Dire 199 - Mai 2014
V A L D E M O R T E A U
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Randonnée Les chemins de la contrebande franco-suisse
Le Pays Horloger en collaboration avec le parc naturel Régional du Doubs déve- loppe un nouveau concept de parcours de découverte. Top départ le 7 juin sur le chemin de l’Orlogeur entre Morteau et La Chaux-de-Fonds.
le Saut du Doubs et de l’urbanisme horloger du Locle et de La Chaux-de-Fonds classés au patrimoine mondial de l’Unesco. “Ce produit est conçu pour cinq jours d’itinérance avec une offre d’hébergement. À chaque étape, les prestataires tamponneront le livret du voyageur. Ce chemin s’effectue dans le sens Morteau-La Chaux- de-Fonds avec la possibilité de retour par la ligne ferroviaire
P our ce premier itinéraire thématique à saute-frontière, le ran- donneur est invité à se glisser dans la peau de ceux qui parcouraient ces chemins con-
fidentiels par tous les temps dans le but de réparer, entretenir et régler les horloges des fer- mes locales. En sachant que l’Orlogeur, Philémon en l’occurrence, qui va se réveiller en vous se prêtait volontiers à la contrebande des pièces onéreuses. Pour vous guider sur cet itinéraire de 60 km de long, divisé en cinq étapes, vous suiv- rez les recommandations men- tionnées sur les guides pratique et initiatique et progresserez au fil des totems jalonnant le parcours. Modernité oblige, le contenu de ces guides est aus- si accessible via une application mobile. Ne devient pas Orlogeur qui veut ? Aussi, il vous faudra faire preuve de logique et de
perspicacité à chaque énigme figurant sur les totems. Le cursus inclut aussi la vis- ite des quatre musées d’horlogerie français et suisses où vous n’oublierez pas de récupérer les pièces d’un mécan- isme secret. Arrivés à bon port,
Zoom Inauguration du
elles vous serviront à actionner un mys- térieux engrenage d’où sortira un présent bien mérité qui validera votre savoir-faire d’Orlogeur
des Horlogers. Le départ officiel est matérialisé au musée d’horlogerie” , complète Aurélien Collenot du syndicat mixte du Pays Horloger.
Le chemin des Gabelous s’adressera aux vététistes.
chemin de l’Orlogeur Le samedi 7 juin à 14 heures à Villers-le-Lac à la maison du Saut-du-Doubs. Après une conférence théma- tique, possibilité de participer à la randonnée guidée qui emprun- tera ce circuit pédestre durant une heure.
si brillamment acquis à la force du mollet et de vos talents de détective. Cette randonnée con- stitue bien sûr l’opportunité d’aller à la rencontre des paysages jurassiens, des curiosités naturelles comme
Rien n’empêche de fragmenter l’aventure sur plusieurs week- ends en sachant que les musées sont ouverts en continu du 1 er juin au 30 septembre. Il appartient encore à chaque can- didat d’organiser son séjour en attendant que des agences le commercialisent dans un avenir plus ou moins proche. Tous les outils, services et guides mis à disposition seront disponibles en français, allemand et anglais. Le chemin de l’Orlogeur n’est que le premier épisode d’une série qui intégrera trois autres versions opérationnelles en mai 2015. Le chemin de la Bricotte ralliera Maîche à La Ferrière, soit 77 km. Le chemin du Colporteur ira de Saint- Ursanne à Saint-Hippolyte en trois jours. Le chemin des Gabe- lous s’adressera aux vététistes qui auront à parcourir 250 km sur les crêtes jurassiennes. L’ensemble formera les chemins de la contrebande et marque l’aboutissement d’un programme de coopération frontalière porté par le Pays Horloger et le parc naturel régional du Doubs dans le cadre de la mise en place du futur Parc du Doubs franco- suisse. Placée sous le signe de l’originalité, cette nouvelle offre touristique propose aux visi- teurs une immersion participa- tive et ludique. Guides pratiques et pédagogiques disponibles gra- tuitement dans les musées et les offices de tourisme du Val de Morteau.
Vous suivrez les traces des contrebandiers qui se jouaient volontiers de la frontière encore matérialisée par des bornes (photo AlpCom Signalétique). Ouvrage Les écrits de contrebande L e passage clandestin de la frontière est presque un sport national pratiqué depuis la nuit des temps entre la France et la Suisse ou l’inverse selon les époques, les contextes. Le sujet fascine toujours. Il alimentait les conversations lors des longues soirées d’hiver, d’avant la télé, dans les fermes du Haut-Doubs. Devant la cheminée, les récits avaient pour héros le brave “bricotier”, contrebandier d’occasion, qui bernait toujours le vilain douanier. Qu’il s’agisse de café, de chocolat, de sel, d’absinthe ou même de vaches, ce qui était remarquable, c’était l’ingéniosité, la discrétion et le courage de ces hommes qui luttaient contre les injustices nées des frontières. Une réminiscence de jeunesse pour Jean-Louis Joliot, l’auteur de ce recueil publié aux éditions Amalthée. “Ce livre vient de loin, explique cet ancien cadre d’E.D.F., il vient des histoires que racontait mon arrière-grand-mère Louise, le dimanche soir après son dîner fait d’un bouillon gras brûlant et d’un laitage. Pen- dant une heure, tout en tricotant des chaussettes, elle racon- tait des anecdotes venant de son enfance. Il y avait longtemps que les adultes ne l’écoutaient plus, disant qu’elle rabâchait tou- quand elle parlait de la contrebande.” Les souvenirs plantés dans ce terreau familial de racontottes sont rassemblés entre une trentaine de récits. Jean-Louis Joliot nous conte à sa manière ces histoires de contrebandiers qui sont toutes basées sur des faits réels ou des personnages ayant existé. Ce qui n’empêche pas l’auteur de prendre quelques libertés avec la vérité. “Il en est de mes textes comme il en est du vin jaune de mon pays. Ils ont mûri longtemps dans ma tête, tel ce vin dans son tonneau avant d’être mis en bouteille.” Son grand mérite : réveiller des odeurs de terroir que l’on croyait oubliées. Ce livre vient de loin. jours les mêmes choses. C’est vrai qu’elle était sourde et que ses mains tremblaient beaucoup, mais quand assis à côté d’elle, sur son lit, dans sa chambre, je lui demandais de me raconter la vie quand elle avait mon âge, c’était le bonheur, surtout
Les chemins de la contrebande suivent en grande partie des sentiers existants (photo Tourisme neuchâtelois).
Jean-Louis Joliot dédicacera son livre vendredi 6 juin de 15 heures à 17 heures à la librairie Rousseau, 15 Grande rue Morteau.
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