Journal C'est à Dire 199 - Mai 2014
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V A L D E M O R T E A U
Morteau Boîte aux lettres déplacée, mais pas supprimée Les commerçants du quartier ont lancé une pétition suite à la suppression par La Poste d’une boî- te aux lettres publique située avenue Charles-de-Gaulle à Morteau. La Poste s’explique.
E n même temps que les cabines téléphoniques, ce sont les boîtes aux lettres jaunes de La Poste qui dis- paraissent du paysage urbain. À ce sujet, vendredi 16 mai après-midi, des témoins inter- loqués ont assisté à une scène improbable avenue du Général- de-Gaulle à Morteau. “On a vu une camionnette s’arrêter. Une personne en est sortie avec une disqueuse. Elle a coupé le pied en métal sur lequel était fixée la boîte aux lettres avant de repar- tir avec” raconte un commerçant
du quartier qui était aux pre- mières loges. Depuis, plusieurs personnes se sont émues de la disparition de ce qu’elles estiment être un ser- vice public de proximité de col- lecte du courrier. Pour protester, Cyril Varrault, le fleuriste, dont le magasin Des sens aux fleurs est situé à côté du supermarché Casino à deux pas de la boîte aux lettres en question, a lancé une pétition, à laquelle se sont associés ses voisins commerçants la coiffeuse et le buraliste. “En un jour et demi, nous avons
obtenu une centaine de signa- tures” indique l’intéressé. Il a remis la pétition à Annie Genevard, maire de Morteau
Clos Jeune profitaient de gliss- er leur courrier dans cette boîte en descendant faire leurs cours- es.” Pour les habitants du secteur,
qui lui aurait fait part de son intention d’en référer à La Poste. Ce que déplorent les pétitionnaires, c’est
les boîtes aux lettres les plus proches se situent désormais Chemin des Pierres et à côté du lycée. Nous avons contacté La
Mise en danger du facteur.
que l’enlèvement a eu lieu en catimini. “Il n’y a eu aucune com- munication. La Poste aurait pu nous prévenir, alors que le bureau de tabac vend des timbres. Elle aurait pu donner des explica- tions. Les personnes âgées du
Poste pour connaître les critères sur lesquelles elle s’appuie pour déterminer les boîtes aux let- tres à enlever. Tout d’abord, l’opérateur historique du cour- rier rappelle que ces boîtes ne sont pas supprimées du paysage urbain. “Il n’existe aucun plan de suppression des boîtes aux lettres, La Poste maintient, mod- ernise et adapte son parc en dia- logue permanent avec les élus, comme c’est le cas à Morteau.” La Poste dispose en France d’un parc de 147 000 boîtes aux let- tres. “C’est un chiffre qui est sta- ble.” En milieu rural, il y a une boîte pour 250 habitants, et une pour 500 habitants en secteur urbain. “L’implantation des boîtes est repensée en fonction de l’activité et de la démographie.” La Poste déplace donc une boîte aux lettres quand sa localisa- tion n’a plus de pertinence. Cer- taines d’entre elles reçoivent moins de dix plis par semaine, et pourtant elles sont relevées
tous les jours par le facteur. La boîte aux lettres peut être alors déplacée dans un quartier plus peuplé, ou dans une commune voisine où un besoin est iden- tifié. Mais ce n’est pour ces motifs que la boîte aux lettres de l’avenue Charles-de-Gaulle a été enlevée. La Poste se justifie en invoquant la dangerosité de l’emplacement,
sur un trottoir, mais au bord d’une route passante. La situa- tion présentait des risques pour la sécurité du facteur en charge de relever le courrier. La Poste annonce en revanche qu’il y a toujours 8 boîtes aux lettres publiques àMorteau. Celle qui se trouvait avenue Charles- de-Gaulle a été réinstallée 11, Grande rue.
Les Fins
Il y a huit boîtes aux lettres publiques à Morteau. Si leur emplacement peut changer, leur nombre reste le même selon La Poste.
Nadine au pays du comté Avant les Européennes, la nouvelle députée européenne Nadine Mora- no était venue faire un tour dans le Haut-Doubs, accueillie par André Taillard et les sociétaires de la fruitière des Suchaux.
“I l faut respecter nos fro- mages” disait en son temps Jacques Chirac. Elle qui a grandi politiquement dans le sillage de l’ancien pré- sident a bien retenu la leçon. C’est en se présentant comme défendant “une Europe des ter- roirs” que l’élue de Meurthe-et- Moselle est venue visiter la fro- magerie des Suchaux le 14 mai dernier. Nadine Morano était en campagne, accompagnée notamment de Cédric Bôle, l’adjoint au maire de Morteau qui faisait partie de la liste U.M.P. conduite par l’élue lor- raine. L’occasion pour elle de décou- vrir, expliquée par son prési- dent André Taillard, les carac- téristiques de la fruitière et plus
largement de la filière comté. “Vous êtes ici dans l’une des 150 fruitières de la région, un exemple parfait d’économie socia- le et solidaire. Avec 2 500 pro- ducteurs qui y apportent leur lait, les fruitières emploient envi- ron 750 salariés. C’est la croissance maîtri- sée des volumes qui nous permet de vendre notre lait à un prix rémunérateur, supé- rieur aux autres régions françaises” indiquait André Taillard. Aux Suchaux, la coopérative récolte 3 millions de litres de lait par an, de 19 producteurs répartis sur 10 exploitations. La fruitière emploie cinq sala- riés et deux apprentis. Avec ses
9 000 meules de comté en stock, elle réalise un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros par an. Lors de la visite de Nadine Morano, Florent Dornier, pré- sident des jeunes agriculteurs du Doubs et Sylvain Marmier,
autre représentant de la profession en ont profi- té pour rappeler à la future élue européen- ne les soucis que ren- contre la profession actuellement avec
Un chiffre d’affaires de 2,5 millions
d’euros par an.
l’impression répandue et diffi- cile à vivre que l’agriculture est la cause de tous les maux en matière d’environnement, et que les instances, françaises ou euro- péennes, “ne devaient pas négli- ger le fort taux de suicide dans le milieu agricole.”
Les anciens sociétaires des Suchaux avaient également été conviés à cette rencontre.
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