Journal C'est à Dire 199 - Mai 2014

R E T O U R S U R I N F O

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Au chevet des rivières comtoises : et maintenant ?

ÉDITORIAL Improvisation Gouverner, c’est prévoir dit-on. Et prévoir, c’est anticiper, le contrai- re d’improviser ou de naviguer à vue. Le calamiteux feuilleton de la réforme territoriale est une magni- fique illustration de la façon dont le gouvernement français navigue dans le brouillard actuellement. On a rebat- tu les oreilles des citoyens et pro- voqué la colère des élus quand il s’est agi il y a quelques mois seu- lement de redécouper les cantons. Des semaines de discussions, un travail intense des services de l’État qui ont fini par pondre un machin indigeste où les notions de territoi- re, de terroir et de bassins de vie ont été sacrifiées sur l’autel d’un soi-disant équilibre géographique. Et six mois plus tard, patatras. Ce bel édifice technocratique seule- ment guidé par de basses tactiques électoralistes et qui n’avait convain- cu personne, même pas la majo- rité de gauche au Conseil géné- ral, s’est écroulé. Car le nouveau Premier ministre, pour se démar- quer de son prédécesseur et mon- trer sa poigne, a tout bonnement décidé de supprimer les Départe- ments. On peut applaudir cette déci- sion à première vue car elle s’attaque, enfin, à ce fameux mil- lefeuille territorial qui serait la sour- ce de tous nos maux et des gabe- gies de la France. Mieux : non seu- lement Manuel Valls a prévu de sup- primer les Conseils généraux, mais il veut en même temps diviser par deux le nombre de Régions. Enco- re une belle idée sur le papier. Mais au-delà des effets d’annonce, au- delà des supposés bienfaits de ces décisions à l’emporte-pièce, où est la méthode, où est la réflexion, où seront précisément les économies tant attendues ? Faudra-t-il par exemple, tout en maintenant un ser- vice communication à la Région Franche-Comté et un autre à la Région Bourgogne en créer un troi- sième pour coordonner l’action des deux premiers ? Si ces intentions sont louables, elles peuvent rapi- dement se révéler comme de fausses bonnes idées. Mais plus que le résultat pour l’instant mécon- nu de ces annonces, c’est la métho- de qui dérange. En matière de réfor- me institutionnelle, la pire des méthodes est l’improvisation. L’annonce de ces réformes radi- cales (sans doute nécessaires mais en les menant l’une après l’autre), surtout sans concertation préalable et à chaque fois avant des échéances électorales intermé- diaires, ressemble plus à un large rideau de fumée qu’à une antici- pation lucide et visionnaire de l’avenir des territoires . Jean-François Hauser est édité par Publipresse Médias 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Direction commerciale : Éric TOURNOUX et Éric CUENOT Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner. A collaboré à ce numéro : David Aubry. Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Mai 2014 Crédits photos : C’est à dire, Lycée E. Faure, F. Vuillemin.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. C’est à dire revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Accident de bus : deux élèves gravement blessés, des parents mécontents

S pectaculaire, l’accident de bus survenu lundi 5 mai à Fuans a laissé des séquelles. À la fois sur les corps et dans les têtes. Malgré d’importants moyens de secours déployés, des couacs sont apparus, notam- ment dans l’information don- née aux parents. Le lycée de Morteau n’a appris que tar- divement que de ses deux élèves étaient gravement tou- chés. Si les services de gen- darmerie et de soins ont rapi- dement dédramatisé la situa- tion, il s’avère qu’un lycéen a été atteint au foie et la rate. Le second a eu une vertèbre brisée, nécessitant de lourdes opérations. Rappel des faits : vers 7 h 45, le chauffeur du car T.E.R. reliant Besançon à Morteau s’assoupit. Le véhicule quitte la chaussée pour terminer sa course 20 mètres plus loin dans

un champ en contrebas. D’importants moyens de sécu- rité sont rapidement déclen- chés pour venir en aide aux 28 personnes qui se trouvent à bord du véhicule qui a plon- gé dans le champ, non loin des habitations. Très vite, un pre- mier bilan est établi : “Il n’y a que des blessés légers : 18 au total” rapporte le sous-préfet. Depuis cet accident, Jean-Thi- mothée qui était dans l’accident a repris les cours au lycée de Morteau… et a surtout passé ses examens pour le bacca- lauréat. Ce qui n’est pas le cas de deux autres de ses cama- rades, plus durement touchés. “Mon fils a eu énormément de chance, témoigne la maman de Jean-Thimothée. Ce que je regrette : c’est que la gendar- merie ne savait pas, trois heures après les faits, ce qu’avait mon fils. J’ai essayé de les joindre, ils ne savaient rien.” Arrivée

à l’hôpital, elle a pu être ras- surée. Quant à la famille dont l’enfant a été touché au foie et à la rate, elle n’a appris que très tardi- vement la réalité des faits. Le lycéen ne figurait d’ailleurs pas sur la liste des élèves présents dans cet accident, transmise par les services de gendar- merie. Ce n’est que le lende- main que l’établissement a été prévenu par la maman que son enfant ne pourrait pas venir en cours. “Nous avons également appris dans la semaine qu’une autre de nos élèves était dans le bus. Heureusement, elle n’a pas été touchée. En matière d’information, c’était un peu juste” , explique le conseiller principal d’éducation du lycée Edgar-Faure de Morteau. Les élèves durement touchés auront la possibilité de pas- ser leurs examens en sep- tembre.

2 000 manifestants ont sillonné Saint-Hippolyte, ville symbole, là où le Dessoubre se jette dans le Doubs.

I ls étaient venus, ils étaient tous là. Des quatre coins de la région, munis de leurs bon- nets verts et pancartes pour le moins explicites et revendica- tives. Les pêcheurs bien sûr, amoureux de la nature et pre- mières victimes collatérales de la pollution mortelle que con- naît notamment le Dessoubre dont le cours éphémère de 33 km se termine justement à Saint-Hippolyte, petite cité comtoise de caractère impactée elle aussi dans le cadre de son développement touristique. Les professionnels de ce domaine économique aujourd’hui reconnu étaient là eux aussi, tout comme les habi- tants et de fait consommateurs, inquiets et incrédules parfois face à cette réalité crûment affichée. “Aujourd’hui, ce sont les poissons qui meurent… et demain ?” Les agriculteurs étaient là eux A vec la création de 20 000 emplois en 13 ans, le secteur horloger et micro- technique continue dʼembaucher en Suisse et notam- ment dans le canton de Neuchâtel qui reste le premier pourvoyeur dʼemplois horlogers avec 15 463 salariés. Cʼest la preuve que le secteur ne connaît pas la crise même si une certaine prudence est affichée. Voilà ce qui ressort du dernier recensement annuel édité par la Convention patro- nale horlogère suisse. En 2013, les effectifs de lʼindustrie horlogère ont continué de pro- gresser pour sʼétablir à 57 286 travailleurs, soit 1 470 postes sup- plémentaires par rapport à 2012. “La progression est plus faible que celle enregistrée en 2011 (+ 4,255) et 2012 (+ 3 013), signe dʼune certaine prudence dans le secteur” relativise la conven- tion patronale qui regroupe 410 entreprises. Avec 1 470 postes créés par rap- port à 2012 (+ 2,6 %), le résul-

aussi, sans se cacher, bien décidés à montrer qu’ils sont prêts à faire des efforts. Car ils le savent, parmi les pancartes, les messages sont d’ailleurs très clairs, le lisier est largement évo- qué et donc leur métier montré du doigt. Il y avait aussi les élus, hommes et femmes politiques de tout bord. Certains venus en tant que maires des villages touchés, d’autre plus mal- adroitement pour distribuer des tracts en vue des prochaines élections. Quelques remarques leur ont d’ailleurs été vertement faites à ce sujet. Le sénateur et président du Conseil général a quant à lui été sifflé lors des discours officiels où d’autres étaient applaudis. On lui reproche son inaction alors que justement plus que jamais il est urgent d’agir. Et c’est bien là finalement la seule question que se posaient les 2 000 manifestants d’un jour. Et maintenant ? tat confirme que lʼindustrie hor- logère reste optimiste malgré un climat incertain, notamment dû au recul des exportations en Asie et aux taux de change défavo- rables. Le chiffre de 57 286 hor- logers reste toutefois très élevé : entre 2004 et 2008, lʼhorlogerie avait vécu une période de forte expansion, et ses effectifs avaient atteint un pic de 53 300 personnes en 2008 avant de chuter à 48 548 à la sortie de la crise économique en 2010. Le trio de tête des can- tons les plus horlogers en termes dʼeffectifs reste Neuchâtel (15 463), Berne (11 361) et Genève (9 546). Vaud connaît la plus forte pro- gression avec 417 embauches contre 140 pour Neuchâtel. Les embauches dans les caté- gories socioprofessionnelles sont les suivantes : personnel de pro- duction (+ 806), administratif (+ 339), personnel de direction (+ 245) et celui à domicile (+ 80). La catégorie “apprentis” augmente de près de 10 % ses effectifs. Le secteur est en forme.

1 500 emplois supplémentaires en 2013 dans l’horlogerie

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