Journal C'est à Dire 195 - Janvier 2014

L E P O R T R A I T

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Vauclusotte

“Opération Parkinson”, l’aventure extraordinaire de Dominique Carrier Parkinsonienne. Dominique Carrier l’est depuis douze ans. Une maladie qui a changé sa vie et qu’une récente opération a permis de dompter. Définitivement ? Nul ne le sait. Elle a décidé de raconter cette aventure extra- ordinaire dans un livre : “Opération Parkinson”.

“L es premiers symptômes sont apparus en 2001. Des tremblements perçus au moment où j’écrivais une lettre” confie Dominique Carrier, peintre bien connue dans la vallée du Dessoubre notamment où est installé l’atelier du Grangeon, son lieu de vie et de création. Femme alors très acti- ve, elle pratique également la danse, le crochet, le tricot, bref, des petits gestes précis et répétés que la mala-

Domie a retrouvé le plaisir des petits gestes dont la maladie l’avait privée

chologiques. “Tout le monde dans mon entourage s’est montré très attentif et a pris soin de respecter ce nouveau ryth- me qui était le mien” poursuit-elle sous les yeux de son mari Antoine, lui qui a accompagné avec amour et patien- ce son épouse et a partagé avec elle l’évolution de la maladie et des trai- tements. En effet, les médicaments vont entrer dans leur vie pour lutter contre les tremblements, mais d’autres troubles apparaissent comme l’endormissement.

qu’on lui présente comme lourde et bien sûr risquée. La réflexion sera longue et la décision sera commune entre la patiente et ses médecins mais aussi dans le couple. “Mieux vaut avoir la sanction d’un échec que l’éternel regret de ne pas avoir essayé.” Un ada- ge qui sonne ici comme une véritable philosophie de vie au moment de fai- re un choix qui peut justement ou la transformer ou la conclure… L’opération est en effet délicate. Com- ment pourrait-il d’ailleurs en être autre- ment quand il s’agit d’intervenir dans le cerveau même d’un être humain pour y placer des électrodes… “L’anesthésie n’était que locale afin que je puisse discuter avec les chirurgiens et leur donner mes impressions, leur faire part de mes réactions.” Douze heures durant, elle va donc tout entendre des détails d’une interven-

tion visant à placer des électrodes afin de déclencher des stimulations céré- brales. “On m’en a posé huit et seules les deux plus efficaces ont été lais- sées en place, reliées à un petit boî- tier que l’on m’a implanté dans l’abdomen.” De ces longues heures, elle garde le souvenir des discussions fina- lement détendues avec les seize per- sonnes présentes dans le bloc opéra- toire. Des sourires parfois pour dédra- matiser l’instant présent. “Je n’ai même pas vu le temps passer !” Le temps justement, c’est ce qu’elle rattrape aujourd’hui. Celui perdu à ne plus pouvoir vivre des journées nor- males, diminuée par la maladie.

“Aujourd’hui, je me réveille le matin en me sentant bien, je peux conduire et effectuer à nouveau les petits gestes de tous les jours.” Mais attention, elle ne se considère pas guérie pour autant. Alors elle savoure à sa juste saveur l’instant présent. Pour les pralines pré- parées depuis le début de l’entretien par contre, ce ne sera pas le cas, il va falloir recommencer. Pas la faute à la maladie cette fois mais aux mul- tiples questions posées et à l’envie de raconter comme elle le fait dans ce livre, son “Opération Parkinson” qui lui donne une chance de voir l’avenir, sans trembler. D.A.

die va peu à peu empêcher. Affairée à la préparation de pralines, derrière son four- neau, Domie poursuit l’entretien en évoquant les premiers examens neurolo- giques au diagnostic incer- tain. Avec un sourire qui en

“Difficile à gérer quand on don- ne des cours de peinture et plus encore quand on doit prendre la voiture ” se souvient-elle, consciente que les quelques sor- ties de route que cela a occa- sionné auraient pu être plus

Une décision

difficile et collective.

dit long sur son état d’esprit d’alors et plus encore sur celui d’aujourd’hui elle lance : “Je préférais qu’on m’annonce la maladie de Parkinson que celle d’Alzheimer !” Car certes, elle le savait, ses gestes allaient devenir plus lents, sa vie d’avant, mais au ralenti avec son lot de douleurs, physiques et psy-

dramatiques. La perte d’autonomie s’installe peu à peu, alors la décision est prise d’aller consulter un spécia- liste à Grenoble. Les échanges sont constructifs, rassurants et permettent déjà à Domie de s’imaginer un avenir plus serein. D’autant que les méde- cins lui parlent déjà d’une opération

Le livre est en vente au prix de 10 euros (dont 4 euros reversés à la recherche) dans plusieurs librairies du Pays Horloger ou directement auprès de Dominique Carrier, 2 rue de la Fontaine 25380 Vauclusotte. Courriel : antoine.carrier3@orange.fr

du 8/01/14 au 11/02/14 -50 % -70 % jusqu’à SOLDES -30 %

81 rue de Vesoul - 25000 BESANÇON

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