Journal C'est à Dire 195 - Janvier 2014

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Pays Horloger Restructurer la forêt pour mieux l’exploiter Les questions foncières sont souvent délicates à aborder en milieu rural. En matière de forêt privée, on parle avant tout de restructuration écologique et économique et de concertation pour mobiliser autour d’un plan de massif qui se veut fédérateur.

Aussi belle soit-elle, la forêt en Pays Horloger est encore trop morcelée pour être exploitée de façon efficace économique- ment et écolo- giquement.

L e plan de développe- ment de massif mis en place depuis quelques mois sur le territoire du Pays Horloger est un outil mis à disposition des proprié- taires forestiers privés, dans le cadre d’un partenariat multiple animé par le Centre Régional de la Propriété Forestière (C.R.P.F.), afin de les aider à gérer leurs parcelles : vente de bois, achat et vente de parcelles, reconnaissance de limites, réso- lution de problèmes de desser- te forestière précise-t-on du côté du C.R.P.F., organisme en char- ge de ce vaste chantier. Il a pour ambition de développer la mobi- lisation de bois tout en sensi- bilisant chaque propriétaire à l’intérêt de la gestion forestiè- re, ce qui aura pour effet de don- ner une dynamique à un mas-

sif forestier, de participer à l'approvisionnement des indus- tries de la filière bois et de sou- tenir l’emploi en zone rurale. Preuve de l’importance de ce volet économique, la mobilisa- tion des pouvoirs publics dans la mise en place de ce plan : Conseil général, Conseil régio- nal, chambre régionale

moyenne 22 hectares… Diffici- le dès lors d’avoir une gestion effi- cace de l’espace boisé en termes écologique comme économique. Même si le mot n’est pas utili- sé, la faute sans doute aux dif-

priétaires forestiers notamment en matière de transactions amiables qui vont permettre d’augmenter la surface des îlots boisés et donc de les rendre plus faciles à exploiter et de fait plus viables. Des transactions “à carac- tère structurant” pris en charge à hauteur de 50 à 80 % sur la partie frais d’actes notariés par des fonds publics. En contrepar- tie, le propriétaire doit prendre l’engagement de ne pas démem- brer pendant les 15 années qui suivent et d’adhérer à un pro- gramme de gestion durable. C’est à ce prix que les forêts du Haut- Doubs seront remembrées. Par- don… restructurées. D.A.

Le Russey Les bénévoles d’Emmaüs toujours aussi motivés Créé il y a 22 ans, le comité Emmaüs du Russey peut compter sur des bénévoles particulièrement investis pour remplir toujours au mieux leur mis- sion. Y compris en suivant des formations com- me récemment en informatique.

d’agriculture et fonds européens agricoles pour le développement rural. Avec un objec- tif : restructurer. Ce plan de massif a en effet une raison d’être

ficultés rencontrées dans d’autres cas en milieu rural, il s’agit bien là de remembre- ment forestier. Plus faci- le sans doute que quand il est question de terres

Inciter financièrement les transactions.

qui se résume en quelques chiffres : la forêt en Pays Hor- loger est à part égale détenue par des propriétaires publics et privés. Sauf que ces derniers ne sont que quelque 2 000 per- sonnes à détenir chacune en

agricoles. Le C.R.P.F. précise sa façon de travailler : “C’est une démarche volontaire : chaque pro- priétaire est libre de participer ou non.” Les techniciens de cet orga- nisme proposent simplement d’apporter un soutien aux pro-

La bibliothèque en régie municipale Installée au rez-de-chaussée du bâtiment du couvent, là où se trouve également l’école primaire, la bibliothèque “Marie-Jo” est animée par une équipe bénévole. Le changement de statut ne changera rien à ce niveau-là. Saint-Hippolyte

O uverte au public plu- sieurs fois dans la semaine avec pour les adhérents un abon- nement annuel est de 8 euros par famille, la bibliothèque “Marie-Jo” met la culture à por- tée de tous. Deux espaces sont distincts, celui dédié à la jeu- nesse et celui dévolu aux

adultes. On y trouve des romans, des livres documentaires, des bandes dessinées, des ouvrages régionaux… “Une partie du fonds nous appartient et tous les trimestres, une part impor- tante est renouvelée par le pas- sage de la bibliothèque dépar- tementale : 300 livres enfants et autant de livres adultes sont

donc des nouveautés tous les trois mois” précise une respon-

récents, en fonction aussi des envies des lecteurs et le devoir aussi de leur faire décou- vrir d’autres choses.”

sable. De quoi dépous- siérer l’image de simple lieu de dépôt que peu- vent encore avoir les bibliothèques dans l’esprit de certains.

Le troisième lieu dans la vie.

Jusqu’ici associatif, le sta- tut de la bibliothèque évo- lue à compter de ce mois de janvier comme

Les bénévoles d’Emmaüs ont suivi avec plaisir et attention les heures de découverte de l’informatique. A vec sa trentaine de bénévoles, depuis plus de vingt ans, le comité local continue inlassablement à collecter papiers, meubles, vaisselle, linge, vêtements puis à trier et revendre afin de tirer quelques bénéfices réutilisés ensuite pour de bonnes causes. “Nous effectuons pour cela une vente par mois dans notre local de la rue des Sapins” explique la secrétaire de l’association, Mireille Bucher. Un local où justement l’outil informatique a fait son apparition, ce qui a nécessité quelques heures de formation. “La moyenne d’âge de nos bénévoles est en effet supérieure à 70 ans. Tous ne sont pas des utilisateurs habituels et pour certains même c’était une découverte” poursuit-elle. Alors, pendant une dizaine d’heures, patiemment, ces bénévoles déjà très investis ont suivi attentivement les conseils de Cilou Ragot venue leur te association qui, comme partout en France fêtera en 2014 le soixantième anniversaire de l’appel de l’abbé Pierre, embléma- tique fondateur d’Emmaüs dont la voix entendue partout dans le pays à l’hiver 54 résonne encore dans toutes les mémoires. “Au Russey, nous organiserons une vente exceptionnelle le 1 er février. Cette journée sera aussi l’occasion de revenir sur l’histoire du mouvement Emmaüs” conclut Mireille Bucher. Un moment privilégié aussi pour faire connaître l’action des bénévoles et rap- peler que, malheureusement, l’association a toujours sa raison d’être pour répondre aux situations dramatiques de détresse et de pauvreté. En s’appuyant sur des valeurs fortes que se plai- sait à répéter inlassablement l’abbé Pierre : l’attention aux plus faibles, la solidarité et la laïcité, l’implication concrète et le refus de l’assistanat, la confiance en la capacité de chacun à être acteur de sa vie, la pratique de la rencontre entre ceux qui vivent l’injustice et ceux qui la combattent, la volonté de lutter contre l’exclusion et de refuser la fatalité…Autant de références qui guident aujourd’hui encore l’action des bénévoles. Une vente exceptionnelle le 1 er février. expliquer les bases du traitement de texte et d’Internet. “Tout le monde était très récep- tif car chacun sait que cet outil va nous permettre d’être plus efficaces dans notre mis- sion.” Une belle preuve de dynamisme pour cet-

l’espéraient les bénévoles pour gagner en efficacité : “Une ges- tion directe par la commune per- mettrait à la bibliothèque de devenir un vrai service public culturel. Sans pour autant coû- ter plus cher d’ailleurs puisque le fonctionnement serait tou- jours assuré par les bénévoles.” Le conseil municipal a accédé à cette demande : “des subven- tions de l’État et du Conseil géné- ral permettront d’informatiser celle-ci et d’accéder à des don- nées numériques plus impor- tantes avec également un accès au site Internet de la Média- thèque départementale Média- Doo” a expliqué aux élus le mai- re Serge Cagnon. Pour tous les acteurs qui s’y investissent, l’idéal serait que la bibliothèque devienne ce que des spécialistes de la culture appellent le troi- sième lieu dans la vie des gens, après celui où l’on vit et celui où l’on travaille. Le lieu des loi- sirs, de la sociabilité, celui où l’on aime passer du temps trop souvent représenté aujourd’hui par les galeries marchandes par exemple. Sans doute ce vers quoi doivent s’orienter les biblio- thèques de demain pour conti- nuer à créer un indispensable lien social.

“Une bibliothèque aujourd’hui a vocation à avoir des livres

Grâce à la ludomotive, les enfants se voient proposer de multiples activités à la bibliothèque.