Journal C'est à Dire 195 - Janvier 2014

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D O S S I E R

Pontarlier 3 millions d’euros en moins pour l’hôpital

quelques craintes. “À l’éviden- ce, cela peut avoir un impact. Ce sont des sommes importantes qui ne seront pas dépensées dans les commerces, dans l’immobilier, chez les artisans. Cependant, on ne sait pas comment sera répar- tie cette baisse de pouvoir d’achat. Le sera-t-elle sur la consomma- tion courante, les biens, le petit commerce ?” interroge Denis Gérôme, président de Commer- ce Grand Pontarlier qui a sou- tenu par ailleurs le mouvement de protestation des mutuelles frontalières. Le fin du droit d’option serait donc un coût porté à l’économie locale puisqu’il pénalise une part ront plus dépenser comme ils pouvaient le faire. “Il y a trois types de consommateurs fron- taliers. Un tiers sont des épar- gnants. Un tiers sont des gens qui consomment en fonction de leur salaire. Le dernier tiers sont des gens qui consomment rai- sonnablement en se faisant plai- sir de temps en temps. C’est la deuxième catégorie qui aura le plus de difficultés avec cette réfor- me, car ces personnes-là auront du mal à revenir en arrière dans leurs habitudes de consomma- tion” explique un banquier pon- tissalien. Il convient donc de ne pas exa- gérer. Si cette mesure gouver- nementale peut secouer l’équi- libre économique d’une région des consommateurs qui a du pouvoir d’achat. En fonction de leurs revenus, les intéressés vont perdre plusieurs centaines d’euros. De l’argent qu’ils ne pour-

où le commerce a pris une place prépondérante, elle ne va pas fai- re sombrer le Haut-Doubs dans la récession. Tout d’abord par- ce que les frontaliers dont on comprend l’amertume continue- ront de consommer, mais peut- être moins qu’avant ou diffé- remment. Ensuite, la fin du droit d’option sera sans effet sur la clientèle suisse qui passera tou- jours la frontière pour venir fai- re ses achats en France. La coti- sation obligatoire ne concerne pas non plus les salariés fran- çais qui sont aussi des consom- mateurs. “Peut-être que cette mesure va finalement mettre un coup d’arrêt à la hausse des prix mobilier de la place. Cette mesure n’est pas la seule susceptible de grever le pouvoir d’achat des frontaliers. L’autre paramètre fluctuant et plus incer- tain est le taux de change qui n’a pas toujours été aussi stable qu’aujourd’hui. Si en août 2011, les frontaliers étaient les grands gagnants d’un franc suisse qui était presque à parité avec l’eu- ro (N.D.L.R. : par le seul jeu des monnaies, ils ont gagné plusieurs centaines d’euros), ils ne sont pas à l’abri d’un taux de change très défavorable comme ce fut le cas dans les années quatre-vingt- dix. À l’époque, la situation était telle qu’elle en a fait douter cer- tain sur l’intérêt de travailler en Suisse. de l’immobilier, ce qui ne serait pas forcément un mal. Nous allons peut-être revenir à des choses plus raison- nables” suppose un professionnel de l’im-

L’hôpital de Pontarlier a calculé que la fin du droit d’option lui coûterait 3 millions d’euros. Le maire, Patrick Genre, demande à l’État une compensation à l’euro près.

blissement de soins a évalué à 3 millions d’euros le manque à gagner si les fronta- liers doivent cotiser demain à l’assuran- ce-maladie française plutôt qu’à une assu- rance privée. Ce déficit correspond au fait que la Sécu rembourse moins les actes que les assurances privées des frontaliers qui représentent environ 25 % de la popu- lation active sur le bassin pontissalien. “À mon avis, l’État n’a pas mesuré les consé- quences que cela aurait sur l’hôpital et pas seulement sur celui de Pontarlier, mais aussi sur les autres établissements situés sur la frontière franco-suisse. J’ai écrit aux ministres pour savoir comment ils comp- taient compenser ce manque à gagner” gouvernement n’avait donné suite à sa requête. “Je vais les relancer. Je veux une réponse début janvier. Nous ne pou- vons pas laisser l’hôpital dans l’expecta- tive et faire l’impasse sur 3 millions d’eu- ros” insiste l’élu. On se souvient qu’en 2011, l’hôpital de Pontarlier dont le bud- get avoisine les 70 millions d’euros, accu- sait un déficit de 5,7 millions d’euros. À ce moment-là, un plan avait été approu- vé pour un retour à l’équilibre en 2014. La fin du droit d’option risque donc de créer de nouvelles turbulences financières pour l’hôpital local, ce que Patrick Gen- re veut éviter. “J’attends une compensa- tion à l’euro près de ces trois millions d’eu- ros. Elle ne doit pas être temporaire. Ce cré- dit doit être pérenne” dit-il. À suivre. Légende 2 : L’hôpital de Pontarlier enre- gistrait déjà un déficit en 2011 de 5,7 mil- lions d’euros. “J’ai écrit aux ministres.” indique Patrick Genre, président du conseil de surveillance de l’établis- sement. Fin décembre, aucun des deux représentants du

P atrick Genre, le maire de Pontar- lier ne va pas lâcher l’affaire. Début décembre, il a interpellé par cour- rier Pierre Moscovici, ministre des

Finances, et Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, sur les consé- quences financières pour l’hôpital de Pon- tarlier de l’abandon du droit d’option. L’éta-

“Un coup d’arrêt à la hausse des prix.”

Patrick Genre, président du conseil de surveillance de l’hôpital a écrit au ministre Pierre Moscovici.

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