Journal C'est à Dire 193 - Novembre 2013

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É C O N O M I E

Christian JOUILLEROT www.christian.jouillerot.swisslife.fr

Maîche L’entreprise Massacrier, au service de l’environnement Depuis près d’un quart de siècle, les habitants du plateau connaissent la société de récu- pération et de recyclage Massacrier. Une entreprise qui a beaucoup évolué ces dernières années sous l’impulsion du nouveau directeur Hubert Sailler.

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Hubert Sailler est satisfait des nouvelles installations qui ont nécessité de lourds investissements.

S ur plus d’un hectare, entre la déchetterie et le centre équestre de la cravache, la P.M.E. familiale reprise en 2006 par Hubert Sailler a fait peau neuve. Et site propre. Explications du directeur, un homme expérimenté dans ce domaine professionnel particu- lier où il évolue depuis près de 40 ans : “Le premier objectif à

investissement total de plus de 2,5 millions d’euros incluant l’achat de nouveau matériel. “Il le fallait pour améliorer les condi- tions de travail et l’efficacité de l’entreprise et aussi d’un point de vue réglementaire” confie le patron bien conscient que ses efforts, au-delà des préconisa- tions administratives, donnent une nouvelle image du métier. “Nous avons même installé une

cuit de ces matières qui néces- site une grande maîtrise car c’est de l’équilibre économique même de l’entreprise qu’il s’agit et donc en l’occurrence de l’avenir de ses dix salariés : “Nous collectons chaque mois 800 tonnes de ferraille et 200 de

l’explique le directeur va bien au-delà de sa seule société : “La France a peu de ressources en matières premières. Notre métier est donc important et représen- te pour le pays un gain écono- mique en évitant d’avoir recours aux importations. De plus, le

mon arrivée a été d’assainir le terrain, de réhabiliter le site. Les sols ont été décapés et dépollués, le traitement des eaux usées pris en charge par un système de séparateur et la création d’un bassin tampon, avec une sub- vention de l’Agence de l’eau. Et nous avons aussi rendu le site plus opérationnel par la créa- tion de plateformes.” Des tra- vaux considérables pour un

cuve enterrée de 30 000 litres pour la récupération des eaux pluviales utilisées pour le net- toyage des véhicules et du site en général.” La propreté, un élé- ment primordial au regard des nouvelles normes mais aussi essentiel dans le cœur même de ce métier atypique. Collecter la ferraille et les métaux non ferreux, les traiter pour les rendre propres et les revendre ensuite à l’industrie métallurgique ou sidérurgique, telle est en quelques mots la mission d’une société telle que la S.A.R.L. Massacrier. À l’arrivée, la radioactivité éven- tuelle est contrôlée, la confor- mité vérifiée avant de passer entre les mains expertes des employés et de leurs impres- sionnantes machines. Un cir-

métaux non ferreux comme le cuivre, le plomb, le zinc ou l’étain” explique Hubert Sailler qui poursuit : “En l’occurrence sur cette activité-là, nous sommes

maillon que nous sommes dans la chaî- ne de vie de ces pro- duits fait que de moins en moins de déchets dits ultimes doivent être enfouis.” Une place par-

Des matières premières essentielles à

l’économie française.

Zoom Une activité qui se diversifie Dans le cadre de son développement la société Massacrier a ajouté plus d’un service à son métier d’origine. Et pas seulement en direction des industriels.

ticulière dans l’économie d’autant plus reconnue aujourd’hui que la profession a consenti des efforts qui en font un acteur en matiè- re d’environnement. La société a évolué. Et ce métier autrefois décrié aussi. D.A.

en majorité approvisionnés par des entreprises horlogères ou autres. Notre rôle consiste à rendre ces matériaux propres, le plus possible car de cela dépend aus- si le prix auquel nous revendons la tonne à l’industrie.” Une impor- tance économique qui comme

“N ous proposons aux entreprises de prendre en charge le tri du déchet industriel banal, à savoir le bois, le plastique ou le car- ton en mettant des bennes à dis- position et en assurant même lʼenlèvement” explique Hubert Sailler qui voit là une opportuni- té intéressante pour les petits commerçants. Une nouvelle clien-

tèle à convaincre, tout comme les par- ticuliers. “Tout le monde peut venir chez nous déposer de la fer- raille ou des métaux

Même le papier et le carton.

Ce métier autrefois décrié permet au pays de limiter les importations de matières premières.

non ferreux. Il faut juste savoir que notre activité fonctionne au poids et que nous payons ce que nous collectons à partir dʼun kilo, notre seuil pour pouvoir rémuné- rer la personne.” Une limite qui nʼexclut pas de faire de petits apports enregistrés et cumulés.

Le directeur poursuit : “Nous pou- vons aussi mettre à disposition des bennes quand les gens vident une maison et il faut aussi savoir que nous collectons papier et car- ton y compris pour les particu- liers.” Quel intérêt puisque cʼest

aussi possible un peu plus haut, à la déchetterie, dans le cadre de la redevance incitative : “Au- delà du sixième passage annuel, ce sera facturé en plus par la déchetterie. Ici, le dépôt est tou- jours gratuit !”

Plusieurs plateformes ont été créées, les sols ont été décapés et les eaux pluviales sont désormais traitées.