Journal C'est à Dire 193 - Novembre 2013

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P L A T E A U D E M A Î C H E

Le Barboux La Chabraque rue dans les brancards Propriétaire du gîte équestre La Chabraque, Anne-Marie Renaud réclame sans jamais les obtenir quelques hectares de communaux pour développer son élevage de chevaux de trot.

L es éleveurs de chevaux et les producteurs lai- tiers trouvent rarement un terrain d’entente, c’est bien le mot, dès qu’il s’agit de partage foncier. Ce qui se pas- se à la Chabraque n’est qu’un épisode supplémentaire dans cette confrontation qui semble faire partie de l’histoire agri- cole du Haut-Doubs. Après avoir fait l’acquisition d’une ancienne ferme comtoise en 1996, Anne-Marie Renaud et sa famil- le l’ont transformée en gîte tou- ristique avec l’espoir d’y associer un élevage de chevaux de trot. “J’attends depuis 17 ans que du terrain communal se libère mais il y a toujours quelque chose qui bloque” , observe la gérante de la Chabraque qui s’estime victime d’une politique agricole systé- matiquement défavorable aux éleveurs de chevaux. Avec seulement 2,5 hectares

autour de sa ferme, elle dispo- se du minimum requis pour fai- re de l’élevage. Assez également pour se positionner comme gîte susceptible d’accueillir des cava- liers engagés sur le nouveau par- cours équestre inauguré cet été sur le Pays horloger. “J’ai pro- fité de la présence de Claude Jeannerot lors de l’inauguration de ce parcours pour lui faire part de mes soucis. À défaut de trou- ver une solution au Barboux, il m’a proposé d’étudier la ques- tion avec Gilles Robert pour cher- cher du terrain sur Le Russey. Cette option ne m’intéresse guè- re car elle est trop éloignée de la Chabraque” , poursuit Anne- Marie Renaud qui faute d’être admise au syndicat pastoral de sa commune est prête à porter l’affaire devant le tribunal des baux ruraux. Dominique Rondot le maire du Barboux connaît bien ce dossier

qui alimente de façon récurrente les débats du conseil municipal. “ Cela fait longtemps qu’Anne- Marie Renaud réclame du ter- rain. Les maires qui m’ont pré- cédé n’ont pas toujours répondu à ses multiples demandes. Dès que j’ai pris mes fonctions en mars 2013 suite au décès du mai- re sortant, j’ai réuni les agri- culteurs en leur suggérant de réserver une partie des commu- naux aux non-agriculteurs. Ils ont refusé, arguant du fait que Madame Renaud n’avait pas le statut d’agricultrice” , explique le maire qui ajoute que ce débat s’inscrit dans un cadre rela- tionnel très tendu entre les pro- tagonistes. Il réitère néanmoins sa volonté de trouver un com- promis. “Je souhaite arranger les choses. Aussi, je réunirai à nouveau les agriculteurs concer- nés.” F.C.

Faute de trouver un arrangement avec les agriculteurs du Barboux, Anne-Marie Renaud est prête à saisir le tribunal paritaire des baux ruraux.

Solidarité Collecte cruciale pour la Banque alimentaire Comme chaque année, la Banque alimen- taire va faire appel à la générosité publique lors de sa collecte dans les grandes surfaces. Une action de plus en plus indispensable.

C haque dernier week- end de novembre, les Banques alimentaires sollicitent le grand public pour leur collecte natio- nale. C’est un rendez-vous soli- daire durant lequel quelque 120 000 bénévoles collectent des denrées dans plus de 7 000 magasins de la grande distri- bution. Chaque produit est redis- tribué dans le département où

tinées aux personnes démunies. Une conserve de légumes, une boîte de compote, un paquet de café, du thon au naturel, des gâteaux ou un litre d’huile, cela peut paraître dérisoire mais ajoutés les uns aux autres, cela représente en deux jours, l’équi- valent de 25 millions de repas ! Pour les bénévoles et les per- manents des Banques alimen- taires, ce don, c’est la garan-

il a été collecté afin que cette aide “béné- ficie” localement aux personnes démunies. En 2012, la Collecte Nationale a permis de collecter l’équivalent de 25 millions de

tie de continuer à aider concrètement près de 820 000 per- sonnes à travers tou- te la France. “Autour de nous, des personnes démunies ne bouclent pas leur budget :

Donner de la nourriture, un geste symbolique et fort.

repas, grâce au soutien crois- sant des associations partenaires et des clubs service, de la gran- de distribution, des entreprises mécènes et des médias. Dans un contexte économique de plus en plus tendu, avec des personnes qui perdent leur emploi, des entreprises qui fer- ment, la précarité gagne du ter- rain. Les Banques alimentaires continuent leur mission d’aide alimentaire malgré les obstacles et font de nouveau appel à tous pour récolter des denrées des-

familles, jeunes, travailleurs pauvres et retraités, voisins, amis, ils sont aujourd’hui plus nom- breux à compter sur nous” explique Arnaud Hincelin, délé- gué départemental de la Banque alimentaire. “Ce don permet d’ai- der au plus près des besoins. En effet, chaque Banque alimen- taire redistribue dans sa région ou son département les denrées récoltées durant ces deux jours. C’est une collecte locale pour une redistribution locale !” Durant deux jours, le 29 et

Les bénévoles seront aux entrées des grandes surfaces, reconnaissables à leurs chasubles orange.

30 novembre prochains, plus de 120 000 bénévoles en gilets oran- ge seront donc aux portes des hypermarchés et supermarchés. “Nous ne demandons pas d’ar- gent, mais des produits offerts selon son budget. Des denrées non périssables afin d‘être le plus efficace possible dans la lutte contre la précarité.” Et cet-

te année plus que jamais, ces deux journées sont capitales. D’abord parce que le nombre de bénéficiaires est en augmenta- tion de près de 10 %. Mais l’in- quiétude va au-delà : “La récu- pération des invendus à dates courtes chaque jour dans les magasins subit une baisse importante et on nous annon-

bénévoles de la banque ali- mentaire une collecte 2014 enco- re plus généreuse que les années précédentes.

ce en plus une baisse du fonds européen d’aide aux plus dému- nis.” Deux paramètres qui inquiètent et font espérer aux

À noter : la collecte se déroule les 29 et 30 novembre aux portes des magasins Intermarché, Carrefour et Aldi à Maîche, Intermarché, Carrefour et Casino à Morteau et Super U au Russey.

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