Journal C'est à Dire 192 - Octobre 2013
L A P A G E D U F R O N T A L I E R
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“Nous avons tordu le cou à des a priori” Études Grande messe à l’O.S.T.A.J., un outil statistique unique entre France et Suis- se encore sous-utilisé alors que les informations foisonnent. Derniers rapports en date : “L’économie de l’Arc jurassien”. Des élus émettent des pistes quant aux futures pistes que l’observatoire pourrait emprunter.
Contours de la dernière étude économique Le forum de lʼO.S.T.A.J. a été lʼoccasion de présenter les résul- tats de la dernière étude de lʼobservatoire intitulée “Écono- mie de lʼArc jurassien”. Sans sur- prise, on apprend que lʼactivité économique sʼest détériorée en France en 2012 dans lʼindustrie et la construction alors quʼelle a bien résisté dans le canton de Neuchâtel, mais aussi à Vaud ou dans le Jura. Une légère relance pour lʼéconomie com- toise pourrait intervenir. Selon les prévisions, la conjoncture de lʼArc jurassien devrait connaître une amélioration, dʼabord modé- rée en 2013 (+ 0,6 %), puis plus nette lʼannée suivante (+ 1,5 %). Lʼindustrie contribue fortement à la richesse dans lʼArc alors que lʼemploi industriel franc-com- tois est à son plus bas niveau depuis dix ans. En 2012, il y a eu une forte hausse du chômage dans le territoire transfrontalier avec 10 300 chômeurs supplé- mentaires.
L’ Observatoire statis- tique transfrontalier de l’arc jurassien dres- se son bilan. Depuis 2005, l’O.S.T.A.J. travaille. Sou- vent dans l’ombre d’ailleurs. Le 2 octobre, l’Office a tenu au Locle une grande messe pour rap- peler ce qu’elle fait, ses missions et rendu compte des desidera- ta de ceux qui l’utilisent et sur- tout vers quelles orientations elle doit tendre. À son actif, elle possède plus d’une dizaine d’études thématiques portant notamment sur l’horlogerie, les travailleurs frontaliers francs- comtois, les microtechniques, le projet de parc du Doubs franco- suisse ou, dernière en date, l’économie de l’Arc jurassien et son évolution. Qui sont poten- tiellement intéressés par ces études ? Les décideurs de Franche-Comté et de ses quatre départements, les quatre can-
tons suisses (Vaud, Neuchâtel, Jura et la partie nord du can- ton de Berne) voire les élus, des entrepreneurs, la presse… Seule véritable entité à réunir une base de données entre deux frontières, elle est aujourd’hui disponible et utilisable par tous. Français ou Suisses ont sans exception loué les travaux de cet institut qui n’est autre que le pendant de l’I.N.S.E.E. pour le côté français, de Neuchâtel statistique, Vaud Statistique ou de la fondation interjurassien- ne pour la statistique côté suis- se. “Comment faisait-on avant pour fonder nos analyses ? , se demande le conseiller d’État neuchâtelois Jean-Nathanël Karakash. Et bien, on fondait nos analyses sur des apprécia- tions. Aujourd’hui, nous possé- dons des données fiables” dit-il. Par exemple, l’O.S.T.A.J. “a tor- du le cou à certaines “fausses
vérités” dit Fabio Fiore, chef de projet au service de l’emploi du canton de Neuchâtel. Selon lui, certaines données sont d’une grande utilité pour la compré- hension des flux frontaliers et des effets des accords bilatéraux sur la libre circulation des per- sonnes. Les chiffres récoltés auraient également permis d’apporter une réponse objecti- ve dans le débat politique “en démontrant que les différentiels de salaire en 2006 entre res- sortissants français et suisses étaient minimes. L’O.S.T.A.J. a réussi à dissiper les craintes de dumping salarial dans la région.” Joseph Parrenin, maire de Maîche et conseiller régional (P.S.), rappelle que ces “études sont un véritable outil de connais- sance.” Il aimerait que les mis- sions se développent encore “en direction de la culture et de
Le bilan de l’observatoire franco-suisse a réuni environ 70 décideurs.
l’urbanisme.” Le maire de Maîche pointe du doigt les problèmes liés à l’urbanisme croissant, déli- cat à maîtriser dans le Haut- Doubs, moins en Suisse voisi- ne : “Nous sommes face à une vraie problématique d’urbanisme. De nombreux ressortissants suisses s’établissent dans nos communes, or nous n’avons aucun moyen statistique de connaître précisément leur nombre et leur évolution. Des études en ce sens nous permet- traient de mieux comprendre ce phénomène et ainsi agir en consé- quence.” Présent dans la salle, le nou- veau consul de Suisse en Fran-
ce écoute. François Mayor est venu au Locle rencontrer les élus et les décideurs qu’il ne connaît pas bien, preuve s’il en est, que l’O.S.T.A.J. a du cré- dit. En outre, l’observatoire actua- lise l’étude réalisée en 2009 sur les salaires dans l’Arc jurassien. L’institut prépare également un rapport consacré à la formation professionnelle transfrontaliè- re dont l’objectif principal sera de relever les similitudes et les complémentarités existantes entre les offres franc-comtoises et suisses. Financé par les col- lectivités suisses et françaises, l’O.S.T.A.J. a sa raison d’être…
Ouverture les dimanches 10 et 17 novembre 10 h-12 h /14 h-19 h Ouvert lundi 11 novembre
Sortie Espace Valentin Nord - Besançon/Miserey-Salines - Tél. 03 81 80 85 00
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