Journal C'est à Dire 192 - Octobre 2013
P A Y S D E P I E R R E F O N T A I N E
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3 mois et 22 jours de marche pour la solidarité Alain Frachebois rentre d’un périple qui l’a conduit à traverser le massif alpin via huit pays différents. À 30 ans, il voulait se fixer un défi tout en marchant au profit d’une cause : celle des enfants malades. Avoudrey
I l est rentré amaigri. Mais il ne regrette rien. Pas même le fait d’avoir perdu son travail de frontalier à La Chaux-de-Fonds alors que sa mise en disponibilité était convenue au préalable avec son directeur… écarté durant son absence. Alain Frachebois, 30 ans, domicilié à Avoudrey et membre du club de football de Guyans-Vennes a réussi le défi qu’il s’était fixé : parcourir la
des Familles à Besançon” rela- te-t-il. Pendant trois mois, il a vécu - presque - coupé du monde, même s’il tenait régulièrement son actualité sur la page face- book ou sur son blog. Un regret : que l’association Semons l’Espoir n’ait pas fait suivre plus assi- dûment son parcours aux enfants malades. Muni de trois paires de baskets, d’un sac à dos, d’un sac de couchage, de
Via Alpina en moins de 5 mois. Il l’a bouclée en 3 mois et 2 jours. Rentré le 1 er octobre, il a retrou- vé sa famille, ses amis, son amie, mais pas son job. Son idée, c’était de marcher. Pas seulement pour lui mais aussi pour les autres. “J’ai contacté l’association Semons l’Espoir et repris le sys- tème de Yannick Grenouillet en vendant mes kilomètres. J’ai pu ramener 3 300 euros à cette asso- ciation qui construit la Maison
Alain Frachebois ici sur le glacier d’Aletsch en Suisse a parcouru 2 600 km en trois mois.
contres aussi, comme cet Autri- chien avec lequel il a parcou- ru une partie du chemin. À raison de 161 étapes, il a ava- lé en moyenne 20 à 30 kilo- mètres par jour. Aidé par des sponsors, il a pu boucler son budget d’environ 10 000 euros.
repas lyophilisés, d’un G.P.S., il est parti en juin de Trieste (Ita- lie) pour suivre cette voie Alpi- na aux mensurations impres- sionnantes : 2 600 km au total, dont 330 000 mètres de déni- velé cumulé. En juin, une par- tie des terrains empruntés était
recouverte de neige. Ensuite, c’est le soleil qui l’a accompagné tout l’été jusqu’au 1 er octobre, date de la fin de son périple. Grâce au G.P.S., il a évi- té de se perdre.
“Dormir dans des gîtes ou des refuges est coû- teux mais on ne peut pas faire autrement” explique-t-il. Protégé par une ferme aban- donnée lors d’un violent
3 300 euros pour
Semons l’Espoir.
Le garçon, passionné de mon- tagne et de randonnée, a par- couru 7 sept pays : la Slovénie, l’Autriche, l’Allemagne, le Liech- tenstein, la Suisse, l’Italie, la France et 8 si l’on compte Mona- co. Et à chaque fois des décou- vertes “comme le magnifique glacier d’Aletsch dans les Alpes suisses” explique-t-il, ou les crêtes autrichiennes. Des ren-
orage, il a gravi le plus haut col à 2 900 mètres d’altitude et a eu le bonheur d’apprendre la naissance de sa filleule alors qu’il était au Grand Saint-Ber- nard. Tout ça n’a pas de prix. Désormais, il va marcher après un sommet : la recherche d’un emploi. Cela ne devrait pas poser trop de problème… E.Ch.
Des passages de cols, dont le plus haut à 2 900 mètres d’altitude.
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