Journal C'est à Dire 192 - Octobre 2013

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V A L D E M O R T E A U

Débat Les poubelles

Grand’Combe-Chateleu Les eaux de la nouvelle station d’épuration se jetteront dans le Doubs

les plus chères de France ? C’est la question que pose le collectif de défense des intérêts des citoyens concernant le prix des déchets dans le Val de Mor- teau. Ses membres ont sorti leur calculette et menacent le pré- sident Binétruy d’une action coup-de-poing.

L es travaux de construction à Grand’Combe-Chateleu de la nouvelle station d’épuration intercommunale sont en cours. a communauté de communes du Val de Morteau investit près de 4 millions d’euros dans cet équipement conçu pour traiter les eaux usées de 9 000 équi- valents habitants. Dans le déroulement de l’opération, une des prochaines étapes consiste à construire le drain par lequel Une canalisation de 700 mètres entre la nouvelle station d’épuration et le Doubs sera construite pro- chainement. C’est par là que s’évacueront les eaux traitées avant de se jeter dans la rivière. vent être aménagés entre le nouvel équipement et la rivière. Sur cette dis- tance, l’eau circulera dans une noue puis dans un fossé ouvert plus profond et plus étroit, qui doivent être creusés et en partie végétalisés. La communauté de communes du Val de Morteau a lancé les appels d’offres pour cet aménagement dont le coût estimatif est de 250 000 euros sub- ventionnés au mieux à 45 % (30 %Agen- ce de l’eau et 15 % Conseil général du Doubs). 250 000 euros sub- ventionnés. vont s’écouler les eaux traitées de la station jusqu’au Doubs où elles se jetteront. Au total, 700 mètres de canalisation doi-

“H abitants du Val de Morteau, vos poubelles valent de l’or !” C’est ainsi que les membres du collectif de défense des intérêts du citoyen (C.D.I.C.) tentent d’interpeller un maximum d’habitants de la communauté de communes du Val de Morteau à travers un tract qu’ils viennent de diffuser. Dans ce tract qu’ils ont également envoyé au président de la communauté de com- munes Jean-Marie Binétruy, ils dres- sent un rapide comparatif des prix de la levée supplémentaire, objet de toutes les critiques depuis la mise en place expérimentale de la rede- vance incitative. La levée supplémentaire sera factu- rée 8,50 euros pour les habitants de la communauté de communes du Val de Morteau pour un bac de 120 litres, contre 4 euros pour les habi- tants du secteur de Maîche, soit 110 % de plus. Les membres du C.D.I.C. sont également allés voir un peu plus loin en France, dans des secteurs qui appliquent le même système qu’à Morteau. Dans l’Ain, la levée sup- plémentaire pour un bac de 180 litres est facturée 3,13 euros, contre 10 euros à Morteau, soit + 285 %.

Pire encore si on compare avec les communes du secteur de Limoges où la levée supplémentaire pour un bac de 12 litres coûte 1,44 euro, contre 8,50 euros dans le Val de Morteau, soit + 490 % ! “Pourquoi payons-nous aussi cher ? se demande Christophe Garessus, animateur de ce collectif de citoyens. Nous n’avons toujours aucune répon- se de M. Binétruy qui joue la poli- tique de l’autruche. Certes on a obte- nu 18 levées par an au lieu de 12, mais ces nouveaux tarifs restent exor- bitants. Nous sommes certainement les plus chers de France. Chez moi, je suis passé de 159 euros en 2012 à 245 euros cette année, c’est une haus- se de 45 %. Inadmissible alors que selon M. Binétruy, il ne manquait que 10 % pour équilibrer les comptes des déchets. Comment justifie-t-il dès lors une telle augmentation ?” S’ils n’obtiennent pas de réponse satisfaisante, les membres du C.D.I.C. envisagent de passer à la vitesse supérieure. Le déversement des sacs- poubelle des 120 membres du col- lectif devant les locaux de la com- munauté de communes n’est pas exclu… “S’il n’y a plus que ce moyen de se faire entendre, on le fera.”

La station d’épuration sera mise en exploitation à l’automne 2014.

Le choix de ce système de drainage a été retenu à la suite d’une étude d’impact. Une autre méthode avait été imaginée. Elle consistait à laisser s’infiltrer les eaux traitées dans le ter- rain. Cette hypothèse a été abandon- née pour des raisons environnemen- tales. Contrairement à ce qui pu être dit, l’eau traitée se jettera bien dans le Doubs et pas dans le Theverot, le ruis- seau qui traverse Grand’Combe-Cha-

teleu. Les travaux d’aménagement de la future canalisation de 700 mètres démarreront début 2014, dans la fou- lée de la procédure administrative de consultation des entreprises. Pour l’heure, le chantier de construc- tion de la station se poursuit. Les murs sont pratiquement achevés. L’ensemble des équipements tels que les bassins, les pompes seront installés ensuite ain- si que le système de télésurveillance.

Pour joindre le collectif : contact.cdic@gmail.com

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