Journal C'est à Dire 191 - Octobre 2013

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L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Val-de-Travers Champignons : l’avis de la contrôleuse Val-de-Travers adhère au groupement Vapko qui forme des experts chargés de contrôler gra- tuitement les récoltes des particuliers. Exemple avec Frédérique Clerc.

L a rentrée scolaire en Suis- se coïncide généralement avec la reprise du contrô- le des champignons par les expertsVapko. Ce sigle qui n’a rien d’une police secrète désigne en langue allemande l’association chargée du contrôle des cham- pignons. LaVapko intègre depuis 1956 un groupement romand qui réunit près de 70 communes dont celle du Val-de-Travers. Depuis le 19 août donc, Frédé- rique Clerc se met à disposition des particuliers le mercredi et Quelques chiffres : Il nʼexiste pas de statistiques officielles sur les cas dʼintoxications aux champignons, mais on signale environ une vingtaine de cas chaque année en Suisse romande. En moyen- ne, la quantité de champignons présentée aux experts lors des contrôles est dʼ1 kg. Environ 5 500 kg sont contrôlés chaque année dont un quart est décla- ré impropre à la consommation. Près de 5 % des paniers contien- nent des espèces vénéneuses ou mortelles. Prudence.

le dimanche de 17 h 30 à 18 h 30. L’accueil a lieu dans un local communal à Saint-Sulpice. “En dehors de ces permanences qui durent jusqu’au 31 octobre, j’interviens également sur deman- de. Je suis mandatée par la com- mune pour effectuer ce servi- ce” , précise l’experte qui s’est découvert sans trop l’expliquer une passion tardive pour la mycologie. Une curiosité person- nelle qui s’est révélée depuis une petite dizaine d’années pour ce qui la concerne. “J’ai eu envie de connaître tous ces champi-

ne par an. Des acquis qu’il faut ensuite entretenir, enrichir tout au long de l’année par un gros travail personnel. Le jour de l’examen final, l’expert Vapko doit déterminer sans aucun sup- port 70 champignons dont 9 toxiques et parfois éliminatoires en cas d’erreur. “On peut consi- dérer être alors en capacité de reconnaître entre 250 et 300 champignons.” Ravie de pérenniser ce service car les candidats ne se bous- culent pas au portillon, la com- mune a logiquement financé

gnons rencontrés lors de prome- nades familiales. Je me suis pri- se au jeu et cela m’a très vite cap- tivée.” Sa passion a pris ensuite une dimension préventive. “Quand l’ancienne contrôleuse du Val- de-Travers a vu mon investisse- ment, elle m’a poussé à suivre les cours de la Vapko” , poursuit Frédérique Clerc qui a pris ses fonctions depuis cette année. N’est pas expert Vapko qui veut. Le cycle de formation théorique et pratique s’étale sur plusieurs années à raison d’une semai-

la formation de Frédérique Clerc. Les cueilleurs amateurs lui apportent en toute confiance leur récolte. C’est une jolie démonstration sensorielle de l’observer sentir, voir, toucher les pieds, les lamelles et les cha- peaux pour mettre assez facile- ment un nom sur chaque espè- ce. On dirait un jeu d’enfant. Cocorico en passant, sa bible avec laquelle elle valide ses choix s’appelle “Champignons de Fran-

ce”. Comme quoi la mycologie se joue aussi des frontières. L’experte Vapko du Val-de-Tra- vers est dans son jardin entre cortinaires, lactaires, russules, polypores et autres clitocybes à identifier. Chaque panier fait l’objet d’une fiche d’enregistrement. La contrôleu- se apporte aussi des conseils, “des combines” sur la manière d’accommoder telle ou telle espè- ce en sauce, au vinaigre…

Le contrôle des champignons en Suisse En lʼabsence dʼune réglementation fédérale, le contrôle des récoltes privées est exercé par des communes ou des can- tons, soit sur une base volontaire, soit en vertu dʼune législa- tion cantonale. On compte près de 500 offices de contrôle offi- ciel en Suisse, dont environ 70 en Suisse romande, où les régle- mentations cantonales sont différentes : Les cantons de Vaud et du Jura chargent les communes ou les groupements de communes dʼorganiser ce contrôle. Dans le canton de Genève, les contrôles sont effectués par le S.C.A.V. (ex-laboratoire cantonal). Le canton de Neuchâtel ne fixe aucune obligation de contrô- le aux communes, mais indique quʼà défaut de les exécuter elles- mêmes sur une base volontaire, elles doivent orienter la popu- lation sur les possibilités de contrôle existantes. Le canton de Fribourg publie la liste des lieux de contrôle. Les cantons de Berne et du Valais ne disposent dʼaucune légis- lation spécifique.

Du 19 août au 31 octobre, Frédérique Clerc contrôle deux fois par semaine les cueillettes des particuliers.

La manufacture Cartier mise en service Val-de-Travers

La nouvelle usine du groupe Richemont à Couvet est désormais en fonctionne- ment. Bonne nouvelle pour la commune ravie d’accueillir une telle société sur la zone de la Léchère. A lors qu’on aménage des surfaces commer- ciales et des lotissements à tour de bras sur la bande frontalière, nos voisins suisses se réjouissent de l’ouverture de nouvelles entre- prises. “Cartier crédibilise une zone. C’est une belle tête d’affiche” , explique ravi Frédéric Mai- ry, conseiller communal responsable de l’économie, des finances et de l’intégration sociale au Val- de-Travers. La commune s’est engagée depuis plusieurs années avec l’appui du canton de Neuchâtel dans la transformation de la zone de la Lèchère située à Couvet en pôle de développement économique. Une dizaine de nouvelles parcelles de 2 700 à 15 500 m 2 ont été viabilisées avec les réseaux et les dessertes adéquates. Cartier inaugure cet- te nouvelle zone économique. La manufacture du groupe Richemont a investi 30 millions de francs suisses dans la construction d’un bâti- ment sur deux niveaux avec une surface au sol de 5 500 m 2 . Le chantier s’est terminé durant l’été et les premiers collaborateurs ont pris pos- session de leurs nouveaux locaux. Le siège parisien de Cartier reste encore très discret sur les effectifs et les produits fabriqués à Couvet. Il est toutefois prévu que le lancement de la nouvelle usine mobilise une centaine de salariés avec une montée en charge progressi- ve. Les élus communaux n’en savent guère plus. Ils apprécient déjà comme il se doit cette mise en route. “On souhaite que ce pôle économique s’articule autour des microtechniques : horloge- rie, matériel médical… On a passablement

d’atouts : la proximité de la frontière, une région assez bien desservie par la route et le train et des prix de terrains attractifs. On peut ajouter des structures d’accueil et une fiscalité toujours inté- ressante pour les entreprises même s’il y a eu une refonte du système avec une harmonisation des taxes. Au bout du compte, les collectivités y gagnent quand même.” En 2012, l’imposition des entreprises a rap- porté 4,8 millions d’euros au Val-de-Travers sur un budget de 64 millions de francs suisses. Tout laisse à penser que cette contribution va évoluer crescendo tout comme l’impôt sur les frontaliers qui représente déjà une rentrée de 2 millions de francs suisses dans les caisses communales. C’est beau la prospérité économique. Le bâtiment Cartier qui comprend deux niveaux avec une surface au sol de 5 500 m 2 inaugure l’occupation du pôle de développe- ment économique de la Léchère.

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