Journal C'est à Dire 191 - Octobre 2013

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É C O N O M I E

Aménagement du territoire

L’homme qui pesait 58 millions d’euros Le Commissaire au Massif du Jura prend sa retraite après avoir financé de nombreux projets touristiques et économiques dans le Haut-Doubs. Michel Cothenet en profite pour remettre à leur place certains élus du Doubs. Confidences.

C’ est sans doute celui qui maîtrise le mieux le massif jurassien. Paradoxalement, c’est aussi celui que l’on connaît le moins.Michel Cothenet, Commis- saire auMassif du Jura, fait par- tie de ces hommes qui préfèrent l’ombre à la lumière. De la lumiè- re, il en a pourtant apporté au Haut-Doubs et à l’ensemble du massif jurassien en aidant finan- cièrement le développement tou- ristique et économique à hauteur

de 58,64millions d’euros.À l’heure de la retraite, le “Préfet de laMon- tagne” accepte d’évoquer 9 années de mandat. C’est à dire : Lorsque vous regardez dans le rétroviseur, êtes-vous satisfait de votre bilan ? Michel Cothenet : Humble- ment, je pense que oui avec un montant d’aides de 48,64 mil- lions d’euros accordées de la convention de massif (+ 9,8 mil-

lions de F.E.D.E.R.) même si nous avons patiné sur de nom- breux dossiers dans le Haut- Doubs. Là-bas, des élus ne consi- dèrent pas le tourisme comme porteur… à l’inverse du Jura. Dans le Jura, le commissariat est intervenu pour 10,3 millions d’euros sur un total de 70 mil- lions d’euros de projets alors que nous sommes intervenus à 5,85 millions d’euros dans le Doubs. Le Jura a donc bénéficié de 37 % de subventions et 31 %

Michel Cothenet a beaucoup apporté au développement économique et touristique du Haut-Doubs et Jura.

Càd : Avant de transmettre le flambeau à Thierry Delor- me, d’autres projets seront- ils aidés d’ici 2014 ? M.C. : Oui, je viens de recevoir une demande de subvention de la part de Pierrefontaine-les- Varans pour la réfection de la salle de spectacle. Je répondrai positivement car cette zone est dans le ventre mou du Haut- Doubs. Il faut l’aider. Je vais éga- lement apporter mon aide pour le projet touristique de La sour- ce du Lison. Càd : A la décharge des élus, beaucoup de dossiers sont difficiles à concrétiser du fait de normes françaises tou- jours plus draconiennes. En tant que représentant de l’État, que répondez-vous ? M.C. : Je dénonce ces procédures lourdes. Je regrette aujourd’hui que les services de l’État aient Càd : Pensez-vous avoir utilisé l’argent public à bon escient ? M.C. : Je pense que oui. Glo- balement, je suis satisfait et j’ai toujours refusé d’allouer des bud- gets de fonctionnement. Il faut faire de l’investissement. Sur les aides apportées au cours des 7 dernières années (convention 2007-2013), la plupart étaient dans l’investissement ou dans du financement d’action. Càd : Pourtant, l’étude tou- ristique commandée par la communauté de communes du Val de Morteau qui nous apprend que le Doubs est un fleuve a été financée en par- tie par le Commissariat… M.C. : Le sujet a fait polémique. Nous avons rencontré le cabi- net d’études le 26 septembre et nous serons attentifs, et notam- ment mon successeur, à ce tra- vail. Càd : Votre retraite, vous la passerez forcément dans les Montagnes du Jura… M.C. : Oui (rires). Je vais me reposer et voyager. Propos recueillis par E.Ch. perdu la culture du conseil. Cela fait perdre beaucoup de temps et démotive les élus.

pour le Doubs.

Càd : Pouvez-vous préciser les projets qui ont patiné ? M.C. : Il y a bien sûr le dévelop- pement des canons à neige à Métabief. Voilà 15 ans que l’on en parle. Avec ce retard, je n’ai pas pu apporter de financement car les crédits étaient épuisés. J’aurais pu apporter 500 000 euros dans la conven- tion de massif et l’aide du F.E.D.E.R. ! Aujourd’hui, je suis même inquiet pour le centre aqualudique de Malbuisson. Ce dossier a pris un an de retard à cause des deux communautés de communes et du syndicat. Si toutes les autorisations ne sont pas réunies avant novembre, ils perdront environ 500 000 euros de nos subventions. Càd : Le Haut-Doubs ne vou- drait-il pas du changement assez loin. Ils font de l’immobilier, vivent sur le boom frontalier, avec une agriculture florissan- te et une industrie qui se por- te bien. J’ai beaucoup plus de facilités à mener à bien des pro- jets dans le Jura. Et aussi dans le Pays Horloger ou encore dans le secteur Chapelle-des-Bois où j’ai bien travaillé avec Jean- Marie Saillard. Càd : Le Pays Horloger, que lui avez-vous apporté ? M.C. : J’ai été le premier à finan- cer le projet de microcrèche de La Sommette par exemple. C’est anecdotique, mais c’est impor- tant. Nous avons financé le site internet du Pays Horloger, aidé la liaison cyclable Gilley-Pon- tarlier, créé la Grande Traver- sée à cheval, et les hébergements comme l’Hôtel de la Guimbar- de à Morteau qui a profité de nos aides. Nous avons également mis les moyens pour l’hébergement de qualité qui fait défaut en aidant l’Évasion tonique de Villers-le-Lac, Azu- reva à Métabief ou relancé le village vacances de Chapelle- des-Bois. et du développe- ment touristique ? M.C. : C’est vrai que des élus du Haut- Doubs côté Métabief- Malbuisson relè- guent le tourisme

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