Journal C'est à Dire 191 - Octobre 2013

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É C O N O M I E

Mr. DOUNO GRAND VOYANT MÉDIUM

La Voie Verte tombe à l’eau La décision du tribunal administratif annulant l’arrêté d’utilité publique du projet de Voie verte autour du lac saint-Point a fait l’effet d’une bombe. Entre joie et consternation. Tourisme

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L a nouvelle est tombée le 5 septembre alors que plus personne n’y croyait. Elle en a surpris plus d’un et en premier lieu Claude Jean- nerot qui après un bref commu- niqué est revenu sur le sujet le 19 septembre dernier lors de la visite du chantier de la réserve collinaire de Métabief. “La voie verte, elle est en panne. Le pro- pos d’un élu, c’est de prendre en compte le réel comme il est. Nous sommes dans un pays de droit. Je n’ai pas de commentaire à formuler sur la décision de jus- L’annulation d’un arrêté d’utilité publique revêt un caractère tout à fait exceptionnel. Sur ce point, le tribunal estime que l’objectif sécuritaire qu’on est en droit d’attendre d’une voie verte n’est pas atteint. “Considérant que cet aménagement est prévu non pas en site propre mais en adap- tant la circulation routière par des limitations de vitesse, des réductions de voie et neuf amé- nagements de type alternats ou écluses à circulation alternée, ainsi que par un partage de voie dans la traversée des villages des Grangettes et de Saint-Point- tice. La seule chose, j’observe que le tribunal adminis- tratif a pris une position contraire au rapport du commissaire public” , s’en étonne encore le président du Conseil général. Ce en quoi il n’a pas tort.

Lac, que ces conditions d’aménagement, qui sont de nature à porter atteinte à la sécu- rité des usagers de cette infra- structure que sont les adeptes des modes de circulation doux mais également les personnes à mobilité réduite et les familles avec des enfants en bas âge, ne permettent pas de satisfaire l’objectif, pourtant assigné au projet, d’un aménagement d’une voie sécurisée et dédiée aux modes de circulation doux.” Denis Bau- quier, le porte-parole de l’ensemble des requérants ne jet n’avait plus rien d’une voie verte” , déplore celui qui pointe du doigt un manque flagrant de concertation et un décalage com- plet avec les réalités du terrain au quotidien. Le tribunal remet aussi en cau- se l’évaluation des retombées économiques inhérentes au pro- jet. “La voie telle qu’elle est pro- jetée ne présentera qu’un attrait restreint qui ne saurait dépas- ser le cadre départemental… que cette faible attractivité au regard de son coût estimé qui s’élève à 13 millions d’euros hors taxes, soit un coût d’1,1 million d’euros, est de nature à priver d’utilité boude pas sa satisfaction. “Toutes ces remarques avaient pourtant été faites dans le cadre de l’enquête d’utilité publique mais beaucoup n’ont pas été prises en compte. Ce pro-

publique l’opération projetée.” En réponse, Claude Jeannerot revient sur l’exagération du coût de l’équipement. “Il n’a jamais été question de 20 millions d’euros comme on a pu l’entendre ou le lire. Le coût initial est de 13 millions d’euros. La marque de fabrique du Conseil général, c’est de respecter les coûts d’objectif.” Sur le volet sécuri- taire, il rétorque. “On veut nous faire croire qu’il s’agit d’un équi- pement dangereux. Est-ce inac- ceptable qu’on puisse ralentir la vitesse des voitures pour per- mettre aux modes doux de se déplacer ?” L’agression paysagère dénoncée avec la mise à nu des falaises et l’empilement de roche pour sou- tenir les élargissements de chaussée lui semble selon lui tout aussi erronée. “Pour l’instant, je réfléchis sur la sui- te à donner. Le projet sera retar- dé. Il ne faut pas donner autant de place à quelques propriétaires de quelques arpents de terre. Ils ne sont pas propriétaires de ce département.” De son côté, le préfet “prend acte de la décision S’il prend acte de la décision du tribunal administratif, Claude Jeannerot dénonce les travers d’une minorité d’opposants à laquelle il entend bien ne pas donner raison.

du tribunal administratif et étu- die la possibilité d’interjeter appel de ce jugement.”

Le projet sera retardé.

F orce est de reconnaître que le projet d’enneigement artificiel de la station deMétabief est loin d’avoir suscité la même vague de protestationmédiatique que la Voie Verte. Et ce n’est pas le panneau dressé par quelques contestataires lors de la derniè- re visite de chantier du président Réserve collinaire : merveille d’intégration ou catastrophe écologique ? Alors que le chantier de la réserve qui ali- mentera les canons à neige est pratiquement terminé, quelques voix s’élèvent pour dénon- cer, sans grand succès, l’impact environne- mental du projet, son coût énergétique et son inadéquation économique. Métabief

Claude Jeannerot qui va changer la donne. À l’origine de cette réaction, une dizaine de personnes regroupées au sein du collectif “citoyens_mouthe_montdor@yah oo.fr”, une structure quasi incon- nue sur la scène médiatique. “On a commencé à se réunir à propos des gaz de schiste et du problème des abeilles. Avec cet- te réserve d’eau, les élus ont des objectifs qui ne sont pas les bons. On ne peut pas penser qu’aux touristes. On dépense beaucoup d’argent pour le développement de l’alpin et très peu pour le nor- dique. Ce projet s’appuie sur des données climatiques qui sont fausses à la base” , explique Fran- çoise, membre du collectif, en admettant qu’il est un peu tard pour inverser la suite du pro- gramme. Cette prise de position n’est pas sans rappeler celle des Verts de Franche-Comté, les seuls qui se soient véritablement opposés au projet. Ils ont profité de la venue de Claude Jeannerot pour constater une nouvelle fois les dégâts. Cette réserve collinaire répond selon eux à “une logique de développement très à la mode dans les années quatre-vingt.” Et ils ne se privent pas de dénon- cer la vision “courtermiste” du Conseil général. “Quels choix aberrants que de vouloir autant

investir dans des équipements pour des intérêts économiques très limités et à très court terme en niant les conséquences déjà perceptibles du changement cli- matique.” On passe sur l’impact environ- nemental et le pompage dans un autre bassin-versant pour pointer du doigt la facture éner- gétique et ses répercussions auprès des habitants du Mont d’Or. “Le Conseil général s’excusera-t-il auprès des habi-

de Jeannerot sur l’accueil tou- ristique. Je suis tout à fait en phase avec lui sur la politique neige de culture. Je suis désolé de voir qu’on oppose le dévelop- pement à l’écologie alors que c’est faux” , observe Jean-Marie Saillard, le conseiller général du canton de Mouthe dont les convictions politiques penchent plus à droite qu’à gauche. À quelques semaines du début du remplissage programmé autour du 11 novembre, la rete-

nue offre un visage beaucoup plus avenant qu’à l’époque des pre- miers tirs de mine au printemps dernier. “Il faut compter 45 jours pour remplir la retenue. On pourra produire de

tants pour la hausse engendrée par le nou- veau contrat E.D.F. ren- du nécessaire par les pics de consommation durant l’hiver pour la production de neige artificielle ?” se deman- dent les Verts.

Le soutien d’une grande partie des élus du Haut-Doubs.

façon manuelle à partir de décembre. En fonctionnement normal, on remplira principa- lement au printemps avec un complément juste avant l’hiver” , indique Olivier Érard, le direc- teur de la station de Métabief aux élus locaux invités à décou- vrir l’avancée des travaux. Le directeur de la station annon- ce également sans complexe concernant les préconisations environnementales : “On a fait plus que ce qui nous était deman- dé.” De quoi devenir verts de rage.

Face à ces critiques, le président du Conseil général réagit en sens inverse. “On entend dire qu’on a détruit le site. Non seulement on ne l’a pas détruit mais on aura encore contribué à valo- riser ce lieu avec ce plan d’eau qui s’intégrera tout naturelle- ment. À l’automne prochain, la nature aura repris ses droits. C’est une bonne nouvelle pour notre territoire” , explique Clau- de Jeannerot qui bénéficie sur ce projet du soutien d’une gran- de partie des élus du Haut- Doubs. “J’ai toujours suivi Clau-

Le collectif Mouthe-Mont d’Or dénonce le gaspillage de la ressource de la ressource en eau induit par ce projet de retenue collinaire.

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