Journal C'est à Dire 191 - Octobre 2013

À Besançon, Humbert décline violemment l’appel à l’unité Municipales 2014 43 P O L I T I Q U E D imanche 15 sep- tembre aux alen- tours de 19 heures : c’est parun longmes- sage posté sur le l’homme. J’ai fait et je ferai. C’est pour cela que j’envisage pour Besançon une liste de compé- tences. Je souhaite le rassem- blement de personnes qui veu- lent travailler assidûment pour notre ville…” Le sénateur Humbert apporte une cinglante fin de non-recevoir au vœu de rassemblement de Jacques Grosperrin, le candidat de la droite aux munici- pales de Besançon. Pour l’unité de la droite, on est encore loin du compte.

didature de M. Humbert, Michel Vienet se base sur le fait que “90 % des amis de Jean-Fran- çois Humbert sont déjà à nos côtés.” Dans ce contexte, disons, tendu, on affiche pourtant offi- ciellement du côté de l’U.M.P. une réelle volonté de réunir dans une même dynamique les deux “amis” de la droite. Une gageu- re ? J.-F.H.

réseau Facebook que Jean-Fran- çois Humbert, fidèle à sa métho- de de “l’élu insaisissable” a choisi de répondre aux appels du pied de Jacques Grosperrin. Il n’y va pas par quatre chemins : “Jacques Grosperrin, magnanime, me pro- pose par voie de presse (il a télé- phoné à mes assistantes afin d’avoir mon numéro de téléphone, mais celui-ci n’a toujours pas sonné !) de “le rejoindre”, mimant une fois de plus la pseudo “poli- tique de la main tendue” d’Alain Joyandet. Le rejoindre, c’est-à- dire le suivre… parce qu’il est officiellement investi par l’U.M.P. L’investiture est un vernis ration- nel pour envisager une légiti- mité” tacle le sénateur. Il pour- suit sa salve : “Quels sont ses autres arguments ? Un pro- gramme basé sur le copiage de la méthode Copé, une fabrique “d’universités d’été” (copiage des appareils politiques nationaux) où sont invités (gratuitement je l’espère) des experts de… “l’ utopia”. Tout ce déballage d’une pseudo-force pour faire oublier par exemple son sens politique lorsqu’il écrivait sur sa profes- sion de foi pour les élections can- tonales : “Je serais fort étonné que la majorité de la population du canton de Besançon-Est, que j’ai la prétention de bien gauche”… Éric Alauzet rem- portait ledit canton historique- ment de droite ! Que dire des élections législatives dans une circonscription de droite. Mais c’est certainement et toujours la faute des “autres”. Jean-François Humbert n’épargne pas non plus Philip- pe Gonon de l’U.D.I. : “Quant au candidat proclamé tête de liste de l’U.D.I., il est toujours per- suadé que ses idées sont les bonnes qu’il soit MoDem ou U.D.I. et surtout battu par les battus. Il arrive toujours derrière les perdants. J’admire son aplomb à s’envisager comme ras- sembleur d’une droite locale” flingue le sénateur qui semble jouer la politique de la terre brû- lée. En conclusion, Jean-François Humbert réaffirme sa volonté de former une liste : “Ils sont “officiellement” investis. Ils veu- lent “récupérer”, “gouverner” Besançon mais Besançon méri- te plus que des négociations, Besançon mérite plus que des palabres enchaîne-t-il. Besan- çon veut des gages d’hommes et de femmes de caractère mais aussi de modération. Notre vil- le veut une équipe au service de ses habitants plutôt que des “maîtres”. L’enjeu de la politique est l’attitude intérieure de connaître, ait la réelle envie d’élire au Conseil général du Doubs un homme dont les convic- tions politiques le clas- sent à l’extrême

Dans l’entourage de Jean-Fran- çois Humbert, on balaie égale- ment d’un revers de la main ces tentatives de ralliement : “Jean- François Humbert est très serein. Il suit son chemin en constituant sa propre liste. Il n’est pas ques- tion de se rallier à Jacques Gros- perrin ou Philippe Gonon. Quelles expertises ont ces personnes qui l’appellent ? Jean-François Hum- bert a une ligne. Il rappellera qui il est, et ce qu’il a fait pour la droite.” Ambiance… Jean-François Humbert, souf- frant depuis son accident de san- té le 15 septembre, n’a pas pu apporter d’autres commentaires que ceux qu’ils avaient postés sur Facebook. Dans les instances de l’U.M.P., la pilule Humbert ne passe tou- jours pas même si Jacques Gros- perrin espère toujours un signe du sénateur en sa direction. “Nous appelons au rassemble- ment de toutes les forces vives de la droite républicaine” mar- tèle Michel Vienet, le secrétai- re départemental de l’U.M.P. Il sait, comme le candidat Gros- perrin, que sans cette belle uni- té (au moins de façade), la droi- te n’a strictement aucune chan- ce de faire vaciller la citadelle Si le candidat Grosperrin se dit “toujours prêt” à discuter avec le sénateur Humbert, le parle- mentaire n’est toujours pas le bienvenu auprès des instances locales de l’U.M.P. avec qui il a complètement coupé les ponts. À l’U.M.P., la rancœur est tena- ce, et ce n’est rien de le dire. “La candidature Humbert n’est ni crédible, ni sérieuse, ni souhai- table tranche Michel Vienet en sa qualité de secrétaire dépar- temental. Si pour l’U.M.P., “la main reste tendue et la porte ouverte” , on estime toujours que Jean-François Humbert “est un type qui ne tient pas ses enga- gements” poursuit Michel Vie- net sévère. Alors que l’U.M.P. affirme avoir “financé sa cam- pagne aux dernières sénatoriales de septembre 2008 et on attend toujours son chèque, qu’il nous rembourse les 5 000 euros que l’U.M.P. lui a avancés” balance M. Vienet. Sans même parler des 27 bouteilles de champagne que M. Vienet avait personnel- lement “prêté” à M. Humbert pour fêter sa victoire ce même soir de septembre 2008 à Micro- polis… S’il ne juge pas crédible la can- socialiste de Besançon. Mais dans cette belle mécanique, un rouage s’est brutalement grip- pé le lundi 26 août quand le sénateur Jean- François Humbert a annoncé sa candidature aux municipales. Le caillou dans la chaussure de l’U.M.P.

Michel Vienet, secrétaire départemental de la l’U.M.P., sévère à l’égard du sénateur Humbert.

Les 27 bouteilles de champagne.

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