Journal C'est à Dire 191 - Octobre 2013

37

P L A T E A U D E M A Î C H E

Le tourisme comme vecteur économique Entre les premiers plateaux du Haut-Doubs horloger et le pays de Mont- béliard toujours très économiquement lié à l’industrie automobile, le can- ton de Saint-Hippolyte fait figure de petit îlot enclavé. Avec ses 20 com- munes unies autour du chef-lieu peuplé d’un peu moins de 1 000 habitants sur les 4 300 que compte l’ensemble du territoire, pas facile de développer une politique économique ambitieuse. Le conseiller général Serge Cagnon est bien conscient des spécificités de son canton dont il dresse un état des lieux tout en dessinant quelques pistes pour l’avenir. Canton de Saint-Hippolyte

C’ est à dire : Comment expliquer le peu d’activité indus- trielle sur le canton aujour- d’hui ? Serge Cagnon : Le canton a eu son heure de gloire il y a un peu plus d’un siècle avec la produc- tion de cuirs par exemple au chef-lieu, la fabrication des pinces maillées à Montécheroux et toutes les industries qui utili- saient dans le moindre village les eaux du Doubs et du Des- soubre pour leur force motri- ce. Quand l’électricité a sup- planté ce besoin-là, ces activi- tés ont disparu… D’autre part, le relief du canton est très escar- pé et les voies principales de communication sont éloignées donc les entrepreneurs d’aujourd’hui vont ailleurs.

Càd : Il reste quand même un tissu économique diver- sifié ? S.C. : Oui, avec une seule indus- trie qui est Facel, fabricant d’éponges installé à Liebvillers, commune où est aussi installé E.D.F. qui compte une vingtai- ne d’employés sur le canton tra- vaillant sur trois ouvrages

qui est très positif notamment pour le tourisme. Càd : Le tourisme qui juste- ment est un levier du déve- loppement économique local ? S.C. : C’est en effet le choix qu’a fait la communauté de com- munes qui a cette compétence. Avec un office de tourisme désor-

Serge Cagnon mise beaucoup sur le tourisme pour maintenir et même développer le tissu économique local.

hydrauliques. On a aussi une importan- te scierie à Indevillers et un secteur agrico- le très développé avec de nombreuses exploi-

mais permanent, des capacités d’accueil diversifiées en cam- ping, gîtes, quelques chambres d’hôtes et les hôtels, nous avons

S.C. : Nous avons en effet aus- si la chance d’avoir des petits commerces nombreux et diver- sifiés. Tout comme l’offre arti- sanale d’ailleurs. Le dévelop- pement des animations est donc bien l’objectif principal. Nous nous y attelons en proposant découverte du patrimoine, ran- données accompagnées, festival de musique en été.À cela s’ajoute la présence des deux rivières que sont le Doubs et le Des-

soubre qui pourraient attirer encore plus de pêcheurs venus de l’extérieur. Càd : Des visiteurs qui sont aussi des consommateurs ? S.C. : C’est tout à fait le but du développement de l’offre tou- ristique locale. La fréquentation génère des dépenses sur place dans les commerces, une fré- quentation accrue dans les res- taurants et les divers héber-

gements qui du coup auront besoin d’améliorer l’existant en faisant appel aux artisans… Nous avons la chance d’habiter un canton riche par son patri- moine et ses sites naturels. À nous d’en faire un atout éco- nomique qui viendra compen- ser l’absence d’industrie tout en confortant des emplois non délo- calisables.

“Conforter des emplois non délocalisables.”

tations principalement tournées vers la fabrication de comté qui permettent de faire fonctionner trois coopératives à Valoreille, Indevillers et aux Plains-et- Grands-Essarts. En plus, quelques agriculteurs ont fait le choix de la diversification, ce

le potentiel d’accueil. Y compris pour les camping-cars pour qui nous avons créé des aires d’accueil. Càd : Reste à faire venir ces touristes qui feront vivre le commerce dans les villages…

Propos recueillis par D.A.

Made with FlippingBook flipbook maker