Journal C'est à Dire 191 - Octobre 2013

D O S S I E R

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LE TRAIN DES FRONTALIERS NE FAIT PAS L’UNANIMITÉ

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Alors qu’elle avait bien failli disparaître dans les années quatre-vingt-dix, la ligne ferroviaire Besançon-la Suisse, rebaptisée récemment “ligne des horlogers”, a retrouvé toute sa vocation ces dernières années avec de plus en plus de voyageurs conquis par le train et un afflux de travailleurs frontaliers qui se rendent tous les jours en Suisse par le train. Cette ligne est celle qui a connu la plus forte aug- mentation de fréquentation de toute la région Franche-Comté. Revers de ce succès commercial, la ligne Besançon-La Chaux-de-Fonds est aujourd’hui limitée par une infrastructure vieillissante, des retards et des pannes à répétition qui han- dicapent son développement et suscitent la grogne des usagers. De son côté, la Région qui finance cette ligne se repose aussi sur la S.N.C.F. pour contribuer à améliorer cette desserte ferroviaire, vitale pour le Haut-Doubs frontalier.

Train Les usagers agacés, la S.N.C.F. tempère Correspondances avec un train en retard, difficultés de gestion du trafic, ou incidents techniques, sans compter les grèves. Tout cela pollue la vie des usagers de la ligne Besançon-La Chaux-de-Fonds. Dernier incident en date : le 24 septembre avec le train qui n’a pu redémarrer de la gare d’Avoudrey. Heureusement, moins de difficultés pour les frontaliers réalisant le trajet Morteau-La Chaux-de-Fonds. La S.N.C.F. se défend.

I ls sont (pour certains) fati- gués, las de se demander s’ils arriveront ou non à l’heure prévue à destination.Avec la ponctualité, la ligne des horlogers a parfois des difficultés au point que des usagers du train Besan- çon-La Chaux-de-Fonds balan- cent. Surtout si vous les inter- rogez un 24 septembre…date de la suppression pure et simple en gare d’Avoudrey d’un train suite à une panne. Ils auraient pu le comprendre si cela ne devenait récurrent. Comme elle fait cinq

fois par semaine, Valérie, une Bisontine qui travaille dans un bureau à Morteau, se rend à la gare Mouillère de Besançon à 7 h 06 pour une arrivée - normalement - à 8 h 26 en gare de Morteau. Ce jour-là, le train n’arrivera jamais à bon port. “Ça commence à fai- re beaucoup” dit l’utilisatrice du rail qui a écrit à la S.N.C.F. pour lui faire part de son désarroi. Elle attend toujours une répon- se même si elle est heureuse de savoir quelle pourra se rendre

au prochain comité de ligne (lire en page 23). En l’espace d’un an, les incidents se seraient multipliés, preuves à l’appui. Comme elle a obli- gation de le faire, la société du rail édite des bulletins de retard à chaque dépassement d’horaire. C’est aussi un moyen pour les salariés ou les lycéens d’argumenter leur retard ou leur absence à l’employeur.

S.N.C.F. : “96 % de ponctualité, c’est notre meilleure ligne” R esponsable de la ligne des horlogers, Jean-Fran- çois Dumont nʼa pas la même vision que les usagers en colère. “Vous avez peut-être interrogé la personne qui sʼest retrouvée avec un train sup- primé ou avec un retard ou qui a subi une grève, mais à chaque fois nous proposons des moyens de substitution. La ligne des horlogers possède un taux de 96 % de ponctualité, parfois 97 %. Cʼest la meilleure ligne de Franche-Comté (T.E.R.). Effectivement, cʼest une voie à sens unique. Il peut y avoir des aléas de production mais cʼest rare. Nous avons du matériel neuf et une voie modernisée. La liaison connaît une pro- gression constante avec un dou- blement de fréquentation entre 2002 et 2011. Sʼil existe des suppressions, les trains vers la Suisse sont protégés. Jʼinvite les usagers à venir au comité de ligne.”

Florilège : le 23 février : 5 minutes de retard pour le T.E.R. 96 419, 10 minutes de retard le 25 février dû à des “difficultés

taxis. Si on peut reprocher d’évoquer “toujours” les trains qui n’arrivent pas à l’heure, il faut admettre que l’ensemble de la ligne se porte plutôt bien. Confir- mation avec des utilisateurs en

de gestion” , 1 h 45 le 26 février pour “incident technique sur le train” , 15 minutes le 14 mars pour la même raison, suppres- sion pure et simple le 31 mai du train dont l’arrivée était prévue

à 8 h 26 et enfin sup- pression du T.E.R. 895 305, ce fameux mar- di 24 septembre. On vous épargne la grève du 12 et 13 juin, le retard du mardi 17 ou celui dans le sens des-

gare de Morteau : “Je travaille à La Chaux- de-Fonds. Je prends le train tous les matins et soirs et je n’ai pas de problème pour arriver à l’heure. Le plus pro- blématique, c’est l’hiver.

Remplacé par des taxis o u bus.

cendant, à hauteur de L’Hôpital- du-Grosbois. “Nous sommes arri- vés à 20 heures à Besançon, avec une heure de retard. On nous a déjà conduits en taxi de Besan- çon à Valdahon puis, nous devions prendre un bus pour rejoindre Morteau” soupire un voyageur. Sur son “blog” de ligne (maligne-ter.com), la S.N.C.F. ne fait pas état des derniers “pépins”. Certes, la société du rail propo- se toujours une solution à ses clients en leur trouvant une alternative via les bus voire des

Il y a beaucoup de monde dans le train car personne ne veut prendre sa voiture” explique Caroline, 34 ans, qui prend le train à Morteau tôt le matin pour rentrer à 17 h 36. Les deux rames sont d’ailleurs souvent pleines. Preuve que cet axe est primordial. Mieux, les Suisses l’ont adoptée. Nos voisins en pro- fitent pour se rendre à la gare L.G.V. de Besançon pour rejoindre d’autres destinations. L’axe des horlogers est devenu transfrontalier… E.Ch.

De nom- breux frontaliers utilisent chaque Ici, le train de 16 h 36 en prove- nance de La Chaux- de-Fonds en gare de Morteau. jour le T.E.R.

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