Journal C'est à Dire 189 - Juin 2013

8

V A L D E M O R T E A U

Villers-le-Lac “Je ne vais pas faire du Jean Bourgeois” À 58 ans, Dominique Mollier conduira la liste de l’équipe sortante à Villers-le-Lac. Si elle reconnaît devoir beau- coup au maire actuel Jean Bourgeois, elle veut appor- ter sa propre personnalité à la gestion des affaires com- munales si elle est élue en 2014.

D.M. : Oui. 50 % de l’équipe actuelle repart avec moi, dont quatre adjoints. Il y a dans le groupe des gens qui ont fait leurs preuves, des gens de tous les hori- zons, et d’autres qui n’auraient jamais pensé à se présenter si nous ne les avions pas sollicités. Officiellement, nous serons en campagne cet automne. Càd : Serez-vous en rupture avec le travail de Jean Bour- geois ou au contraire, allez- vous agir dans la continuité ? Dominique Mollier termine son second mandat à Villers-le-Lac où elle est adjointe.

C’ est à dire : Jean Bour- geois vousa-t-il propo- sé deprendre latêtede liste,oùa-t-ilfaituntourdetable de ses adjoints ? Dominique Mollier : Lorsque Jean Bourgeois s’est présenté en 2008, il nous a dit qu’il s’agissait de son dernier mandat. À un an et demi des élections de 2014, il a demandé à ses adjoints si l’un d’entre eux se sentait prêt à prendre la relève. J’ai répondu “oui”, et mes collègues m’ont tout de suite suivi dans ce choix. Càd : Qu’est-ce qui vous pous- se à vouloir briguer un man- dat de maire ? D.M. : Le mandat m’intéresse. Le fait de voir évoluer Jean Bour- geois dans cette fonction m’a don- né envie de m’engager. J’ai été élue en 2001 dans son équipe. Il m’a nommée adjointe à l’état civil et j’ai siégé à différentes commis- sions. En 2008, pour mon second mandat, j’ai conservé ma fonc- tion, et je siège à la communau- té de communes du Val de Mor- teau en tant qu’élue à la gestion des déchets ménagers et à

l’économie. Cette expérience a révélé enmoi l’envie de m’investir pour la collectivité. J’ajoute que j’ai vécu une période de chôma- ge dans mon parcours profession- nel durant laquelle je me suis consacrée à la mairie. J’ai pu mesurer plus encore l’étendue de la responsabilité et la néces- sité d’être présent pour condui- re les projets. Càd : Faut-il comprendre que si vous êtes élue vous aban- donnerez votre profession d’assistante commercia- le ? superwoman ! J’estime que pour faire les choses correctement, il faut être libéré de ses obligations professionnelles. Évidemment, je ne prendrai cette décision qu’en fonction du résultat des élections de mars 2014. Càd : Votre liste est-elle déjà prête ? D.M. : Si je suis élue mai- re, j’abandonnerai ma pro- fession pour travailler à temps complet pour la mai- rie. Je ne suis pas une

Càd : Quel mot d’ordre avez- vous fait passer à vos colis- tiers ? D.M. : Je leur ai dit que s’ils s’engageaient pour défendre des intérêts particuliers, un quartier, une route, une rue, une asso- ciation, ils se trompaient. Nous sommes là pour défendre un inté- rêt collectif et pour construire un projet pour Villers-le-Lac. Càd : C’est la première fois qu’une femme conduit la lis- te à la suite dumaire sortant. Avez-vous eu droits à quelques remarques de la part de la gent masculine ? D.M. : Je m’attendais à quelques regards machistes. Je n’ai pas ressenti cela, ni de la misogy- nie d’ailleurs. Les mentalités évo- luent dans le bon sens et c’est bien. Càd : Finalement, fallait une loi pour amener la parité en C’ était un passage magnifique. Un peu perdu,certes,mais joli parce que le randon- neur parcourait les gorges du Doubs entre Grand’Combe-des- Bois et le barrage du Châtelot au fil de l’eau. Depuis deux ans, une partie duG.R.5 est déviée.LeG.R. 5 : c’est l’un des plus grands sen- tiers en Europe. Il relie lamer du Nord à la mer Méditerranée sur 2 600 kilomètres. Des chutes de pierres en contre- bas de Grand’Combe-des-Bois ont obligé la Fédération fran- çaise de randonnée pédestre à prendre des dispositions en fer- mant le secteur. Heureusement, une déviation est mise en pla- ce pour les randonneurs au niveau de Grand’Combe-des- Bois jusqu’au Pissoux. Président de la section Villers- le-Lac-Val de Morteau de ran- donnée, Christian Limacher veille avec ses adhérents sur ce chemin. Ils le balisent avec la fameuse couleur blanche et rou- ge et l’entretiennent. “Cette Ce qui était provisoire va perdurer. Fermé depuis deux ans suite à des chutes de cailloux, le sentier du G.R. 5 dans les Gorges du Doubs est toujours dévié par la crête. Les randon- neurs s’adaptent. Randonnée

politique ? D.M. : Passer par la loi pour impo- ser la parité était une obligation dans certaines villes. Les femmes ont besoin d’être encouragées à s’engager, car trop souvent enco- re, elles pensent qu’elles ne seront pas capables. La loi peut les aider. Càd : Vous affronterez la lis- te de Thierry Munier en 2014. Redoutez-vous la campagne des municipales ? D.M. : Les gens me connaissent. Je suis tenace ! Cela fait 8 ans que je côtoieThierryMunier dans le cadre de la M.J.C. et du conseil municipal où nous échangeons parfois vertement. C’est impor- tant pour la démocratie qu’il y ait deux listes. LesVillériers pour- ront choisir en fonction des pro- jets de chaque liste. Càd : Villers-le-Lac est la com- mune la plus importante de la communauté de communes

après Morteau. Votre commu- ne pourrait-elle revendiquer la présidence de la C.C.V.M. ? D.M. : Villers-le-Lac aura six élus à la communauté de communes contre quatre aujourd’hui.Àmon sens, il n’est pas acquis que la présidence de la C.C.V.M. revien- ne à Morteau. D’autres élus à la communauté de communes seraient sans doute prêts à occu- per cette fonction. Càd : Votre liste est apolitique. En revanche, vous êtes à l’U.M.P. Allez-vous quitter ce parti ? D.M. : Nous sommes apolitiques en effet. J’étais à l’U.M.P. J’ai démissionné de ce parti ce qui me permet d’être plus libre par rapport à mes colistiers qui vien- nent d’horizons politiques dif- férents.

“Je ne suis pas une superwo- man.”

D.M. : Je ne ferai pas du “Jean Bourgeois”, tout d’abord parce que nous avons deux sensibilités différentes du fait de

notre parcours professionnel. Lui vient du public et moi du privé. Ensuite, je suis une femme. Je lui dois beaucoup car c’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier. Je m’inscrirai dans la continuité, mais j’apporterai ma propre per- sonnalité dans la gestion de la commune.

Propos recueillis par T.C.

Les randonneurs déviés

DU 26 JUIN AU 30 JUILLET 2013

pour leur sécurité

REMISES JUSQU’À - 60 %

non plus par le Meix-Musy mais par Les Fins et Morteau. Actuellement, il est difficile d’estimer le nombre de passages sur cet axe. “La fréquentation

déviation fait désormais remon- ter les randonneurs vers le Pla- not puis ensuite vers le Pissoux. Ensuite, ils reprennent le sen- tier qui descend et rejoignent la

plate-forme du barra- ge de Biaufond” explique ce dernier. Les randonneurs évi- tent donc “un passage isolé” explique le ran- donneur. Cette dévia-

est accrue entre juillet et août paraît-il” dit le représentant du G.R. dans le Val de Morteau. Il m’est arrivé de croi- ser quelques Hollan- dais notamment.” Cet-

Un itinéraire bis par Les Fins.

tion ne semble donc pas avoir de conséquences sur l’activité des gîtes ou des restaurants locaux. Après Villers-le-Lac, il existe néanmoins un itinéraire bis qui fait transiter les usagers

te déviation prise pour des rai- sons de sécurité devrait perdu- rer. Les randonneurs sont pré- venus. Il ne leur reste plus qu’à suivre le panneau blanc et rou- ge.

2 rue Maulbronn (face Super U) 25800 VALDAHON - 03.81.51.68.79 Ouvert du Mardi ou samedi de 9h à 12h et de 14h à 19h

Le G.R. 5 passe à proximité des Échelles de la mort. Ensuite, il est dévié.

Made with FlippingBook - Online magazine maker