Journal C'est à Dire 189 - Juin 2013

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V A L D E M O R T E A U

Formation

seurs et les locaux que nous louons. Ma formation (pour le C.A.P.) est à 4 800 euros, contre 9 600 euros au G.R.E.T.A. et 15 600 à l’A.F.P.A. Je ne fais pas d’ombre au G.R.E.T.A., d’ailleurs je travaille avec celui de Delle. Mon objectif est de placer des jeunes en entreprises. Dix ont pu être placés. Je vais d’ailleurs ren- contrer d’autres entreprises pour des partenariats.” La F.T.S.H., qui devra comme toutes les associations organi- ser une assemblée générale et présenter ses comptes, serait- elle philanthrope ? Le verdict tombera le 4 juillet avec le résul- tat des élèves admis ou non en C.A.P. E.Ch. L’examen du C.A.P. remis en question ? Les candidats au C.A.P. en hor- logerie qui ont passé lʼexamen au lycée de Morteau estiment “avoir bénéficié de mauvaises conditions dʼexamens.” Ils se sont réunis en collectif et ont adressé une lettre au recteur dʼacadémie dans laquelle ils pointent du doigt les dysfonc- tionnements : manque de maté- riel, non-respect de lʼanonymat et ouverture des plis avant le début de lʼépreuve ou encore travail sur un mouvement chi- nois. À lʼheure où nous bou- clions ces lignes, le recteur dʼacadémie nʼavait pas donné suite à nos questions.

La nouvelle école d’horlogerie fait polémique Créée en octobre, l’association F.T.S.H. est sur le point d’être poursuivie par un de ses professeurs qui n’a jamais été payé pour les cours dispensés. Des élèves évo- quent “un manque de matériel” pour des formations payées 4 800 euros. Le créateur de cette association se défend. Mais les charges sont lourdes.

L’ horlogerie fait tourner les aiguilles des garde- temps. Les têtes aussi. Dans ce marché floris- sant, certains se sont lancés dans le business de la formation : c’est

le cas de la F.T.S.H., autrement connue sous le nom de Forma- tion et de Transfert des Savoirs Horlogers installée à Montbe- noît et à Maîche. Cette asso- ciation (loi 1901) dont nous annoncions la présence dans le numéro de mai fait des vagues. Sous couvert de transmission de savoirs, elle fait payer des formations transmises par des professeurs qui sont soit des hor- logers de renom soit des retrai- tés du domaine. Elle en a le droit. Elle transmet ainsi les bases du métier. Attention, elle n’offre pas de diplôme mais prépare ses élèves à l’examen. Prix de l’heure : 10 euros. C’est moins cher que les autres sur la pla- ce, moins efficace aussi ? Premièrement, des élèves se sont plaints de la formation. “Je ne suis ni satisfait des cours, ni de certains professeurs. Il y avait souvent un manque de matériel et un manque de présence des profs” témoigne l’un d’entre eux qui a déboursé 4 800 euros pour 600 heures.

Ils sont dix à avoir passé le C.A.P. en candidat libre au lycée de Morteau dont les résultats seront connus le 4 juillet. Ce premier couac est corroboré par le témoi- gnage d’autres élèves qui disent “n’avoir pas eu ou peu de dessin technique dans leur formation” , élément principal pour valider le diplôme. Un professeur va même plus loin. Il décide de poursuivre l’association présidée par Yan- nick Moricci qui, selon lui, lui doit plus de 4 000 euros, via une

L’association n’offre pas de diplôme mais prépare ses élèves. Son fonctionnement est décrié.

Je suis triste pour les jeunes.” Beaucoup ont en effet contrac- té un emprunt pour suivre ces cours ou demandé à leurs parents de les aider. Ce pro- fesseur avoue avoir appelé à plu- sieurs reprises le président de l’association pour régler la situa- tion. “Je lui ai facturé mes pres-

à toute la formation parce qu’ils étaient malades ou ils ne vou- laient pas venir le samedi matin aux examens blancs. En plus, ils ont eu une organisation d’examen scandaleuse au lycée de Morteau (lire par ailleurs)” dit le prési- dent de l’association. Au sujet de l’accusation du pro- fesseur à son encontre, le pré- sident a aussi sa vision : “Il a été payé, même trop payé. Il n’est plus chez nous. Je fais travailler les élèves dans de bonnes condi- tions. Les professeurs sont avec moi” explique-t-il. S’il a créé cette association, Yan- nick Moricci - qui est aussi pre- mier adjoint a u maire à La Sommette - dit l’avoir fait dans le but de permettre à des personnes de retrouver un emploi. “Je ne fais pas d’argent. J’en fais pour payer les profes-

Un différend judiciaire avec le

G.R.E.T.A. de Morteau Avant dʼêtre président de la F.T.S.H., Yannick Moricci était conseiller en formation au G.R.E.T.A. du Haut-Doubs jus- quʼen 2012. Il a été radié de la structure après avoir été jugé le 19 avril 2012 par le tribu- nal de Besançon pour détour- nement de fonds entre le 6 jan- vier 2011 et le 3 octobre 2011. Le tribunal a prononcé 50 jours amende de 6 euros à son encontre avec dispense dʼinscription de la condamna- tion à son casier judiciaire.

société de recouvrement. “J’ai été très déçu du sys- tème de formation. Je suis arrivé en février mais j’ai décidé de partir car la formation était trop désor- donnée et il manquait de

tations via ma société. Il ne respecte pas ses engagements. J’engage une procédure.” La F.T.S.H. qui veut se développer à Besançon en ouvrant un atelier

“Mon objectif : l’emploi des jeunes.”

de polissage dans les anciens locaux de Breitling se défend. Yannick Moricci son président répond aux accusations : “Ce que disent les élèves, c’est faux ! , rétorque-t-il. Avec 600 heures, on n’est jamais assez préparé et certains élèves ne sont pas venus

matériel et de programme. Les gens qui travaillaient sur le chro- nographe étaient mélangés avec ceux qui préparaient le C.A.P., dit Jean-Marie Tissot, expert en horlogerie, formateur au C.F.H. de Genève et créateur de trois écoles de formation en Belgique.

Publi-information Les Papeteries Comtoises changent de main Madame Reboul, créatrice des

K atherine Reboul cherchait une personne qui avait la même conception du travail qu’elle, fai- te de proximité, de conseils avi- sés, de souci de maintenir l’emploi local. Fanette Guinchard, originaire de La Som- mette, correspondait parfaitement aux cri- tères énoncés par Katherine qui a décidé de céder son affaire pour s’occuper de ses enfants. La transmission de son entre- prise sera effective à partir du 4 juillet. Fanette Guinchard a déjà travaillé plu- sieurs mois aux Papeteries Comtoises. Papeteries Comtoises à Morteau cède son commerce à Fanette Guinchard. Changement dans la continuité : même sourire, mêmes conseils et mêmes services.

Fanette Guinchard (à gauche) reprend les Papeteries Comtoises. Elle succède à Katherine Reboul.

Revenue en France après avoir passé un an en Chi- ne, elle a donc décidé de reprendre les rênes des Papeteries Comtoises, dont l’activité est en constante augmentation depuis leur création en 2006. “J’ai la même conception du travail que Katherine. Mon objectif est que les Papeteries Comtoises s’inscrivent durablement dans la vie économique du Val de Morteau en offrant aux clients un vrai service de qualité et de proximité” commente la jeune repre- neuse.

Si la direction du magasin change, les produits restent les mêmes. Papeterie, mobilier de bureau, services généraux (emballage, cartonnage, papier cadeau…), loisirs créatifs et beaux-arts, le choix est vaste. Avec parfois des produits spéci- fiques qu’on ne trouve même pas dans les grandes surfaces spécialisées. “L’offre

en matière de loisirs créatifs devrait être encore plus étoffée” ajoute Fanette Guin- chard, prête à relever ce beau défi de la reprise d’entreprise. Prêtes, les Pape- teries Comtoises le sont déjà aussi pour la rentrée des classes où les listes des fournitures scolaires peuvent être pré- parées durant tout l’été.

“Un vrai service de qualité et de proximité.”

HEURES D’OUVERTURE : le lundi de 14 heures à 18 h 30 du mardi au vendredi de 9 heures à 12 heures et de 13 h 45 à 18 h 30 le samedi de 9 heures à 12 heures et de 14 h 30 à 18 heures

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