Journal C'est à Dire - 188 Mai 2013

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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La Chaux-de-Fonds adopte le “vélib” Mobilité La cité horlogère joue la carte des mobilités douces. Elle a investi dans une cinquantaine de vélos en libre-service. Le projet concer- ne également Neuchâtel et Le Locle.

L a saison propice aux deux-roues est relative- ment courte dans une vil- le comme La Chaux-de- Fonds située à plus de 1000mètres d’altitude au cœur de l’arc juras- sien. Dans ces conditions, est-ce bien raisonnable d’engager 310 000 francs suisses dans un système de vélos en libre-servi- ce ? C’est lemontant du crédit voté en mars dernier par le législatif chaux-de-fonnier. 80%de la som- me porte sur l’investissement, le reste servira à l’exploitation. Conscient des contraintes, Théo Huguenin-Élie le conseiller com- munal chargé du dossier esti- me cet engagement pleinement justifié. “Il y à la neige bien sûr mais les Chaux-de-fonniers ont aussi droit à la qualité de mobi- lité des villes bénéficiant d’un climat plus clément. On sait que la saison n’est pas aussi longue

électroniques qui leur permet- tent d’être repérés par la borne centrale et d’être pris en char- ge par des utilisateurs. Le tout fonctionne au moyen d’ondes radio courtes fréquences. “Ce système à cartes offre l’avantage d’être léger et mobile. C’est pra- tique dans un pays de neige comme le nôtre. Au-delà du problème climatique, cette mobi- lité permet aussi d’ajuster au mieux la stratégie de localisation des sta- tions.” Le dispositif comprend 180 vélos en libre-service à l’échelle des trois villes. La version chaux- de-fonnière intègre quant à elle 50 vélos et une dizaine de sta- tions. “Si tout va bien, on lan- cera Vélospot en juin. En paral- lèle, on essaie aussi de déve- lopper le réseau de pistes

qu’à Neuchâtel. Nos tarifs en tiendront compte.” La réflexion autour de ce projet de vélo en libre-service s’inscrit dans le cadre de l’association réseau des trois villes qui fédè- re Neuchâtel, La Chaux-de- Fonds et Le Locle. Après avoir

Les vélos en libre-service se générali- sent dans les villes voi- sines suisses, comme ici à Bienne (photo Ville de Bienne).

étudié plusieurs dis- positifs, la commission mobilité et urbanisme de l’association a rete- nu le système “Vélos- pot” développé sur la

Un système à cartes, sans borne.

ville de Bienne. Vélospot a la particularité de proposer des structures discrètes, sans bor- ne pour fixer les vélos. Ce sys- tème ne requiert qu’un support sur lequel est fixé un boîtier qui communique sans contact phy- sique avec les vélos situés dans un certain périmètre. Le boîtier est autonome en électricité. Les vélos sont équipés de cadenas

cyclables.” Les stations sont posi- tionnées au plus près des lieux publics en privilégiant les zones les plus roulantes de la ville. Car La Chaux-de-Fonds ne manque pas de relief. “Ici, l’avenir passe par le dévelop- pement du vélo électrique. Mais aujourd’hui, il n’y a pas enco- re un système performant en

libre-service.” Côté exploitation, la commune fait appel à deux entreprises sociales. L’une répar- tira le parc de vélos entre les stations, l’autre s’occupera de l’entretien matériel. Vélospot fonctionne à Neuchâtel depuis le 6 mai. Il sera opérationnel au Locle avant les vacances d’été. “Nous aurons dans un premier

temps 20 vélos et 4 stations mobiles. Ce projet tend à pro- mouvoir une autre forme de mobilité. Il s’inscrit également dans le cadre du développement touristique et de notre pool de formation horloger, fort de 1 300 étudiants” , précise Cédric Dupraz, élu loclois. F.C.

La clôture anti-pigeon : efficace et pas chère Face aux nuisances provoquées par les volatiles sur l’hôtel de ville, la commune du Locle a installé une clôture électrique sur les rebords de fenêtres de la façade principale. Le Locle

Zoom Hôtel de ville : un monument à la croisée des styles

s’empêcher de les nourrir au mépris des arrêtés pris pour éviter toute pro- lifération. D’autres techniques ont été étudiées pour tenter de protéger au mieux l’hôtel de ville qui constitue l’un des plus beaux bâtiments de la cité horlogère. Les descentes de chéneaux suscepti- bles de servir de perchoirs sont désor- mais équipées de pointes dissuasives de 10 à 15 cm. L’effet hérisson. Le tout sans perturber le cachet architectural de la mairie. Se posait aussi la question des fientes sur la façade Est, la plus embléma- tique de ce monument à la croisée des styles. “C’est un couvreur loclois avec qui nous travaillons régulièrement qui nous a suggéré la solution” , confie Pierre-Alain Barras, responsable du parc immobilier de la ville. Si une clô- ture électrique agricole suffit à canalis- er du bétail et des chevaux, il n’y a pas de raison pour que ce système ne fonc- tionne pas avec des pigeons. Rela- tivement facile à mettre en œuvre, cette installation se distingue égale- ment par sa discrétion. Après trois années de recul, le bilan est très satisfaisant. “C’est très efficace dans la durée. On constate que les pigeons finissent par s’habituer aux pics. Et il n’y a pas de phénomène d’accoutumance aux secousses élec- triques.” Le dispositif ne blesse pas les oiseaux. Seul petit bémol, ce système électrique doit être débranché un soir par mois lors de la séance du Con- seil général. Sinon, il interfère avec les micros utilisés par les élus. Les séances ne semblent apparemment pas attirer les pigeons… F.C.

L a Mère Commune est aussi confrontée au problème du nourrissage des pigeons et des conséquences induites sur le

bâti urbain et en matière de salubrité publique. La collectivité a bien tenté de réguler cette population en procé- dant à quelques séances de tirs sélec-

tifs. Sans grand succès et toujours avec le risque de s’attirer les foudres de quelques protecteurs de la gent ailée. Ceux-là même qui ne peuvent

C onçu en 1917, lʼHôtel de Vil- le du Locle est le quatrième du nom. Sa construction, inter- rompue durant la Première Guer- re mondiale, a nécessité la pose de 1 244 pilotis en bois de 9 à 10 mètres de longueur. Le bâtiment marie différents styles architecturaux : néo-Renaissance, Hei- matstil et Art nouveau. Son architec- ture, ses sculptures et ses peintures en font une œuvre dʼart totale. Au-des- sus des salles du Conseil commu- nal et du Conseil général, un large fronton sʼétend jusqu'au dôme en cintre. Les fenêtres à arc bombé, les pierres en calcaire du Jura et la tourelle élan- cée font de lʼhôtel de ville un bâtiment singulier et monumental, rappelant lʼautonomie communale.

L’installation court sur tous les rebords de fenêtre de la façade principale de l’hôtel de ville.

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