Journal C'est à Dire - 188 Mai 2013

É C O N O M I E

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Simonin construit au Qatar Montlebon La crise ne sévit pas partout dans le monde de la même manière. Parmi les régions à forte croissance, il y a le Moyen-Orient et en particulier le Qatar. Des territoires en plein essor qui intéressent des entreprises franc-comtoises.

L e Qatar n’est pas plus grand que la région Ile- de-France.Mais en 2011, il est devenu le pays le plus riche dumonde par habitant. Au Moyen Orient, c’est le terri- toire qui enregistre le plus fort taux de croissance (16 % en 2010, 14 % en 2011, et 6,6 % en 2012). Son P.I.B. avoisine les 173 mil- liards de dollars. En terme de business , pour beaucoup d’entreprises du secteur du Bâti- ment et des Travaux Publics, y compris françaises, le Qatar est une aubaine. En 2022, le pays accueillera la coupe du monde de football. Un événement qui contribue à accélérer l’aménagement de cette région du monde en chantier perma- nent. Là-bas, des villes nouvelles sortent de terre comme Lusail, au bord de la côte, qui d’ici 2020 accueillera 200 000 habitants ! Construction de routes, nels, réalisation d’un pont entre la capitale Doha et Bahreïn, et de projets immobiliers (ville nouvelle, réhabilitation de vieux quartiers, hôtels), l’investissement global pour tout cela avoisine les 120 milliards de dollars U.S. ! “Les entreprises françaises ont tout intérêt à se positionner” indique la Chambre Régionale de Commerce et de l’Industrie de Franche-Comté. C’est justement dans le but d’entrouvrir la porte de ce nou- veau business à des entreprises franc-comtoises que la C.R.C.I. a convié cinq d’entre elles à par- ticiper du 6 au 9 mai à Doha au salon Project Qatar 2013. Il s’agit des sociétés P.M.S. Industries (basée à Rang, elle est leader des solutions de levage), Zür- fluh-Feller (conception et fabri- d’infrastructures spor- tives, de nouveaux ports et aéroports, de réseaux ferroviaires et métropolitains, créa- tion de plusieurs tun-

région. En octobre, elle a créé à Abu Dhabi un V.I.E. (volonta- riat international en entrepri- se), un dispositif qui permet à une société de confier à de jeunes professionnels (jusqu’à 28 ans) une mission à l’étranger. “Le Qatar fait partie des territoires dans lesquels on compte déve- lopper nos affaires” explique Denis Schnoebelen, président de Mantion S.A.S. Pour cela, la société bisontine active deux leviers : une présence physique sur le terrain et les salons. S’installer durablement au Qatar ne fait pas partie de la straté- gie de l’entreprise Simonin de Montlebon. Depuis quelques années, elle a participé à divers chantiers dans ce pays, dont un est en cours. Elle se projette à différents endroits du globe là où son savoir-faire lui ouvre des opportunités. “Nous avons mis au point des systèmes d’assemblage que nous sommes les seuls au monde à maîtri- ser. Le taillage est également une de nos spécificités. Finalement, nous sommes sur des marchés où on est assez peu concurren- cés. Notre but est de proposer le bois comme une alternative aux charpentes béton et métal- lique. Il faut être combatif” apprend-on auprès de l’entreprise de Montlebon. Cet- te stratégie de développement porte ses fruits à une époque où le bois est plébiscité dans les “green projects” car il est le seul matériau de construction renou- velable. Aujourd’hui, l’export représente environ 40 % du chiffre d’affaires de Simonin. La société intervient aux quatre coins du globe, du Maroc au Japon en passant par Tahiti. Plus que le Moyen-Orient, l’Afrique est désormais le terri- toire vecteur de croissance pour beaucoup d’entreprises de construction. T.C.

cation de systèmes et solutions pour fermetures extérieures du bâtiment), Mantion S.A.S. à Besançon (conception, fabrica- tion et commercialisation de sys- tèmes coulissants), Souchier à Héricourt qui est spécialisée dans les systèmes de ventila- tion, aération et de désenfuma- ge et enfin Simonin à Montle- bon (conception et fabrication de composants bois et structures en lamellé-collé pour la construc- tion). Ces références écono- miques régionales faisaient par- tie de la cinquantaine d’entreprises réunies au pavillon français présent au salon Pro- ject Qatar 2013. “Les entreprises françaises bénéficient d’une ima- ge de qualité plutôt bonne. De gros faiseurs sont présents ici depuis longtemps comme le grou- pe Vinci” remarque Stéphane Angers de la C.R.C.I. Il ajoute : “Cette zone est synonyme de tionale est forte.” Il ne suffit pas de faire “cocorico” pour commer- cer avec le Qatar qui en 2011 “était le 11 ème client de la Fran- ce et son 8 ème fournisseur” selon les données du ministère des Affaires Étrangères. Les entre- prises qui y développent un mar- ché prennent le temps de le fai- re, au minimum trois ans. “Ce qui est compliqué, c’est de s’assurer que tout va bien se pas- ser. Il faut verrouiller les contrats, les paiements, trouver les bons interlocuteurs. On dit ici que le gâteau est grand mais que les miettes sont difficiles à prendre” remarque encore Stéphane Angers. Prendre le temps, l’entreprise Mantion S.A.S. de Besançon connaît la règle. Cela fait deux ans qu’elle prospecte dans la richesse. Il n’y a pas de crise même si on obser- ve un ralentissement. Le monde entier est ici pour faire des affaires. La concurrence interna-

“Le monde entier est ici.”

Grâce à son savoir-faire, l’entreprise Simonin a des opportunités de chantier partout dans le monde.

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