Journal C'est à Dire - 188 Mai 2013

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É C O N O M I E

Travaux Publics “Collectivités, ne sacrifiez pas l’investissement” La Fédération Régionale des Travaux Publics interpelle les collectivités locales et leur soumet une série de propositions qui sont autant de chantiers publics à mener. Une solution pour faire face à la crise qui sévit aussi dans ce secteur.

L e sujet fait moins de bruit qu’une fermeture d’usine. Mais les chiffres sont là. Depuis 2008,on observe une lente érosionde l’emploi dans les travaux publics en Franche-Com té. “En

remarque Sébastien Perrin, secré- taire général de la F.R.T.P. De 2008 à 2012, le chiffre d’affaires du secteur est passé d’1,1 milliard d’euros à 650 mil- lions d’euros. C’est vrai, la région a profité un temps du chantier T.G.V. Mais l’achèvement de ce projet ne suffit pas à expliquer un recul aussi marqué de l’activité des travaux public en Franche-Comté où l’on dénom- brait environ 330 entreprises en 2008 contre 280 actuellement. Le secteur pâtit d’une diminu- tion de la commande publique grâce à laquelle il réalise 70 % de son chiffre d’affaires. Ses prin- cipaux donneurs d’ordres sont les collectivités locales (l’État représente moins de 5 % du chiffre d’affaires). “Les premiers investisseurs sont les mairies et le Conseil général” remarque Sébastien Perrin. C’est donc à eux que la F.R.T.P. a décidé de s’adresser pour les inciter à ne pas rogner de trop les budgets investissements, en leur rappe- lant que de leur politique dépen-

cinq ans, entre les départs en retraite qui n’ont pas été rem- placés, les licenciements, les entre- prises qui cessent leur activité et le recul de l’intérim, ce sont 500 à 700 emplois qui ont été perdus”

dent des emplois locaux et pas seulement dans les T.P. La Fédé- ration régionale s’est donc lan- cée depuis le mois d’avril dans une grande opération de sensi-

Pour réagir dans un contexte contraint, la F.R.T.P. formule un ensemble de propositions aux collectivités locales qui sont autant de chantiers qui devront

ser 10 demain, au même endroit” (il y a 26 700 kilomètres de rou- te en Franche-Comté dont 9 771 dans le Doubs). La rénovation des réseaux d’eau potable fait partie des propositions. Dans le Doubs, les pertes liées aux fuites du réseau s’élèvent à 4,3 mètres cubes par kilomètre et par jour. Elles sont de 11 mètres cubes dans le Territoire-de-Belfort, alors que la moyenne nationa- le est de 3,9. Le plan haut débit est également générateur d’activité pour les travaux publics (enfouissement de la fibre optique), ainsi que la réalisation des éco-quartiers. Si la bonne volonté est là du côté des T.P., les entreprises savent que l’entrée en période préélectorale n’est en général pas propice à enclencher des commandes publiques. T.C.

bilisation des acteurs publics qui s’achèvera le 25 octobre par l’organisation du Car- refour des maires et des élus locaux à Micropolis. “On sait qu’il y a moins d’argent, le défi est de faire le maximum avec une

être menés un jour ou l’autre. Elles seront consignées avant l’été dans un rapport régio- nal des infrastructures (routières, ferroviaires et de l’ensemble des réseaux). Un patrimoi- ne dont l’entretien nécessaire doit profiter

“Pas confondre désendette- ment et désin- vestissement.”

aux entreprises de T.P. En pro- posant un état des lieux de ces infrastructures, la Fédération régionale espère convaincre les collectivités locales d’investir. “Par exemple, un euro qui n’est pas investi dans l’entretien d’une route aujourd’hui, obligera peut- être la collectivité à en débour-

enveloppe réduite. Notre mes- sage est clair : ne sacrifiez pas l’investissement. Il ne faut pas confondre désendettement et désinvestissement.” Or, il est plus facile aujourd’hui pour une col- lectivité d’amputer son budget investissement plutôt que son budget de fonctionnement.

Il y a en moyenne 25 à 30 % d’écart lors des appels d’offres entre les entreprises.

78 % des sondés pour la mise en 2 x 2 voies de la R.N. 57

La F.R.T.P. s'apprête àproposer aux collectivités une série de chantiers à mener qui concernent l’entretien du patrimoine.

Lʼ institut B.V.A. vient de réali- ser un sondage pour la Fédération Nationale des Travaux Publics dont une partie des questions porte sur la Franche- Comté et sur lʼaménagement de ce territoire. Parmi dix projets propo- sés, 89 % des personnes interro- gées ont jugé comme prioritaire le déploiement du très haut débit. 83 % plaident pour lʼachèvement routier du contournement de Besançon, 78 % pour la mise en 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre Besançon et la Suisse. Ajoutons encore que 70 % des son- dés sont favorables à la création dʼun nouveau parc éolien. Le projet qui arrive en queue de peloton, est la réalisation dʼun transport en com-

mun en site propre (T.C.S.P.) à Montbéliard, jugé comme prioritaire par 57 % des personnes interrogées, ce qui est peu. Lʼautre enseignement de ce sondage est la perception négative que les Francs-Comtois ont du développe- ment économique de leur région. 53 % des personnes interrogées considèrent que la situation sʼest dégradée en Franche-Comté en dix ans (la moyenne française est de 48 %). Mais surtout, 75 % sont pes- simistes quand à lʼavenir de ce ter- ritoire (72 % en France). Dommage que la culture du pessimisme ne soit pas économiquement rentable, car nous pourrions prétendre à deve- nir une région prospère.

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