Journal C'est à Dire - 188 Mai 2013

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D O S S I E R

Développement

Une bouffée d’oxygène pour les promoteurs bisontins Alors que les affaires sont plus difficiles à Besançon, le marché de l’immobilier se maintient sur le Haut-Doubs, ce qui est de bon augure pour les promoteurs bisontins qui ont pris l’habitude de réaliser des programmes immobiliers sur la bande frontalière.

L e Haut-Doubs est une aubaine pour les promo- teurs immobiliers de Besançon. Alors que le mar- ché de la construction ralentit dans la capitale régionale, il est toujours aussi dynamique sur la bande frontalière. Jean-Marie

Seguin de la société Seguin Actions Immo bilières observe ce décalage. “Nous sommes confron- tés à une double difficulté à Besançon. Les investisseurs ont tendance à bouder le marché. Ils attendent de savoir ce qu’il adviendra du dispositif Duflot

qui leur permettra de bénéficier d’avantages fiscaux. Le second point est que le contexte écono- mique engendre un climat d’incertitude qui fait que les can- didats à l’accession à la pro- priété hésitent à investir dans une résidence principale. Ils pré- fèrent épargner quand ils le peu- vent. Ces doutes, nous ne les observons pas dans le Haut- Doubs” indique Jean-Marie Seguin qui a deux opérations immobilières en cours dans le secteur dont une à Morteau et l’autre au Russey. C’est toujours la même conjonc- tion de facteurs qui confère à la bande frontalière les contours d’une bulle immobilière. La bon- ne santé de l’économie suisse engendre des emplois fronta- liers, lesquels travailleurs ont des revenus plus élevés du fait d’un taux de change avanta- geux. Au final, la confiance des acquéreurs qui travaillent de l’autre côté de la frontière n’est pas altérée. “ Ici les gens ont

La Canopée, nouvelle opération immobilière de la S.M.C.I. va sortir de terre à Morteau.

marché est néanmoins restreint. “ La production de logements est limitée sur le Haut-Doubs” remarque encore Patrick-Oli- vier Équoy qui observe par ailleurs que la clientèle est dif- férente ici. “On travaille beau- coup avec de jeunes accédants, des clients que nous n’avons pra- tiquement plus à Besançon.” Une spécificité que Jean-Marie Seguin précise encore. “Il y a un marché du locatif dans le Haut- Doubs. Assez peu de gens achè- tent de grands appartements. L’essentiel du marché, ce sont des clients qui louent un loge- ment et dès qu’ils le peuvent investissent dans une maison individuelle.”

du travail, ils ont la tête dans le guidon, et un pouvoir d’achat” résume Pascal Roussel, fonda-

laquelle ils travaillent. Cela les encourage à faire des projets” dit-il. Basée à Besançon, la S.M.C.I. réalise régu- lièrement des projets sur le Haut-Doubs depuis dix ans. Son der- nier programme en date qui sort de terre, se trouve à Morteau. Il s’agit de la Canopée, un collectif de 29 apparte- ments avec en rez-de- chaussée des surfaces com- merciales. Cependant, les promoteurs de Besançon qui ont l’habitude de travailler sur la bande fronta- lière s’accordent à dire que s’il est dynamique et équilibré, ce

teur du groupe Lapier- re Transaction, une enseigne présente à Besançon et dans le Haut-Doubs. Pour Patrick-Olivier Équoy, directeur géné- ral de la S.M.C.I., le pouvoir d’achat supé- rieur à la moyenne

“La produc- tion de logements est limitée.”

n’explique pas tout. “L’aspect psychologique est très important dans l’investissement immobi- lier. Les gens ont plus de moyens dans le Haut-Doubs, mais ils investissent car ils ont confian- ce en l’avenir de l’entreprise pour

Le promoteur bisontin Jean-Marie Seguin a lancé un programme de réhabilitation sur Morteau.

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