Journal C'est à Dire - 188 Mai 2013

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V A L D E M O R T E A U

Morteau

Mise à feu réussie au lycée Des lycéens en filière technique sont parvenus à optimiser la fabrication d’allume-feu réalisés par les travailleurs handicapés de l’E.S.A.T. de Morteau. Instructif, écologique et utile.

L a réforme du bac tech- nologique marquée par l’ouverture sur le développement durable a permis de mettre en place des partenariats innovants et instructifs entre l’école et le monde professionnel. Rien ne prédestinait au rappro- chement entre l’E.S.A.T. et la classe de terminale STI2D au lycée Edgar Faure. “Ces élèves suivent une formation technique polyvalente avec une coloration développement durable” , explique Philippe Jeannerod, l’enseignant

impliqué dans ce partenariat avec ses collègues Patrick Des- feux et Henri Lavaud. Sauf qu’à l’E.S.A.T., histoire de lisser la charge d’activité, on a choisi de produire des allume-feu à par- tir de targes utilisées dans la fabrication de boîtes de mont d’or. “On souhaitait développer une activité occupationnelle en fabriquant un produit écologique valorisant les résidus d’une filiè- re locale” , indique à son tour Gilles Tyrode, le chef d’atelier de l’E.S.A.T. Le procédé consiste à percer puis

scier des targes débitées ensui- te en cubes. Lesquels sont équi- pés d’une mèche avant d’être trempés dans un bain de paraf- fine mélangée à une substance combustible. “On a mis au point une ligne de fabrication assez sommaire et l’on cherchait à sécu- riser davantage les postes de per- çage et de sciage” , poursuit Gilles Tyrode qui avait déjà eu l’occa- sion de solliciter les compétences techniques d’un des trois pro- fesseurs mortuaciens. Un beau support de travail pour futur technicien polyvalent en mal

d’expérience appliquée. Deux groupes de quatre élèves

Le premier groupe de lycéens a travaillé sur la sécurisation du poste de perçage des bandes de targes.

se sont partagé les tâches. Les premiers ont planché sur l’au- tomatisation de la phase de per- çage. “L’E.S.A.T. a mis à dispo- sition la perceuse pneumatique. On a travaillé depuis janvier sur la conception d’un système plus performant sans aller vers l’au-

risation du poste de sciage. “Après plusieurs séances de recherche, on est parti sur la solution d’un moteur permettant de position- ner à la largeur voulue les targes à scier.” Un bel exemple d’ap- plication associant des compé- tences en conception industriel-

Avant de passer à la phase concrète, les groupes ont mené un travail de conception informatisé du projet. Ici, le poste de sciage.

le, mécanique, électro- nique, automatisation. “Les élèves ont eu la chance d’aller jusqu’au bout d’un projet qui sera

tomatisation complète. Le cahier des charges stipulait de laisser une certaine autonomie aux opérateurs” , explique

Les résidus d’une filière locale.

Nicolas, associé avec ses cama- rades Aurélien, Quentin et Mathias sur ce projet. Le second groupe composé de David, Jor- dan, Maxime et Trésor a œuvré dans la même logique sur la sécu-

terminé et livré prochainement au client” , conclut l’enseignant. Les allume-feu sont vendus chez des grossistes, détaillants et mar- chands de bois. F.C.

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