Journal C'est à Dire 187 - Avril 2013

É C O N O M I E

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Formations : apprendre à raisonner franco-suisse Entreprises Dominique Roy préside la Chambre de commerce et d’industrie du Doubs. Il annon- ce notamment la création d’une école d’horlogerie au sein de la C.C.I., pour l’année prochaine. Par ailleurs, la Chambre prévoit de construire un bâtiment pour le Haut- Doubs, à Pontarlier, Dominique Roy compte proposer une offre de formations adap- tée à la demande de main-d’œuvre des deux côtés de la frontière.

C’ est à dire : Quel est le moral des entrepre- neurs du Doubs ? Dominique Roy : C’est l’atonie, comme ailleurs en France hélas. Une récente étude C.G.P.M.E.- K.P.M.G. indiquait que 92 % des dirigeants d’entreprise s’estimaient inquiets pour l’économie française. Mais para- doxalement, ils étaient “seule- ment” 53 % à se dire inquiets pour leur propre entreprise. Mais c’est surtout ce climat ambiant qui prête à l’attentisme et à la morosité. Je relativise tout de même car l’impression d’un mon- de économique en crise n’est pas nouvelle, c’est le sentiment qu’on avait déjà quand j’ai créé mon tructrice, c’est indéniable. L’élément positif, c’est que les entreprises qui restent en pla- ce ont acquis en cette période une capacité de résistance sup- plémentaire. Beaucoup d’entreprises se sont recentrées sur leur cœur d’activité et s’en sortent bien. Malgré tout, le phénomène majeur actuellement pour les entreprises du Doubs, c’est le manque de visibilité qui est pré- judiciable à l’investissement et à l’embauche. Càd : Ce constat est géné- ral sur le département ? D.R. : Non, la situation est dis- parate entre les trois bassins d’emplois principaux. Sur le sec- teur de Montbéliard, le chôma- ge est en hausse de 11 %. Le Haut-Doubs quant à lui est tou- jours une zone privilégiée. Et le Grand Besançon enfin est dans la moyenne nationale. On remarque notamment que Besançon a une étonnante capa- cité de résistance à la crise, sachant qu’un emploi sur trois relève encore de l’industrie à entreprise en 1986. Je me souviens qu’on se disait déjà des “enfants de la crise”. La crise de 2008 a été violente et des-

Besançon. Càd : Comment évolue le posi- tionnement de la C.C.I. sur le Haut-Doubs ? D.R. : Mon arrivée à la tête de la C.C.I. s’inscrit dans le contex- te de la régionalisation. Au-delà des économies nécessaires, on doit pouvoir jouer le rôle qui est le nôtre dans la proximité. S’agissant de la C.C.I. du Doubs, c’est d’être sur les trois bassins d’emplois. Notre antenne sur le Haut-Doubs emploie deux per- sonnes pour l’instant. Compte tenu des particularités de cet- te zone et de son économie dépendante de la Suisse, la C.C.I. a la volonté d’assurer une pré- sence plus importante sur le Haut-Doubs. pe de travail sur les moyens d’améliorer la représentation de la chambre sur le Haut- Doubs. Le projet qui en décou- le, c’est de faire un bâtiment qui doit pouvoir répondre aux attentes économiques de ce ter- ritoire. On proposera des ser- vices de proximité pour nos res- sortissants. Càd : Quelle est votre ana- lyse des besoins de forma- tion ? D.R. : Ce secteur du Haut-Doubs dispose d’un taux d’équipement commercial très supérieur à la moyenne, équivalent à celui d’une ville de 100 000 habitants. Le point le plus en tension por- te sur les métiers de l’industrie côté France avec cette captation des compétences par la Suis- se. Il faut faire davantage, tou- jours plus et toujours mieux côté France avec les risques de fui- te de l’autre côté de la frontiè- re. On envisage d’implanter dans nos futurs locaux des unités de formation dédiées aux métiers du commerce, de la distribution et de la gestion commerciale. La Càd : Sous quel- le forme ? D.R. : On a tra- vaillé avec un grou-

C.C.I. n’a pas d’offre de forma- tion industrielle mais les syn- dicats de branche sont organi- sés pour lancer des actions spé- cifiques sur Pontarlier, d’où l’idée de leur proposer un toit. Càd : Comment régler ce pro- blème de captation de main- d’œuvre ? D.R. : On doit raisonner autre- ment et mener des actions de formation franco-suisses. Càd : On pourrait vous repro- cher cette forme de collabo- ration ? D.R. : Non, car il faut prendre le dossier dans sa globalité. La forte demande industrielle suis- se génère aussi des créations d’emplois côté France. On par- le de 5 000 créations d’emploi en Suisse dans les années à venir. Ce qui en induit près de 1 500 en France. Cette démarche de formation suppose d’aller contractualiser avec les entre- prises suisses. Càd : C’est une petite révo- lution ! D.R. : Oui, mais on fera toujours le même constat si l’on ne s’adapte pas. Càd : Mais il manque enco- re une vraie école de forma- tion dans le Doubs, hormis ce qui existe au lycée et au G.R.E.T.A. de Morteau ? D.R. : Sur ce point, deux projets se sont télescopés à Besançon. Suite au départ de Breitling sur Témis, leurs locaux de Palente étaient vacants. Une structure basée à Montbenoît va s’installer dans ces anciens locaux Breit- ling pour faire de la formation continue en horlogerie. Parallè- lement, la C.C.I. lance des modules de 3 000 heures de for- mation. Sur les dix ans à venir, nous aurons un besoin de 300 horlogers à former au S.A.V. notamment. Pour l’instant, cet- te formation n’existe qu’à Anne- cy et à Fougères en Bretagne. Est-ce que Besançon n’a pas sa place dans ce domaine ? Nous sommes donc en train de fina- liser la mise en place d’une for- mation en horlogerie “Wostep” (centre suisse de formation et de perfectionnement horloger) qui devrait démarrer dès l’année prochaine dans les locaux mêmes de la C.C.I. Càd : Comment se porte en ce moment la création d’entreprises ? D.R. : En 2012, hors auto-entre- preneurs, il y a eu 1 173 créa- tions d’entreprise dans le Doubs et dans le même temps, 1 168 radiations ou liquidations, soit un solde positif de 5. En 2011, le solde était de – 11 avec 1 266 créations pour 1 277 radia- tions.

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