Journal C'est à Dire 187 - Avril 2013

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V A L D E M O R T E A U

Politique Morteau-Le Russey : vers une fusion des cantons ? En 2015, les électeurs n’éliront plus un conseiller général à la tête de leur canton, mais un binôme homme-femme pour les représenter à l’assemblée départemen- tale. C’est le produit de la réforme qui vient d’être adoptée. Elle prévoit égale- ment de diviser par deux le nombre de cantons. Fusions en perspective.

L’ Assemblée Nationale a tranché.Mercredi 17 avril, elle a adopté par 273 voix pour (247 contre et 20 absten- tions) le projet de loi relatif à l’élection des conseillers dépar- tementaux, des conseillers muni- cipaux, et des délégués commu- nautaires. En ce qui concerne les Départements, la réforme prévoit

de faire évoluer ces collectivi- tés. Le changement est séman- tique tout d’abord puisqu’on ne parlera plus de “Conseil général” mais de “Conseil départemental”. Les conseillers généraux devien- dront naturellement des conseillers départementaux. L’autre changement est struc- turel. La loi précise que les élec-

teurs éliront non plus un conseiller général à la tête d’un canton, mais un binôme hom- me-femme pour les représenter au futur conseil départemental, et qui exerceront indépendam- ment leur mandat. Le duo sera élu tous les six ans, au scrutin majoritaire à deux tours. L’objectif de ce nouveau scrutin

est de garantir la parité dans les assemblées où siègent 14 % de femmes actuellement. Problème : l’élection de binômes à la tête des cantons induit un doublement du nombre d’élus

le ministère de l’Intérieur qui définira dans les prochains mois le redécoupage des cantons. “C’est une usine à gaz” commente Jean- Marie Pobelle, conseiller géné- ral du canton de Pierrefontai-

le, la réforme socialiste est jugée contre-productive. “Dans le Doubs, on va passer de 35 à 36 conseillers généraux, 18 hommes et autant de femmes. Quelle éco- nomie !” remarque Jean-Fran- çois Longeot, le leader de l’opposition départementale. “Cette réforme est politique, voilà tout. À mon sens, c’est la rura- lité qui est perdante dans cette affaire. La force de nos cam- pagnes était dans l’esprit du Conseil général” complète Albert Rognon, conseiller général du canton de Morteau. La réforme entrera en vigueur en 2015. directement le pouvoir d’achat des frontaliers, donc à leur capa- cité de consommer” ajoute Valé- rie Pagnot. Les associations de défense des frontaliers ont déjà touché plus de 27 000 personnes via le réseau facebook. Le collectif “Frontaliers ou bien ?” créé le 3 décembre dernier regroupe cinq associations : L’amicale des frontaliers (17 000 adhérents), Alptis Frontaliers (17 000 adhé- rents), le comité de protection des travailleurs frontaliers euro- péens, Vivens Preventium (asso- ciation de protection) et le G.I.C. (guichet d’informations géné- ralistes). “Si le droit d’option est sup- primé, chaque travailleur fron- talier va devoir supporter un coût financier supplémentaire pour se couvrir en santé. La coti- sation à la C.M.U. française représentera 8 % de son revenu imposable de référence et il devra souscrire en plus une assuran- ce-maladie complémentaire pour conserver une couverture de bon niveau” indique l’Amicale.

au Département. Pour compenser la hausse des effectifs, le législateur a donc décidé de diviser par

ne. Il faut dire que cet- te réforme n’a plus rien de comparable avec cel- le imaginée par le gou-

“Une usine à gaz.”

deux le nombre de cantons fran- çais (de 4 000, il passera à 2 000). Ainsi, le canton de Morteau pour- rait fusionner avec celui du Rus- sey, Pierrefontaine avec Vercel, et le canton d’Ornans avec celui d’Amancey par exemple. C’est

vernement Sarkozy. Il proposait, à la place des conseillers géné- raux et des conseillers régio- naux, des conseillers territoriaux qui devaient siéger dans les deux assemblées. Dans les rangs de la droite loca-

Colère

Les frontaliers descendent dans la rue Samedi 27 avril à 10 h 30, les travailleurs fronta- liers vont descendre dans la rue dans plusieurs villes de France. Ceux du Haut-Doubs se don- nent rendez-vous à Pontarlier. Mobilisation.

Albert Rognon, conseiller général du canton de Morteau : “À mon sens, c’est la ruralité qui est perdante dans cette affaire.”

L es associations de défense des travailleurs frontaliers espèrent secrètement une démonstration de force, de l’Alsace à Rhône-Alpes en pas- sant par la Franche-Comté, soit un potentiel de près de 50 000

ment à la remise en cause de ce libre choix. “Le cortège s’élancera du parking Clemen- ceau pour revenir place d’Arçon où le président Alain Marguet fera un petit discours. On sol- licite ensuite un entretien avec la sous-préfète” résume Valérie

frontaliers. L’Amicale des frontaliers, basée à Morteau, s’est unie au sein du collectif “Frontaliers ou bien ?” avec quatre autres associations, pour organiser cette mani-

Pagnot, juriste de l’Amicale. Si jusqu’à maintenant les asso- ciations de défense tra- vaillaient ce dossier avec les ministères concernés, sans faire trop de vagues, elles

“On veut mobiliser

au-delà des travailleurs frontaliers.”

festation pour défendre un com- bat qui dure depuis plusieurs mois maintenant, celui pour le libre choix de l’assurance-mala- die. Elle espère ainsi frapper un grand coup et donner un argument de plus au gouver- nement qui travaille actuelle-

ont décidé de passer à la vites- se supérieure, comptant sur la mobilisation des principaux intéressés. “On veut mobiliser les travailleurs frontaliers, mais aussi au-delà, notamment les commerçants. Car cette ques- tion de droit d’option touche

SERAC 1 rue du Pont Rouge 25500 MORTEAU Tél. : 03 81 67 12 69

Les travailleurs frontaliers défendent toujours leur droit d’option pour leur assurance santé, menacé d’ici 2014.

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