Journal C'est à Dire 187 - Avril 2013

P L A T E A U D E M A Î C H E

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Maîche Le centre-ville n’est pas mort ! Ils sont fatigués d’entendre trop souvent dire qu’on ne trouve plus rien à Maîche, que le centre se meurt. Eux sont là et bien là : motivés, opti- mistes et prêts à accueillir de nouveaux magasins dans une ville à fort potentiel qu’ils ont à cœur d’animer. Paroles de commerçants.

S téphanie Nappez, Nadia Richard et Didier Bou- veresse sont tous trois installés au centre-ville deMaîche depuis plusieurs années et gèrent leurs commerces res- pectifs de vêtements, pâtisserie et fleurs. Le moins que l’on puis- se dire et qu’ils ne sont pas abat- tus par la morosité et le pessi- misme. Bien au contraire. Quand on leur parle dumanque de vita- lité commercial du secteur, la réponse fuse : “Il y a des com- merçants dynamiques ici avec de belles boutiques dont beau- coup refaites à neuf.” Tous les trois ont en effet fait l’effort d’engager des travaux pour avoir des locaux agréables et fonc- tionnels mais ils citent égale- ment d’autres collègues dans le même cas. Pour autant, en pro- fessionnels avertis, ils savent bien que les rideaux baissés sur P rès de 14 000 livres en fonds propre et 1 770 documents mis en dépôt par la médiathèque départementale, dont 200 D.V.D. et 300 C.D., c’est une évidence, la bibliothèque de Maîche est à l’étroit.D’autant que d’autres ani- mations y sont organisées com- me des expositions, ateliers ou conférences.Au-delà de ce simple aspect matériel, la responsable Sylvie Lacoste a souhaité dans son rapport annuel attirer l’attention des élus sur l’évolution structurelle, à savoir que la biblio- thèque devient peu à peu une médiathèque dont l’utilité socia- le même doit être analysée. “L’idéal serait que la bibliothèque devienne le troisième lieu dans la vie des gens, après celui où l’on vit et celui où l’on travaille. Le lieu des loisirs, de la socia- bilité trop souvent représenté aujourd’hui par les galeries mar- chandes par exemple.” Constat Maîche

l’artère principale ne sont pas très attractifs. “Bien sûr il y a des locaux désespérément vides. C’est une situation qu’on subit et on ne demande qu’une cho- se : qu’enfin les choses bougent !” D’autant qu’ils l’affirment sans détour, pour eux comme pour

d’entreprise dont l’enseigne est également située au cœur de la cité. Comment faire alors pour voir enfin se lever à nouveau les rideaux de fer ? “Nous lançons un appel aux propriétaires pri- vés pour que ces situations se débloquent. Nous aimerions les

d’autres ici, les affaires marchent bien. Le potentiel économique est bien là pour des commerçants qui sou- haiteraient s’installer.

convaincre et voir cer- tains obstacles dispa- raître. Les élus ont eux aussi un rôle à jouer. Il faut que chacun fasse les efforts nécessaires.”

Un appel aux propriétaires privés.

Et ils existent : “Il y a des demandes on le sait. Et au-delà, nous connaissons les attentes des clients. Des enseignes de jouets, de primeurs, de lingerie seraient les bienvenues. De bons professionnels travaillant sérieu- sement ont largement de quoi réussir !” Des arrivées poten- tielles confirmées par un spé- cialiste de l’immobilier

Individuellement et au sein de l’association pour la promotion de Maîche, eux en tout cas s’épanouissent et ont plus que jamais l’envie de faire vivre enco- re mieux ce centre-ville auquel ils sont très attachés. Un enthou- siasme qu’ils espèrent trans- mettre très vite à de nouveaux arrivants. D.A.

Comme leurs collègues, ces trois commerçants aimeraient voir disparaître s’ouvrir de nouvelles enseignes.

La bibliothèque aimerait grandir Désormais baptisée “bibliothèque Louis Pergaud”, la structure maîchoise installée au château du Désert s’interroge sur son avenir. La responsable Sylvie Lacoste a sou- mis quelques pistes aux élus à qui appartient désormais la décision.

La responsable Sylvie Lacoste a présenté des pistes de réflexion aux élus maîchois.

un cadre naturel agréable, un endroit qui a déjà une identi- té forte et qui permettrait de faire se rencontrer les généra- tions. “Créer une synergie entre les différentes structures qui agissent dans ce domaine est indispensable. Et une telle évo- lution, au vu de la fréquenta- tion de la bibliothèque, doit sans aucun doute être intercommu- nale.” Sur les 870 inscrits en effet, les deux-tiers sont exté- rieurs au bourg-centre. Aux élus désormais d’écrire l’avenir de la politique culturelle dans le pays de Maîche.

nez l’exemple de La Chaux-de- Fonds où on peut s’asseoir tran- quillement pour boire un café, se réunir, se détendre, échanger.”

amer mais qui a le méri- te de la clarté et d’inciter à la réflexion : “Dans les pays nordiques, ce pari a été réussi. Les biblio- thèques doivent pour cela dépasser leur simple

Bref, la bibliothèque devient alors plus qu’un lieu, un lien social. “Sur le plateau de Maîche, l’université populaire a su faire cela et je pen- se que nos deux struc-

Un développe- ment inter- communal.

vocation de prêt de documents et devenir plus accueillantes, plus interactives.” D’autres ont su donner un caractère convi- vial à ces sites qui souffrent sou- vent d’une image rigide : “Pre-

tures doivent se rapprocher.” Dans l’esprit de Sylvie Lacoste, le château du Désert qui accueille aujourd’hui la biblio- thèque pourrait devenir un véri- table pôle culturel installé dans

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