Journal C'est à Dire 187 - Avril 2013

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D O S S I E R

Christine Bouquin Le maire de demain : proximité, écoute et compétences multiples Moins de cent femmes maires dans le département du Doubs. De plus en plus de retraités ou d’élus issus de la fonction publique. On a aussi souvent parlé de ras- le-bol… Voilà les grandes lignes du constat dressé après les dernières élections municipales en 2008. Le point avec Christine Bouquin, présidente de l’association des maires du Doubs, elle-même élue à Charquemont.

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É lu de proximité par excellence, le maire bénéficie aux yeux de ses administrés d’une bonne image. Une reconnais- sance républicaine bienvenue pour cet acteur de la démocratie loca- le de plus en plus sollicité : “Être maire aujourd’hui exige d’avoir du temps, d’être disponible et proche des gens” confirme Chris- tine Bouquin qui en dit plus sur les états d’âmes de ses collègues : “On entend de plus en plus par- ler des contraintes administra- tives, des normes de plus en plus difficiles à appliquer : prenez l’exemple de la réforme des rythmes scolaires, sans doute une bonne idée mais précipitée et mal vécue par les élus du fait du manque de concertation.” A cela s’ajoutent les responsabi- lités de plus en plus lourdes qui pèsent sur le premier magistrat de la commune : “La compéten- ce générale définie par les textes concernant la commune fait que le maire doit gérer beaucoup de domaines, avoir des compétences multiples.” La réforme des lois de décentralisation et la baisse

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Pas de nouveau mandat pour Guy Sigvart Damprichard

“J e suis entré pour la première fois au conseil municipal en 2001. Élection au cours de laquelle j’ai obtenu le plus de voix et qui m’a permis de deve- nir premier adjoint d’Édith Ros- si” se souvient Guy Sigvart, alors chef d’entreprise que selon ses propres termes, “rien ne le des- tinait à devenir maire.” Pourtant, le décès de madame le maire en 2006 va le pous- ser à prendre ses responsa- bilités et en l’occurrence deve- nir premier magistrat de Dam- prichard. Un poste de maire qu’il brigue à nouveau en 2008. Ce ne sera plus le cas en 2014. “J’ai 68 ans et après 12 années de mandat je souhaite passer la main et me consacrer à autre chose.” Fier de son bilan avec notam- ment un centre-ville réaména- gé, une organisation scolaire optimisée, de nouveaux lotis- sements sortis de terre et la création d’une maison des asso- ciations, Guy Sigvart admet néanmoins qu’un tel mandat est très exigeant : “C’est un gros

Christine Bouquin est présidente départementale de l’association des maires de France.

des dotations de l’État ne sont pas là pour rassurer. Alors forcément, à chaque renou- vellement, avant chaque scru- tin municipal, la crainte de beau- coup de départs et du peu de motivation des potentiels can- didats revient. “Il faut avoir beaucoup d’envie. La commune est la collectivité qui est au plus près des demandes et des besoins.

Le maire aujourd’hui est un super-administrateur qui en plus doit savoir être à l’écoute, avoir un bon sens du contact” confie- t-elle. Un mandat très exigeant mais passionnant dont l’élue de Char- quemont ne se lasse d’ailleurs pas : “Malgré les difficultés, oui, j’ai toujours l’envie d’être à nou- veau candidate.”

Guy Sigvart ne se repré- sentera pas.

sionnante et qui apporte beau- coup humainement. Mais l’aspect humain a aussi son revers : “Les incivilités, les problèmes entre particuliers… Le maire doit en plus faire face à ce genre de situations par- fois difficiles et qui font perdre du temps.” Guy Sigvart n’aura plus à y faire face et aura désor- mais du temps pour lui et pour sa famille. À son successeur de goûter aux joies et contraintes de la fonction de maire.

investissement personnel avec des contraintes de plus en plus nombreuses et des responsabi- lités de plus en plus lourdes.” Car outre l’exécutif local, il a pendant un an encore à assu- mer la vice-présidence de la com- munauté de communes en char- ge du dossier ordures ménagères et il siège au syndicat d’assainissement ainsi qu’au Pays Horloger. Beaucoup de temps donc consacré à cette fonc- tion qu’il décrit comme pas-

D’autres maires du Haut-Doubs

Maryse Mainier (Le Bizot) “La décision nʼest pas encore prise. Elle ne le sera quʼen fin dʼannée. Beaucoup dʼéléments sont en effet à prendre en compte dont celui du temps à consacrer à ce mandat. Il faut à la fois être dis- ponible au maximum et savoir se préserver du temps pour sa famille.” Philippe Francini (Belleherbe) “Oui je serai à nouveau candidat en 2014 après un mandat de conseiller et une première élection en tant que maire en 2008. Bien sûr ce nʼest pas toujours facile mais on le sait avant de sʼengager et surtout cʼest passionnant.” Yves Lab (Les Bréseux) “Jʼai 66 ans et je ne serai pas candidat pour un quatrième mandat. Je suis maire depuis 1995 et jʼai envie de faire autre chose aujourdʼhui. Pla- ce aux jeunes !” André Guillaume (Bonnétage) “Je ne serai pas candidat. Je suis à la mairie depuis 43 années et notamment maire depuis 2001. Désormais jʼai envie de passer plus de temps en famille.”

À la question “Serez-vous ou non candidat à votre propre succession ?”, les maires ont parfois lʼair étonnés que le sujet fasse déjà partie des discussions de leurs concitoyens. Et pourtant, ne dit-on pas que gouverner cʼest prévoir ? Alors à dix mois de lʼéchéance, y réfléchir ne paraît pas si saugrenu. Entre franchise, esquive, éton- nement, irritation voire langue de bois, voici quelques réponses dʼélus. Pierre-Jean Wycart (Fournet-Blancheroche) “À ce jour, je compte repartir pour un troisième mandat de maire et ce malgré les difficultés gran- dissantes de la fonction, mais jʼestime avoir enco- re beaucoup à faire et ai des projets en cours. Maintenant les problèmes liés à la fermeture pro- grammée de notre école et par conséquent à la disparition probable du périscolaire que nous avions mis en place il y a 10 ans me font beau- coup réfléchir.” Lucien Rondot (Les Écorces) “Ce nʼest pas la peine dʼen discuter pour lʼinstant. Aucune décision nʼest prise. Elle le sera en fin dʼannée.”

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