Journal C'est à Dire 186 - Mars 2013

D O S S I E R

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Ballaigues Dentsply Maillefer s’agrandit, 120 emplois à la clé

À l’étroit dans ses locaux à Ballaigues, vers Vallorbe, le fabri- cant d’instruments dentaires va investir 35 millions de francs suisses dans un nouveau bâtiment de 10 500 m 2 .

À écouter Dominique Legros présenter l’entreprise qu’il dirige depuis plus d’un an, on s’étonne qu’une telle évolution soit encore possible à l’heure où chez nous l’économie est en plein marasme. Le directeur parle

tement des racines dentaires est leader mondial dans son domai- ne. Elle emploie aujourd’hui 892 collaborateurs dont 70 recrutés en 2012, réalise 290 millions de francs de chiffre d’affaires et exporte 95 % de sa production dans plus de 120 pays.

“Dentsply Maillefer produit 1 million d’instrument s par jour”, explique Dominique Legros, le directeur

Plusieurs facteurs par- ticipent à cette réussi- te : l’objectif d’excellence, les parte- nariats avec les centres

“d’années de croissance qui nous permettent d’envisager l’avenir avec beaucoup de confiance et beaucoup d’enthousiasme.”

La création de 120 emplois.

En intégrant le groupe améri- cain Dentsply en 1995, la famil- le Maillefer n’a pas manqué de perspicacité. L’opération a per- mis de développer de façon consi- dérable l’entreprise de Bal- laigues, vers Vallorbe. Les chiffres donnent le tournis. Dentsply Maillefer spécialisé dans la fabri- cation d’instruments liés au trai-

de recherches universitaires, le souci d’intégration dans la conception des produits et des machines pour les fabriquer… “Le système Protater best-sel- ler de la société Dentsply Maille- fer est aujourd’hui le système le plus vendu au monde. Il repré- sente 100 millions de francs suisses par an” , indique le direc-

général du site.

teur qui en profite pour annon- cer le lancement prochain d’une nouvelle génération d’instruments en nickel-titane. Ce dynamisme préside à l’extension des locaux. Le pro- sur lʼhabitat qui sera soumise à votation populaire le 3 mars. “Si elle passe, on pourra dire adieu au projet de créer un nouveau quartier qui permettrait par exemple dʼoffrir par exemple des solutions dʼimplantation aux cadres de chez Maillefer. On était sus- pendu à la votation du 3 mars.” La Confédération cherche ainsi à ratifier la règle dite des 15 % pri- vilégiant la densification de lʼhabitat existant au détriment de nouvelles constructions. Sans nier lʼintérêt dʼharmoniser lʼurbanisation, le syndic de Bal- laigues estime ce dispositif incom- patible avec les projets dʼexpansion des petites communes ne rem- plissant pas la fameuse règle des 15 %. “La seule issue serait que Ballaigues devienne un centre local.” Une autre manière dʼannoncer sa candidature à la promotion administrative.

jet se justifie d’autant plus par la fermeture à terme du site du Creux confiné au bord de la Jou- gnena. “L’activité sera transfé- rée sur le site du Verger où l’on va construire un bâtiment pour faire face aux perspectives de croissance escomptées dans les dix prochaines années” , pour- suit le directeur général. D’une surface totale de 10 200 m 2 , ce bâtiment permet- tra d’augmenter d’un tiers la surface de production. Il abri- tera notamment 6 900 m 2 d’atelier et 2 500 m 2 de locaux techniques. Sans oublier la nou- velle cafétéria de 800 m 2 . Ce pro- jet se veut exemplaire sur le plan environnemental avec des sys- tèmes de récupération d’énergie et des panneaux photovoltaïques. Montant total de l’investissement : 35 millions de francs suisses. Le chantier débutera cet été pour une livraison en juin 2015. “On en est encore au stade des appels d’offres. Le premier parking devrait être entrepris en juin si les conditions météo l’autorisent. Ce projet générera à terme la création de 120 emplois” , conclut Dominique Legros.

Projet Une politique active en faveur des chômeurs À partir du 1 er mai, les entreprises du canton de Neuchâtel vont bénéficier d’un cumul d’avantages si elles intègrent un chômeur.

Urbanisation L’impôt frontalier rapporte 600 000 francs à la commune Ravi d’accueillir une entreprise aussi dynamique, Raphaël Darbellay, syndic de Ballaigues, ne cache pas son inquiétu- de d’être bloqué dans ses projets d’expansion communale.

A vec plus de 1 000 emplois toutes industries confon- dues pour 985 habitants, Ballaigues profite avantageu- sement du développement de Dentsply Maillefer. “La présen- ce dʼune telle entreprise appor- te des revenus fiscaux non négli- geables” , confie le syndic. Lʼimpôt frontalier rapporte ainsi 600 000 francs suisses à la com- mune, soit 10 % de ses recettes fiscales. La densité de travailleurs frontaliers se répercute forcément sur le trafic routier intra-muros .

L e canton de Neuchâtel a une politique active pour favoriser le retour à l’emploi des jeunes sans expérience et des plus de 45 ans. Ces publics représentent près de 50 % des demandeurs d’emploi (soit environ 3 000 personnes sur 6 428) dans ce canton qui enre- gistre un des taux de chômage

“On va rénover la rue principale en 2013-2014. Tous les réseaux seront refaits à neuf. On prendra des mesures pour ralentir les auto- mobilistes en aménageant des rétrécissements de chaussée et en installant des radars péda- gogiques” , explique Raphaël Dar- bellay. Profitant de la présence du conseiller dʼÉtat Philippe Leuba, lʼélu local nʼa pas manqué de revendiquer des moyens dʼaccueillir de nouveaux habitants. Il fait allusion à la loi fédérale

ra accorder une allocation d’initiation au travail (A.I.T.) équivalente au remboursement du salaire versé pendant six mois à hauteur de 40 %.” L’allocation d’initiation au travail est majo- rée pour les personnes de 45 ans et plus. Pour les 50 ans et plus, l’entreprise peut bénéficier en

les plus élevés de Suisse (5,4%en février).La cam- pagne “un chômeur - une entreprise !” sera donc lancée le 1 er mai et s’achèvera le 31 octobre.

plus d’une prise en char- ge par le canton de la part patronale jusqu’à 520 francs suisses par mois “durant 12 à 24 mois en fonction de l’âge

L’allocation d’initiation du travail.

Pendant toute cette période, les entreprises neuchâteloises qui feront l’effort d’embaucher une personne au chômage bénéfi- cieront d’un cumul exception- nel de prestations obtenu auprès du secrétariat d’État à l’Économie. Par exemple, une entreprise qui engage “un jeune demandeur d’emploi ayant moins de six mois d’expérience professionnelle pour- ra bénéficier d'une période allant d’un jour à trois semaines pour tester le demandeur d’emploi, sans frais” précise le service can- tonal de l’emploi. Cette période d’essai pourra être suivie d’un stage rémunéré à l’issue duquel, si l’entreprise engage ce nou- veau collaborateur, “elle se ver-

du demandeur d’emploi.” Le can- ton de Neuchâtel fait donc un effort pour les entreprises qui intègrent un demandeur d’emploi. Cette opération devrait porter ses fruits. Le canton espère que grâce à ces mesures un maxi- mum de personnes plus ou moins éloignées du marché de l’emploi retrouveront un tra- vail. Mais aussi incitatives soient ces mesures, atteindre un taux de réussite de 100 % est illu- soire. On estime dans le canton que 500 à 1 000 personnes auront des difficultés à se réin- sérer car elles sont trop éloi- gnées du marché de l’emploi. Ces dernières bénéficient d’une prise en charge particulière.

On estime dans le canton que 500 à 1 000 personnes auront des difficultés à se réinsérer.

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